Translate

28 mai 2013

Burundi: Et si le Président Nkurunziza était en train d’en payer les frais ?

Burundi Bwiza

L’instrumentalisation politique de Dieu et de son Eglise 

Pierre Nkurunziza
A sa prise de fonction en qualité de Président de la République, le 26 août 2005, Monsieur Pierre Nkurunziza proclamait la maxime devenue célèbre depuis, l’on cite : « Prier en travaillant et travaillez en priant » avant d’en faire le leitmotiv de sa gouvernance du pays transformé, du coup, en une théocratie bien tranche avec le régime laïque constitutionnellement consacré.

Avec un peu de recul, l’on peut se demander aujourd’hui de quelles prières il s’agissait et pour quel travail ! Le constat est là, la réalité têtue, la vérité éclose: ce n’est ni avec Dieu, ni avec sa bénédiction que Pierre Nkurunziza peut prétendre régner sur un Burundi miné par les assassinats et les emprisonnements politiques arbitraires, la corruption, le vol et le viol, la manipulation et le mensonge politiques, l’insécurité, la maladie et la misère! Tout porte même à croire que la malédiction divine s’abat sur ses dirigeants déjà condamnés à perdre les élections à venir, en raison des intentions et des projets très peu rassurants qui sont les leurs!

Au cours des cérémonies d’investiture très hautes en couleurs, Monsieur Pierre Nkurunziza a publiquement et solennellement affirmé que ce destin grandiose lui avait révélé en 1999, lorsqu’abandonné par ses frères d’armes qui le prenaient pour mort, après un affrontement particulièrement meurtrier avec les troupes gouvernementales, il n’eut la vie sauve que grâce à la bienveillance divine, retranché dans un buisson longeant la rivière Malagarazi, en province Makamba. Notre site vient justement de mener et de clôturer une enquête sur les faits, après avoir interrogé, six mois Durant, les combattants de l’ex-rébellion Cndd-Fdd, toutes catégories confondues, les gardes du corps de Pierre Nkurunziza à l’époque et les mobilisateurs politiques qui opéraient, à cette date, dans les provinces Bubanza et Makamba.

Les résultats des investigations complètes et recoupées, sont livrés dans les colonnes qui suivent: 

1. En 1999,Pierre Nkurunziza était chargé des questions politiques au sein du Cndd-Fdd, dans la zone ouest formée des provinces Bubanza, Bujumbura, Muramvya, Cibitoke, Kayanza et de la Mairie de Bujumbura. Ses compagnons le présentent comme quelqu’un qui fumait beaucoup (3 paquets de cigarettes par jour) et adorait la bière Primus. Il est en outre et surtout connu pour son égoïsme qui le poussait à consommer seul ces produits, même si le code de conduite du mouvement prônait la solidarité, le partage et la convivialité.

2. A ce moment, l’Etat major général de la région ouest se trouvait dans la Kibira, plus précisément à Ndubura.

3. Durant les weekends, Pierre Nkurunziza aimait se livrer à des parties de musique reggae, aux cotés de ses amis qui le connaissaient très peu bavard et sobre de mots. Il ne révélait et n’assumait que très rarement son point de vue sur les questions fondamentales, certainement de peur d’être étiqueté, de l’avis de ses compagnons de lutte.

4. En raison des difficultés familiales qui l’accablaient, d’après ses propres révélations, Pierre Nkurunziza a commencé à s’intéresser à la lecture de la Bible, en 1999, sans revendiquer un culte particulier, au rang des confessions chrétiennes, d’autant plus que son père était Anglican et sa mère catholique. Il n’a jamais annoncé, à qui que ce soit, le contrat qu’il venait de sceller avec Dieu, si contrat il y avait, concernant son avenir politique.

5. Au début de l’an 2000, Pierre Nkurunziza et Silas Ntigurirwa, de même que d’autres responsables politiques et militaires du Cndd-Fdd, ont été redéployés à Buga, en commune Kayogoro, province Makamba, où d’intenses combats ont fait rage, Durant le conflit armé.

6. En date du 21 janvier 2001, Pierre Nkurunziza et Anatole Manirakiza, le 1er vice-président du Senat, furent blesses à la jambe par les éclats d’une bombe lance tout près de la case où était assis le futur Président de la République. Les deux responsables ont été immédiatement évacués par les soldats en charge de leur sécurité personnelle et amenés à l’endroit où étaient rassemblés les autres combattants du Cndd-Fdd. Pasteur Mpawenayo, qui était avec Pierre Nkurunziza ce jour, a eu plus de chance, puisqu’il est sorti indemne de l’attaque.

7. Contrairement à ses dires, Pierre Nkurunziza n’a jamais été laissé seul, pendant ses souffrances. Après avoir bénéficié chaleureusement des premiers soins, à cet endroit même, il a été transféré à Lubumbashi, en République Démocratique du Congo, pour les traitements médicaux appropriés, aux bons soins du Secrétaire Général du Cndd-Fdd, El Hadj Hussein Radjabu.

8. Tous les officiers, les combattants et les personnes interrogés sur les faits déclarent avoir été écœurés par les propos excessivement mensongers que Pierre Nkurunziza a servis à la communauté internationale et au people burundais, lors de son investiture le 26/08/2005, concernant sa trahison par les siens et sa protection par Dieu, dans un décor idyllique de révélation et de bénédiction.


Pierre Nkurunziza et Hussein Rajabu
En définitive donc, Pierre Nkurunziza dit tout sauf la verite, à dessein, évidemment. En se présentant comme l’élu autoproclamé de Dieu, chargé d’une mission pour le Burundi et en infantilisant conséquemment le peuple burundais et ses représentants au Senat et à l’Assemblée Nationale, il poursuit un objectif bien clair : asseoir une gouvernance permanente d’inspiration théocratique, manipulant les consciences, pour mieux échapper aux dures exigences de la démocratie pour laquelle s’est pourtant battu le Cndd-Fdd, qui l’a porté au pouvoir en réalité!

A y regarder de très près, on voit son entreprise politique à l’œuvre dès sa prise de fonction en août 2005. Comme en province Cibitoke, récemment, Pierre Nkurunziza n’a cessé de rappeler aux burundais que même si les sénateurs et députes ne l’avaient pas élu, il serait passé Président de la République, par la volonté de Dieu.

L’on se souviendra qu’au lendemain de son investiture, Pierre Nkurunziza a tenté, sans succès, de manipuler et d’instrumentaliser les confessions religieuses, à son avantage, en instituant un cadre hebdomadaire de programmation et d’évaluation des activités de développement, avec tous les leaders religieux, comme s’il présidait un conseil de ministres bis !

Pierre Nkurunziza
Après avoir rencontré la résistance très diplomatique des responsables religieux les plus sérieux du pays , qui ont vite perçu les dangers de son projet, Pierre Nkurunziza n’a pas désarmé. Il a même franchi le rubicond, dans son entreprise très osée de viol des consciences et de lavage de cerveaux d’une population désespérée et en proie à toutes les misères du monde, en procédant, lui et son épouse, Denise Bucumi, au nettoyage de pieds de certains citoyens, notamment à Bubanza et à Kayanza, en guise d’humilité, prétendent-ils, à l’image de Jésus Christ vis-à-vis de ses disciples, à la veille de sa crucification !
A travers ces faits et gestes auxquels s’ajoutent ses acrobaties rituelles, comme il sait les exécuter, lors des croisades dites « évangéliques », que lui et son épouse ont l’habitude d’organiser et de diriger, en pasteurs autoproclamés, il est clair que Pierre Nkurunziza cherche à s’imposer comme le gourou du Burundi, nanti d’un pouvoir divin que personne ne doit et ne peut lui disputer, au nom d’une certaine idée de la démocratie !

Pierre Nkurunziza est donc, ni plus, ni moins, un menteur né et invétéré, un hypocrite cynique, un dictateur hors pair animé d’un esprit vindicatif maladif et un égocentrique inégalé avide de pouvoir, d’argent et de gloire. En dehors de son cercle familial et de son cortège de courtisans, qui saignent l’économie et les finances nationales et s’enrichissent de façon démesurée, quand les autres citoyens croupissent dans une misère extrême, le Burundi n’existe pas !

Le paradoxe apparaît et trahit sa démarche, en le mettant ouvertement très mal à l’aise, quand Pierre Nkurunziza revendique à la fois un pouvoir divin inconditionnel, assuré à vie et se livre à une offensive politique désespérée , maladroite et violente contre ses rivaux du Cndd-Fdd, le parti qui l’a propulsé au pouvoir et contre les principaux partis de l’opposition, à savoir l’Upd-Zigamibanga, le Fnl et le Msd.

Nkurunziza se fait bénir 
dans son bureau
S’il croit réellement en Dieu, le Tout-Puissant qui, d’après ses révélations publiques à répétition, a souscrit à son bénéfice exclusif, une assurance-pouvoir, pourquoi a-t-il peur des élections et de ses concurrents ?
A la limité, il ne devrait même pas s’y présenter puisque déjà en 2005, il n’a nullement fait cas de la contribution, combien précieuse et décisive pourtant, du Cndd-fdd et de ses millions d’électeurs, dans son accession à la magistrature suprême, comme si ces derniers ne pouvaient pas élire quelqu’un d’autre, au sein du parti, pour exercer la fonction présidentielle à sa place !

Si Pierre Nkurunziza n’avait pas peur des élections, parce que convaincu déjà à l’avance qu’il les perdra, à coup sûr, si les mécanismes électoraux s’avèrent libres et transparentes ; le peuple burundais ayant démasqué et désavoué le personnage, ses visées douteuses et ses œuvres dangereuses, pourquoi devrait-il recourir, lui et le Cndd-Fdd dégénéré et en chute libre dans les sondages, aux pires manœuvres pour tenter des fraudes massives que la CENI et la population burundaise sont décidées à démonter, l’une après l’autre, heureusement ? Le fait est là. Pierre Nkurunziza a peur. Très peur même.

Après avoir instrumentalisé Dieu et son Eglise sainte et sacrée, manipulé et violé les consciences de ses citoyens et plongé son peuple dans le dénouement total et le désespoir le plus achevé, il doit accepter, comme d’autres l’ont fait, avant lui, Buyoya en 1993 et Ndayizeye en 2005, non sans amertume, de se prêter au jeu démocratique, avec tout ce qu’il comporte d’incertitudes et de rebondissements, en particulier lorsqu’on n’a pas de programme sérieux à soumettre ou de bilan flatteur à présenter !

Et ce n’est pas son bilan de morts, de blessés, d’emprisonnements, de viols et de vols, de terrorisme, de violences et d’insécurité, de détournements de fonds publics, de privatisation de l’Etat, de violation de la Constitution et des lois et de violation massive des droits de l’homme qui aura les faveurs des électeurs en 2010 !

La démocratie est une pilule très amère à avaler et la sanction populaire à travers le désaveu électoral, une récompense politique légitime aux dirigeants défaillants. En toute sagesse et en homme de foi réellement,Nkurunziza Pierre devrait laisser s’exprimer librement la volonté populaire, pour une fois qu’il peut reconnaître le peuple comme seul détenteur et pourvoyeur du pouvoir, et jeter l’éponge une fois proprement battu, pour donner une chance à la paix et à la démocratie. Il peut après tout se recycler et se convertir en grand producteur d’avocats, d’ananas. Et il vivra bien et longtemps, très heureux !

18 mai 2013

La diaspora burundaise de Belgique contre le projet de loi sur la presse

RPA
L’Association de la Diaspora Burundaise de Belgique « DBB » s’insurge contre le projet de loi sur la presse et demande au président de la République de ne pas le promulguer. 

Dans une déclaration rendue publique le 13 mai, cette association revient sur les actes louables des journalistes burundais notamment des vies humaines sauvées par la presse libre, libération des hommes politiques emprisonnés injustement etc. Cette déclaration parle aussi des conséquences du dit projet de loi entre autres la déstabilisation de l’avenir économique et démocratique du pays, la violation de la Constitution et les Accords d’Arusha. 

La diaspora burundaise de Belgique propose le dialogue entre les partenaires intervenants dans ce domaine et condamne la barbarie orchestrée ce dernier jour à l’endroit des journalistes.

Burundi: Ruhororo sous tension : l’administration, la CNTB, Bonaventure Niyoyankana cités

Journal Iwacu
Les déplacés du site Ruhororo accusent l’administrateur communal de les terroriser et de préparer leur expulsion par la force. Celui-ci dément et parle d’un prétexte pour ne pas remettre les parcelles aux résidents.

JPEG - 47.8 ko
Vue partielle du site de Ruhororo ©Iwacu
Site Ruhororo à 22 kilomètres du chef-lieu de la province Ngozi. Assise devant sa maison, Eliane Nizigiyimana (45 ans) ne cache pas sa peine : « Aucun de mes enfants ne passe plus la nuit sur ce site depuis un mois à cause des menaces de l’administrateur communal. » 

Selon elle, depuis que Clément Baryakaziri est administrateur communal, il cherche par tous les moyens à renvoyer ces déplacés sur leurs collines d’origine : « Il a commencé par dresser des listes de déplacés, à convoquer certains d’entre nous sans motif, à orchestrer une attaque avec des Imbonerakure sur le site. »
« Il a traité les déplacés de fauteurs de troubles… »

Mais cette fois, elle soutient que Clément Baryakaziri est passé à la vitesse supérieure dans la terreur qu’il inflige aux déplacés. Lors d’une réunion qu’il a tenue le 4 avril dernier auprès de 6 chefs collinaires et de la population, elle indique qu’il a qualifié les déplacés de fauteurs de troubles. Des propos que confirment plusieurs personnes présentes lors de cette réunion.

D’après cette mère de trois enfants, l’administrateur communal est allé jusqu’à citer les noms de 15 déplacés du site (pour l’historique du site, voir notre encadré) qui doivent être arrêtés, les accusant d’empêcher les autres déplacés de retourner sur leurs collines d’origine. Plus grave, se souvient Eliane Nizigiyimana, l’administrateur communal a comparé les déplacés aux Banyamulenge de Gatumba tués par des rebelles du FNL ainsi qu’aux bandits armés qui sévissaient à Bujumbura rural : « Il a dit que les déplacés ne sont pas plus forts que les bandits ou les Banyamulenge et qu’ils finiront tous par être anéantis ! »

Depuis, ces déplacés vivent la peur au ventre, car au cours de la même réunion, l’administrateur communal a affirmé que d’ici peu, des policiers et des militaires iront détruire toutes les maisons du site Ruhororo : « Il a même ordonné à un certain Marc de la sous-colline Kinyami de dresser la liste de ceux qui veulent retourner chez eux et ceux qui s’y refusent catégoriquement. »

« Il a reçu de l’argent pour nous expulser… »
Pour ces déplacés, tous ces agissements de l’administrateur communal ne visent qu’une chose : expulser les déplacés du site. Et pour cause, explique l’un d’entre eux sous couvert d’anonymat, il n’a cessé de dire que nous avions construit sur les propriétés des résidents alors que c’est faux. « Nos maisons ont été construites sur des terres domaniales en 1994. Seules quelques parcelles de résidents ont été morcelées pour que tous les déplacés aient des terres à l’époque. »

Pourtant, s’étonne-t-il, les déplacés et les résidents vivaient en harmonie et aucun résident n’avait porté plainte contre eux jusqu’en 2010. Il y a trois ans, l’administrateur communal avait amené de faux propriétaires à la Commission Nationale des Terres et autres Biens (CNTB) pour qu’ils témoignent contre les déplacés qui occuperaient leurs propriétés.
Ces déplacés n’y voient là qu’un prétexte pour que le site soit vidé et que la place soit laissée aux ténors du parti au pouvoir afin qu’ils se partagent les parcelles. « Nous savons que l’administrateur communal a reçu de l’argent pour cela et qu’il est sous pression. »
Un autre déplacé du site va même plus loin. Il demande au gouvernement d’indemniser les anciens propriétaires en leur donnant d’autres parcelles sur des terres domaniales.

Pour Clément Baryakaziri, toutes ces allégations sont fausses. D’après lui, les problèmes ont débuté quand certains jeunes du site ont commencé à construire des maisons dans des espaces vides entre deux maisons : « Les anciens propriétaires s’en sont plaints et nous leur avons demandé d’arrêter ces constructions, mais ces jeunes ont refusé. »
JPEG - 25.6 ko
Clément Baryakaziri : « Certains propos ont été
sortis de leur contexte pour me salir » ©Iwacu

« Ces déplacés sont manipulés »
Le 4 novembre 2012, poursuit l’administrateur, les propriétaires sont entrés sur le site et ont détruit ces maisons. Les déplacés ont crié partout que ce sont des Imbonerakure venus de Bujumbura, Karusi et Gitega qui les ont attaqués. Le lendemain, des jeunes déplacés ont attaqué leurs voisins, détruit cinq maisons habitées et pillé le petit bétail.

Pour Clément Baryakaziri, cela est le résultat de l’endoctrinement orchestré par Bonaventure Niyoyankana, ancien président de l’Uprona, Michel Nigacika (président de l’Uprona à Ngozi) et l’honorable Jean Ihotorihirwa (député Uprona). Ils ne cesseraient d’appeler ces déplacés à la révolte : « Le 1er mai 2012, ils ont réuni une vingtaine des jeunes dans le site chez Donatien Nduwayo, le président de l’Uprona au niveau collinaire pour leur dire de résister à la CNTB. » 
Au cours de cette réunion clandestine, ajoute le numéro Un de Ruhororo, Niyoyankana a demandé aux jeunes déplacés de jeter des pierres aux agents de la CNTB s’ils se présentaient sur le site. Depuis, aucun déplacé ne répond aux convocations de la CNTB.

Or, estime-t-il, le problème est aussi foncier car l’administration a prêté des parcelles aux déplacés en 1994, y compris celles de particuliers. « Ce sont ces derniers qui ont porté plainte à la CNTB et non pas l’administrateur communal. »
D’où ses propos mal interprétés lors de la fameuse réunion du 4 avril 2013. Selon lui, il a signifié à tout le monde que la commission nationale terres et autres biens compte exécuter prochainement 68 décisions concernant le site. « J’ai simplement dit que la CNTB viendrait avec les forces de l’ordre comme elle le fait partout. » 
« La CNTB doit d’abord rétablir les propriétaires dans leur droit… »

Concernant l’indemnité dont parlent les déplacés en faveur des anciens propriétaires, l’administrateur communal explique que cette question n’est pas de son ressort. Toutefois, il pense que la CNTB doit d’abord rétablir les propriétaires dans leurs droits avant toute autre démarche.

Quant au groupe des gens dont il a cité les noms au cours de cette réunion et les menaces qu’il aurait proféré à l’encontre des déplacés, Clément Baryakaziri explique que ce groupe s’est donné la mission de désinformer l’opinion chaque fois qu’il se passe quelque chose à Ruhororo : « Je l’ai fait exprès et j’ai demandé qu’on leur prodigue des conseils pour qu’ils arrêtent leurs agissements. » Et de conclure que certains propos ont été sortis de leur contexte pour le salir.
Mais d’ores et déjà, les déplacés affirment qu’ils ne bougeront pas de Ruhororo. Selon eux, la question du site dépasse largement les compétences de la CNTB et doit être résolue par des mécanismes de justice transitionnelle comme la commission vérité et réconciliation.
Iwacu a contacté le porte-parole de la CNTB et Bonaventure Niyoyankana, sans succès.

Le site existe depuis 1994. Mais les déplacés se sont d’abord regroupés au chef-lieu de la commune Ruhororo après l’assassinat du Président Melchior Ndadaye en octobre1993. Devenus nombreux, l’administration les a installés sur un site s’étendant sur quatre sous collines : Rwamiko, Kinyami, Camihigo et Nyamugari. Chaque famille a eu 25 mètres sur 15. L’administration de l’époque leur a offert des tentes avant de demander à l’ONG Care International de leur construire des maisons. Des tracteurs y ont tracé des routes. Chaque famille a eu une maison de trois chambres et un salon.

17 mai 2013

Burundi: Les menaces qui pèsent sur le pouvoir CNDD-FDD selon l’association Nonoka

RPA
Général-Major A. Nshimirimana
Le document publié par l’association Nonoka, qui porte sur l’analyse de la situation actuelle du pouvoir CNDD-FDD et préparé par les grands ténors de ce parti, révèle les menaces du régime CNDD-FDD.

Les Accords d’Arusha viennent en premier lieu suivis par les Accords techniques de force, la Constitution et d’autres lois lacunaires. Le quota ethnique est également mentionné comme menace au pouvoir CNDD-FDD, peut-on lire dans ce document. 

Parmi d’autres blocages au régime CNDD-FDD se trouve la presse jugée sentimentale, provocatrice et au service de l’opposition. Cette dernière mène, d’après l’association Nonoka, une campagne de diabolisation contre les institutions et contre le parti au pouvoir en connivence avec les partis de l’opposition, la société civile et les ONG internationales. 

Général Guillaume Bunyoni
Pour ces anciens combattants de l’association Nonoka, la société civile est assimilable aux partis politiques et les deux se comportent comme des rebelles vis-à-vis du pouvoir. Ils souhaitent ensuite gagner du terrain et récupérer le pouvoir perdu par les urnes. 

L’interventionnisme et l’hégémonie de l’occident constituent également des menaces à l’endroit du pouvoir CNDD-FDD, a indiqué l’association Nonoka.

Ainsi le manque de politique et de plan de sécurisation des forces du territoire national, l’absence de persévérance et du secret des services dits d’intelligence constituent des menaces au pouvoir CNDD-FDD, indique l’association Nonoka dans son document publié. 

Général Ndirakobuca 
alias Ndakugarika
Pour elle, il y a absence de service d’espionnage et de contre espionnage au sein du service de renseignement. Et selon elle, certains membres des forces de défense et de sécurité sont distraits à cause de la corruption et cela profite aux adversaires. 

De même, il y a manque de neutralité politique chez certains membres des forces de défense et de sécurité et les juridictions militaires sont partiales et non intégrées. Les recrutements non suivis à l’Institut Supérieur des Cadres Militaires « ISCAM » contribuent, pour l’association Nonoka, à la continuité des ex Forces Armées Burundaises « FAB ». 

L’absence d’une même compréhension et conviction des partenaires pour la sécurité est également soulignée par l’association comme menace au régime CNDD-FDD.

Burundi: Condamnation des bavures de certains jeunes Imbonerakure et le projet de loi sur la justice transitionnelle

Journal Iwacu
Le parti URPONA se dit indigné du laxisme de la part de certaines autorités face aux exactions des jeunes Imbonerakure du parti CNDD-FDD. C’est ce que vient d’annoncer Charles Nditije, le patron de ce parti dans une conférence de presse tenue ce jeudi.
En outre, le parti UPRONA critique déjà le projet de loi sur la mise en place des mécanismes de justice de transition proposé par le gouvernement et en attente d’analyse à l’Assemblée nationale.
Un projet qui privilégie le pardon et met de côté la répression des crimes commis, déplore Charles Nditije.

Burundi: Interview exclusive avec Pierre NKURUNZIZA, le Représentant Légal du CNDD-FDD en avril 2003

Burundi news
Cette interview a été réalisée le 29 avril 2003 par Gratien Rukindikiza par téléphone. Nkurunziza était quelque part dans les maquis au Burundi.

G.R. : Qui est NKURUNZIZA ? Pouvez-vous nous retracer votre parcours ?

P. Nkurunziza
Pierre Nkurunziza 
Je suis né en 1964 . J’ai fait l’école primaire à Buja, l’école secondaire à l’Athénée de Gitega en section lettres Modernes. Après mes études universitaires à Kiriri en faculté d’Education physique et Sports, j’ai enseigné au Lycée de Muramvya, ensuite à l’Université du Burundi comme maître Assistant. J’ai donné des cours aux sous officiers et officiers de l’ISCAM . Pendant toute ma scolarité dès la 7ème année à la deuxième Licence, j’ai été délégué de classe et brillant élève sportif. J’ai été entraîneur de l’Equipe de Football 1ère Division « Union Sporting » à Bujumbura. Pendant ma carrière d’enseignant et d’entraîneur j’ai fait des stages de perfectionnement en Pédagogie, en Droit de l’homme, en Psychologie et en Méthodologie de la recherche. J’ai mené une vie d’enfance très difficile car à l’âge de 7ans je suis devenu orphelin dans une société sous une dictature doublée de violations systématiques des droits de l’homme, un véritable régime dictatorial sans nom.

G.R. :Quelle a été la motivation pour vous décider à combattre le pouvoir ?

P. Nkurunziza : Je suis d’une génération victime de multiples abus de ce système « faschiste » qui s’est instauré dans notre pays depuis 1966. Avec la constitution de 1992 et les élections démocratiques de Juin 1993, j’étais un des burundais satisfait du changement heureux et positif que venait de connaître notre pays, qui mettait fin sans dégât au régime dictatorial érigé en système par l’Armée-Etat depuis 1966. Malheureusement cet espoir n’a duré que l’espace de quelques jours, l’Armée-Etat (Cfr le Communiqué lu par le Col Mamert Sinarinzi diffusé à la radio nationale le 21.10.1993 ) a renversé les institutions démocratiquement élues dans un coup d’Etat sanglant suivi des massacres des milliers des populations civiles à travers presque tout le pays et la guerre qui sévit depuis 1994 à ce jour. En 1994, j’ai échappé de justesse à être assassiné par quatre gendarmes, ce qui m’a rappelé le film des tragédies qu’a connu mon pays et particulièrement ma famille. Voilà la grande motivation qui m’a poussé à avoir une détermination imperturbable à combattre ce système dictatorial sauvage, inhumain et injuste pour ramener la paix, la justice, la démocratie dans notre pays au prix de mon sang si besoin en est.

G.R.:Sur le terrain, les combattants du FDD commettent beaucoup de bavures. Vous demandez au gouvernement d’assumer le coup d’Etat de 1993. Est-ce que vous êtes disposés à assumer tous les crimes commis par la rébellion ?

Accepteriez-vous de vous présenter devant un tribunal si une commission juridique neutre était mise en place ?

P. Nkurunziza : Le CNDD-FDD n’a pas droit à la moindre bavure. Nous devons tous comprendre que la guerre est un hors la loi, la guerre surtout civile est principalement liée aux idées. Le CNDD-FDD lutte pour une cause noble : la paix d’abord qui n’a pas de prix, l’Etat de droit et la restauration de la démocratie. Nous n’avons pas peur des conséquences de ce que nous voulons. Bien plus, bon nombre des burundais subiront les conséquences de la guerre déclenchée par l’Armée-Etat qui s’est illustrée par des actes de génocide et des crimes contre l’humanité depuis 1966 jusqu’aujourd’hui dont certains rapports restent classés sans suite dans les tiroirs de l’ONU. Si justice il y a, tout le monde qui a trempé et participé de près ou de loin dans les tragédies et la guerre actuelle au Burundi répondra de ses responsabilités si c’est la voix la meilleure pour arriver à la paix et la réconciliation. Au CNDD-FDD, nous voulons la justice qui rétablisse la paix, la concorde nationale, bref une justice juste , saine et équitable là où celle actuelle a échoué lamentablement.

G.R. : Il semble qu’il y a une bataille de leadership hutu. Minani se positionne, Nyangoma n’a pas encore dit son dernier mot. Croyez-vous que vous pourrez facilement prendre la place de Minani pour parler au nom des Hutu ?

P. Nkurunziza : Le CNDD-FDD se bat pour l’établissement d’un Etat de droit, de restauration de la démocratie et de la paix. Tout Burundais aspire à ces valeurs universelles positives, ceux dont vous parlez qui mènent la bataille de leadership hutu, ils ont raté leur mission et c’est l’échec cuisant car cela ne diffère en rien à la délinquance politique pure et simple. De même s’il y a un mu tutsi ou un twa qui se bat, qui milite pour son ethnie, c’est aussi un égaré car cette salade n’a plus de saison. Le système dictatorial actuel renforcé par certains soi-disant démocrates d’hier en perte de vitesse exploite aussi bien des Tutsis que des hutu et des Twa.

G.R. : On vous accuse de vouloir faire échouer l’Accord de Cessez-le-feu signé, notamment par la diffusion d’un texte falsifié, quelle est la réalité de cet échec ?

Quels sont les signes de votre bonne foi quand vous affirmez que vous voulez la paix au Burundi ?

P. Nkurunziza : Nous n’avons falsifié aucun texte, nous acceptons l’Accord de cessez-le-feu du 2 décembre 2002, dans sa lettre et dans son esprit. Nous exposons correctement son contenu à tous les membres de notre mouvement et à la population alors que le gouvernement ment sur toutes les autres questions en suspens voire même mobilise l’armée et ses acolytes à la révolte et à le violer systématiquement en témoignent les causeries morales tenues dans les camps militaires et dans les régions militaires par le major Buyoya et Monsieur Ndayizeye Domitien. Imaginez-vous ce que veut dire Buyoya quand il disait un jour qu’il a oublié les annexes tandis que son Vice-Président Domitien Ndayizeye a menti à l’armée en lui disant qu’elle n’est pas concernée par le désarmement, la démobilisation ou le cantonnement. Nos signes de bonne foi ont été montrés avant même la signature de l’accord, nous avons demandé la trêve et la suspension des hostilités plusieurs fois, ce que Buyoya et son Armée-Etat refusent jusqu’aujourd’hui . Finalement qui veut la paix ou qui ne la veut pas ? 

G.R. :. Est-ce que vos combattants sont prêts pour une nouvelle armée ? Certains officiers affirment que vous voulez un cessez-le-feu pour avoir une zone de cantonnement afin de vous réarmer et lancer une grande offensive. Avez-vous un agenda caché ?

P. Nkurunziza : Nous nous sommes engagés dans la voie des négociations et cela suppose la neutralisation des agenda cachés des belligérants. Nous n’avons pas par conséquent d’agenda caché, visiblement cela se remarque chez l’autre belligérant qui nous attaque tous les jours et qui bloque les aides que l’Union Européenne a donné à notre Mouvement et pire encore, ces derniers temps, le Gouvernement et son armée se surarment. Bien plus l’armée procède encore une fois au Réarmement des civils. De sources dignes de foi nous prouvent que l’armée et son gouvernement ne veulent pas la mise en application de l’accord du 2 décembre 2002 et moins encore la poursuite des pourparlers sur les questions en annexes de l’accord. Quant à la formation de nouveaux corps de défense et de sécurités, les combattants du CNDD-FDD sont plus que prêts à servir le Burundi cette fois-ci paisible, démocratique et prospère, en participant dans ces corps ci-haut cités en y insufflant une nouvelle dynamique. Qui colle avec les réalités évolutives du moment. Quand les circonstances changent les leçons changent aussi dit-on. 

G.R. :Vous vous battez contre un régime que certains appellent tutsi. Est-ce que votre victoire sera une victoire des hutu sur les tutsi. Si non, quelle est votre conception de la question ethnique du Burundi ? Voulez vous le pouvoir pour les hutu ?

P. Nkurunziza : Je croyais avoir déjà répondu à cette question, mais comme vous insistez j’y reviens. Nous nous battons contre un système « Faschiste » qui a mis à genou, des hutu, des Tutsi, des Twa et même certains étrangers résidant au Burundi. Nous voulons un changement profond de ce système en vue d’établir un Etat de droit et démocratique au Burundi. La question de l’ethnisme est d’abord l’armée de faibles, hauts arguments politiques on tire sur la corde de l’ethnisme. Ce dernier trouve sa réponse dans le respect de droits de l’homme et l’application de la loi, la transparence sur le marché du travail, à l’école et dans d’autres secteurs. Ce sont ces politiciens fatigués qui n’ont ni arguments ni programmes politiques ni projets de société qui allument le feu entre les ethnies. Voyez-vous, aujourd’hui comme hier, ils se partagent des postes au sein des institutions, ils se la coulent douce ensemble, ils échangent des dossiers des affaires louches et se partagent des marchés qui échappent aux marchés publics pour leurs intérêts. Ceux qui sont à l’origine de cette guerre civile, vous les connaissez plus que moi sont-ils uniquement des tutsis ?

Wait and see ! L’avenir nous réserve des surprises.

G.R. :Quelles sont vos relations avec le FNL de RWASA ? Envisagez vous de faire un front commun ?

P. Nkurunziza : Le FNL à ce que nous sachions est unique commandé par AGATHON RWASA. Quant aux relations avec ce parti armé elles sont bonnes car il n’est pas notre ennemi et nous combattons l’ennemi commun du peuple Burundais et de la Démocratie. Au Mouvement CNDD-FDD, ce qui importe et salutaire pour tout Burundais, c’est que les trois belligérants à savoir le Palipehutu-FNL, le CNDD-FDD et l’Armée-Etat et son gouvernement devront constituer ensemble un seul corps de défense et de sécurité et des instituions qui conduiront aux élections libres et démocratiques. Qu’on le veuille ou pas ces trois organisations sont les principaux acteurs pour ramener la paix et la sécurité, tout autre bricolage conduit à l’impasse.

G.R. :Quelles sont les places politiques que vous revendiquez ? Voulez-vous la Présidence ? 

P. Nkurunziza : Le système en place d’abord doit être démantelé et remplacé par un autre qui répond aux aspirations de peuple burundais. Comme le Peuple est le fondement de tout pouvoir public, c’est le peuple qui choisira ses représentants à tous les niveaux, mais si votre question ne se rapporte qu’à la période de transition, ce qui l’importe pour le CNDD-FDD c’est d’abord les programmes de la transition qui doit aboutir à la paix et aux élections démocratiques ensuite les arrangements de transition qui conduisent à une charte de la transition qui est différente de l’actuel acte constitutionnel de Buyoya et Minani.

Quant aux postes, le CNDD-FDD n’exclut aucune possibilité et doit jouer un rôle important au même titre que l’autre belligérant si on veut réellement et sincèrement la fin de la guerre.

G.R. :Il y a des rumeurs que vous êtes en négociations avec certains partis tutsis pour une éventuelle 
alliance. Ne s’agit-elle pas d’une alliance contre nature ? Est-ce ces contacts sont réels ?

P. Nkurunziza : Le Mouvement CNDD-FDD est ouvert à tout Burundais qui s’engage à combattre la dictature, l’injustice et l’exploitation de l’homme par l’homme. Il n’y a pas nécessité d’alliance avec les partis politiques car on n’est pas en campagne électorale. On est en guerre, la vie ou la mort, chaque chose a son temps. La question d’alliance viendra quand notre mouvement sera un parti politique. Que vous le sachiez d’ores et déjà notre futur parti politique ou notre Mouvement actuellement ne s’allie et ne se coalisera jamais à une organisation politique qui fonde son idéologie sur l’ethnisme. Nous sommes pour le pluralisme politique et contre le pluralisme ethnique qui est une bombe à retardement, bref une politique de la mort collective ; qui a vécu a vu et qui vivra verra.

G.R. : Pourquoi avez-vous bombardé les villes alors que vous savez que les dégâts seront plus civils que militaires ?

P. Nkurunziza : Vous ferez mieux de poser cette question aux Américains pour le cas de Bagdad ou Kagame quand il était en offensive pour la prise de Kigali. Soyons sérieux, où est- ce qu’il y a eu la guerre surtout civile sans dégâts matériels et humain du coté civil ? Pour le cas du Burundi, presque tous les camps militaires sont dans les centre villes et c’est de là que les militaires partent pour aller massacrer les gens dans les quartiers et dans les collines . Peut-on attaquer les camps Ngagara, Kamenge Socarti, Muha, Base et bien d’autres sans entrer par la ville ? Le Mouvement CNDD-FDD émane de la volonté populaire, de ce fait les civils ne sont pas notre cible. Maintenant chaque dignitaire a un peloton chez lui, imaginez-vous en plus de l’armement des civils, des miliciens qui sèment la mort et la désolation sous les ordres de l’armée. Ce n’est pas par l’amour de la population que le pouvoir a placé les camps militaires parmi la population et dans les villes c’est pour la mater, c’est à cause de cette présence que les Burundais vivent terrorisés et toujours en état de siège, d’insécurité permanente.

G.R. : .On entend un nouveau discours qui tranche avec une certaine vision de la question ethnique du problème burundais. Vous avez même affirmé que vous ne voulez pas de quotas ethniques. Est-ce une séduction à l’égard des tutsi ou c’est réellement une nouvelle vision du CNDD-FDD ?

P.Nkurunziza:Le Mouvement CNDD-FDD s’inscrit en faux contre l’ethnisme, l’institutionnalisation de l’ethnisme dans l’espace politique de notre pays. Le CNDD-FDD lutte pour la paix, la sécurité pour tous, la démocratie, la justice et le développement humain total ou intégral. Ces idéaux nobles font l’aspiration profonde de tous les peuples, de tous burundais, de toutes les ethnies et de toutes les régions. Notre vision sur la question, ethnique et régionale a été la même. La division et la ségrégation ne font pas partie de notre politique. Nous n’adoptons pas cette attitude pour séduire qui que ce soit et ceux qui ne nous connaissent pas encore, ils seront surpris. Jamais le Mouvement CNDD-FDD ne tolérera de telles politiques à tombeau ouvert, voyez-vous mêmes où ces choses nous ont amené ? Savez-vous que la majorité des combattants du CNDD-FDD sont victimes et rescapés des abus de ces régimes qui ont investi dans l’ethnisme et le régionalisme pendant 4 décennies ? Nous avons la lourde mission de guérir cette maladie et pour la guérir on ne doit pas admettre une médication qui vient l’aggraver. Au CNDD-FDD nous avons pris un choix et c’est renoncer aux tergiversations et aux tâtonnements.

G.R. :Les rwandais sont inquiets car ils pensent que les interahamwe se battent avec vous. Avez-vous une alliance avec les interhamwe au nom de l’international hutu ?

P. Nkurunziza : Nous ne connaissons pas d’international hutu et personne ne peut oser nous approcher dans ce sens, probablement que tout le monde connaît notre position. Nous n’avons pas de place pour les mercenaires dans notre lutte. Nos combattants sont suffisamment cristallisés aguerris et l’intériorisent bien les tenants et les aboutissants de notre lutte, ça c’est la grande valeur intrinsèque que les autres n’ont pas. Si le Rwanda se fait des soucis en notre droit l’histoire ou le cours des événements vont lui prouver le contraire. Nous sommes pour le bon voisinage et la cohabitation pacifique des peuples dans la région, c’est de cette façon que nos peuples peuvent s’épanouir et assurer le développement de nos pays respectifs. Ceux qui sont au pouvoir au Rwanda après leur maquis, nous connaissons la plupart d’entre eux, on a étudié et joué ensemble, ils nous connaissent bien eux aussi. Par ailleurs, nous sommes de la même génération et naturellement les mêmes générations sont solidaires dans leur sottise comme le disait un politologue français.

G.R. : Avez-vous pris des contacts informels avec certains officiers de l’armée burundaise ?

P. Nkurunziza : Nous avons beaucoup de contacts permanents, ils sont pour la plupart nos promotionnaires, nos amis d’écoles ou de clubs de sport, tandis que les autres je les ai personnellement enseignés à l’école secondaire ou à l’Institut Supérieur des Cadres Militaires. Bien plus, la plupart sont à l’université du Burundi. Victimes du système qui les embrigade et rêvent d’exercer un jour dignement leur métier. A la fin de cette guerre les gens seront étonnés. Ils ont tiré la bonne leçon de la bêtise de leurs grands frères généraux ou colonels que « ce sont les pères qui mangent le raisin vert et les fils qui en ont les dents cassées ou agacées ». Ils ont appris avec moi les mathématiques mais je leur donne, l’équation politique en ces termes « mort la tête mort le venin et vin nouveau ami nouveau » , c’est de la sagesse de leur camarade tirée de son expérience difficile de maquis que je ne leur souhaite pas bien sûr.

G.R. : . Il y a actuellement une querelle entre vous et l’aile de NDAYIKENGURUKIYE et l’aile du Palipehutu de Mugabarabona. Comment pouvez-vous l’expliquer ?

P. Nkurunziza : Ndayikengukiriye et Mugabarabana, je les connais tous, si ils ont la chance d’avoir des ailes, ils vont nous offrir le spectacle du jamais vu en planant dans l’air comme des anges. Si leurs ailes sont solides, ils vont tenir bon la route au cas contraire ils vont tomber en chute libre et malheur à ceux qui seront à leurs points de chute. C’est de l’humour qui a sa portée réaliste. C’est l’image même de notre ancienne récitation de l’école primaire intitulé « Le corbeau et le renard » A vous de deviner qui est le corbeau et qui est le renard. Entre Ndayikengurikiye-Mugabarabona et celui qui les a rapatriés. Bref il n’y a pas de querelle , toute personne est artisan de son destin. Ils sont responsables de leurs engagements et nous leur souhaitons du succès mais sachez que tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute. 

G.R. :. Vous voulez négocier le volet politique et la mise en place des accords, croyez-vous que BUYOYA est de bonne foi ? Et Vous ?

P. Nkurunziza : D’abord il ne faut pas dissocier Buyoya de son gouvernement qu’il soit Buyoya ou son gouvernement, ils n’ont pas la bonne foi à négocier le volet politique et moins encore l’application de l’accord de cessez- le- feu du 2 Décembre 2002. Mais qu’à cela ne tienne, notre détermination et la volonté du peuple les y obligeront.

G.R. : Dans le cadre d’une nouvelle armée pourriez-vous participer dans une bataille contre le FNL de RWASA s’il maintient son intransigeance ?

P. Nkurunziza : On n’en est pas encore là et nous pensons qu’on n’y arrivera pas parce que les conditions et les préalables que Rwasa posent pour entrer dans les négociations sont dans l’accord de cessez-le-feu du 2 décembre 2002. La solution est que les Burundais, la Médiation, la Région et toute la Communauté Internationale se mobilisent pour forcer l’armée et son gouvernement à appliquer l’accord de cessez-le-feu, c’est là la solution du problème et ce problème n’est pas Rwasa.

G.R. : Comment traiteriez-vous le pouvoir quand NDAYIZEYE sera bientôt Président est ce qu’un Hutu comme président de la République satisfait à vos exigences ?

P. Nkurunziza : Je me suis suffisamment exprimé sur cette question Ndayizeye ne sera pas différent de Buyoya, ce sont des co-pilotes d’un système qui livre la guerre à sa propre population depuis une décennie en témoigne le contenu de ses engagements avec Buyoya pour être le président, c’est continuer la guerre et soutenir l’armée état en tout. Ndayizeye sera traité comme le président et premier représentant d’un système de pouvoir coupable de beaucoup d’abominables et ignobles crimes qui doit disparaître pour que le Burundi soit enfin correctement dirigé. Qu’il soit hutu, twa ou tutsi, le problème c’est le système en soi qu’il incarne.

G.R. :. Je vous remercie d’avoir consacré ce temps pour notre interview.

P. Nkurunziza : C’est moi qui vous remercie.

Burundi: Pasteur HABIMANA est-il prêt à rejoindre Bosco Ntaganda à la CPI?

Burundimagazine                                                                              
Des cadavres après l'attaque des rebelles du Fnl-Palipehutu
Au lendemain du massacre de Gatumba, le mouvement rebelle burundais encore en guerre contre le pouvoir de Bujumbura, le Front National de Libération-Parti pour la Libération du Peuple Hutu (FNL-PALIPEHUTU), a sorti une déclaration dans laquelle il a endossé la responsabilité du massacre de 161 réfugiés Banyamulenge dans leur camp de Gatumba, en sol burundais. Charles Nasibu a réussi à joindre le numéro deux et porte-parole de ce mouvement, M. Pasteur Habimana, qui lui a accordé cette interview:
Charles Nasibu : Pasteur Habimana, vous avez, au nom de votre mouvement, revendiqué le massacre de Gatumba qui a coûté la vie à 161 réfugiés congolais Banyamulenge et blessé 113 autres. Si vous maintenez encore aujourd’hui vos propos, pourquoi êtes-vous allé massacrer des civils dans un camp des réfugiés ?


Pasteur Habimana : Ne parlez pas de «camp des réfugiés », il s’agit plutôt du Quartier
Pasteur Habimana
Général des Banyamulenge. Nos hommes ont trouvé dans ce Quartier Général des Banyamulenge des fusils d’assaut, des fusils automatiques utilisés par l’armée rwandaise, des grenades, plusieurs cartouches, des jerricans d’essence et un plan d’attaque de la ville d’Uvira. (…) Et puis ce camp comme vous le dites n’était pas la cible de notre attaque ; nous avons attaqué des positions militaires tenues par les militaires burundais, ces derniers ont fui vers cet état-major des Banyamelenge où ils espéraient du renfort et nous les avons poursuivis jusque là. Et les morts dont on parle ont péri au cours des échanges des tirs entre nos hommes et les militaires burundais.


Charles Nasibu : Le président rwandais, Paul Kagame, le Vice-président congolais, Maître Azarias Ruberwa, son homologue burundais Alphonse-Marie Kadege et le chef d’Etat-major général de l’armée burundaise, le général Germain Nikoyankana notamment, ont affirmé que les Maï Maï et les Interahamwe sont vos alliés naturels et que c’est avec eux que vous avez commis le massacre de Gatumba. Confirmez-vous une quelconque présence Maï Maï à vos côtés au cours de ce massacre dont vous endossez l’entière responsabilité ?

Pasteur Habimana : Ces dirigeants Tutsi ne peuvent dire que cela ! Ils disent n’importe quoi pour justifier une nouvelle agression qu’ils projettent de lancer contre la RD Congo. Je vous répète que nous n’avons pas besoin de l’aide des Maï Maï pour mener notre lutte.

Charles Nasibu :Vous êtes restés réfractaires et hostiles à toute idée de négocier avec d’autres parties au conflit dans votre pays, pourquoi donc vous battez-vous encore ? Le CNDD-FDD, votre ex-allié et qui menait la même lutte de libération que vous, a pourtant déposé les armes et s’est mis depuis au servir de la paix et de la réconciliation !

Pasteur Habimana : Vous nous voulez négocier avec qui, Monsieur ? Nous n’avons jamais refusé de négocier la paix, mais qui est-ce qui doit être notre partenaire dans cette négociation ? C’est cela le problème que vous ne voulez pas comprendre.

Charles Nasibu : De toutes les façons vous risquez de ne plus être pris au sérieux, le dernier sommet des chefs d’Etat de la sous-région tenu à Dar es Salam à la mi-août vous a déjà taxé de mouvement terroriste et inéligible aux pourparlers de paix, et puis vous et votre supérieur, Agathon Rwasa, vous faites déjà objets d’un mandat d’arrêt international lancé contre vous par la justice burundaise.

Pasteur Habimana : Est-ce qu’il existe une justice au Burundi ? Et puis ces chefs d’Etats peuvent dire ce qu’ils veulent, pour les Nations Unies nous sommes encore des partenaires incontournables.

Charles Nasibu : Etes-vous prêt à comparaître devant la justice pour ce massacre dont vous endossez la responsabilité ?

Pasteur Habimana : Je suis prêt à comparaître devant n’importe quelle juridiction compétente et dans n’importe quel pays, sauf devant une juridiction burundaise, tout simplement parce qu’il y en a jamais eu depuis 40 ans.

Charles Nasibu : Avez-vous quelque regret sur ce qui s’est passé à Gatumba ?

Pateur Habimana : Regretter quoi, le nombre des morts ? On parle de 150 tués à Gatumba, combien il y en a depuis dix ans dans Bujumbura rural ? Plusieurs milliers. Combien il y en a eu chez vous au Congo en 6 ans ? Trois millions ! Qui pleure tous ces gens-là ? 150 Banyamulenge ne valent pas plus que tous ces millions d’hommes tués par l’hégémonisme tutsi.

Charles Nasibu : On dit que vous vivez à l’est de la République Démocratique du Congo, est-ce de là que vous me parlez ?

Pasteur Habimana : Qui dit ça ? Je suis au Burundi où je poursuis ma la lutte de libération nationale.

15 mai 2013

Burundi:Un document troublant après les déclarations controversées de l’imbonerakure Sengumukiza

RPA
Y aurait-il un lien entre les récents propos de Fidèle Nsengumukiza et le contenu du document confidentiel du Club-Nonoka du parti CNDD-FDD ? 
La RPA a pu se procurer de ce document et a choisi de vous livrer son contenu en une série de reportage. Aujourd’hui, c’est la santé du parti CNDD-FDD selon les auteurs de ce document. 

Drapeau du parti Cndd-Fdd
Le Club Nonoka, comme ils se nomment dans leur document publié, réunissant certains anciens combattants de l’ancien mouvement CNDD-FDD se sont réunis en mai 2011 et ont passé en revue la situation sociopolitique du parti CNDD-FDD. 
Et au vu de la situation actuelle de la conduite du pays par le parti Cndd-Fdd,les participants ont soulevé dans leur document des anomalies entre autres le manque de maturité dans la gouvernance et la soif exagérée des richesses du pays. 
Ce qui pousse à la recrudescence de la corruption mettant en périr la sécurité de l’Etat. Sur ce, la jalousie dans la distribution des postes suivant les sympathies rongent le parti, poursuivent ces anciens combattants, le manque d’encadrement mutuel conduisant à commettre l’irréparable et par conséquent l’application des sanctions pénales. 

Ainsi, poursuit le document, cela ne peut pas consolider le système CNDD-FDD mais mène à son autodestruction. 

Du côté de la force du parti CNDD-FDD, ils concluent que le parti reste majoritaire dans les différentes institutions du pays. Et les faiblesses sont les manquements de l’éducation à la vie du parti et à la sauvegarde des intérêts nationaux, l’absence du dialogue, une crise de dissension interne, l’ignorance et un manque de l’encadrement de certains anciens combattants qui se sont démarqués sur le champ de bataille mais n’ayant pas de capacité requise pour conduire les affaires publiques. 

Ainsi, pour eux, la menace principale reste la pauvreté grandissante au sein de la population et la force majeure relève du fait que le pouvoir CNDD-FDD est issu d’un gouvernement légitime après les élections de 2010, ajoute ce document.

Burundi:L’auteur de "En politique on ne tue pas, on élimine les obstacles" arrêté par le SNR

Journal Iwacu
Fidèle Nsengumukiza, ancien membre du FNL Rwasa, actuellement au Cndd-Fdd et auteur de la phrase "En politique on ne tue pas, on élimine les obstacles" qui défraie la chronique depuis ce dimanche vient d’être arrêté par le Service National de Renseignements (SNR). C’était dans les enceintes de la Radio Publique Africaine, ce mardi 14 mai 2013.

Emmanuel Nsabimana(en blanc) arrête Fidèle Nsegumukiza 
dans une ambiance inhabituelle pour des cas pareils !@Iwacu

L’arrestation s’est passée vers 9h30 de ce matin, alors que M. Nsengumukiza voulait "négocier une interview pour apporter des éclaircissements sur ses propos."

C’est Emmanuel Nsabimana, le chargé de la Sécurité intérieure au SNR (et, ironie du sort, ancien directeur de la RPA) qui a lui-même procédé à l’arrestation de ce membre permanent du Conseil économique et social, avec comme mention sur son mandat d’arrêt délivré par le ministère public : Atteinte à l’administration publique.

 "L’accusation peut être requalifié, il peut-être poursuivi pour plusieurs infractions" fait-on savoir au sein du SNR.

A côté de ces propos tenus lors de l’émissionUterera iki ?, avec Frédéric Bamvuginyumvira du Sahwanya Frodebu comme interlocuteur, Fidèle Nsengumukiza a affirmé "être prêt à mobiliser la jeunesse du Cndd-Fdd pour dire non à l’Accord d’Arusha avant les élections de 2015", accusant notamment les signataires de cet accord d’être "la source de tous les maux que le Burundi connaît actuellement."

Le parti présidentiel, par la voix de son porte-parole, s’est rapidement désolidarisé des propos tenus par Fidèle Nsengumukiza : "Le Cndd-Fdd reconnait les accords d’Arusha, il a été parmi les premiers à reconnaître la Constitution de 2005 qui se réfère justement à ces Accords", a annoncé Onésime Nduwimana. 
Avant d’indiquer que "un membre influent des Imbonerakure peut avoir une opinion sur ces accords, mais que cela ne reflète pas la position du parti. Par ailleurs, ceux qui prônent la violence au nom des Imbonerakure répondront de leurs actes individuellement."

Burundi: Pour ADC-Ikibiri, les déclarations de Nsengumukiza reflètent ce qui se passe sur terrain

Journal Iwacu
Léonce Ngendakumana
« Fidèle Nsengumukiza a révélé un plan criminel caché du parti au pouvoir CNDD-FDD. » Propos du président de l’ADC-Ikibiri, Léonce Ngendakumana. 

Selon lui, ces révélations ne sont pas surprenantes car un parti politique qui rejette les Accords d’Arusha viole nécessairement la Constitution et s’engage à déstabiliser le pays.

Le Rwanda, le Burundi et la RDC souhaitent créer une cour de justice

Radio Okapi
Le Rwanda, le Burundi et la RDC souhaitent créer une cour de justice pour juger les auteurs des crimes dans la région des Grands Lacs. Ils ont exprimé ce souhait au cours d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de ces trois pays tenue du 9 au 10 mai dernier à Bujumbura.

« Les Etats ont estimé qu’avec la criminalité transversale dans la région de Grands Lacs, il est nécessaire qu’on mette en place une Cour de justice qui va s’occuper des crimes commis dans la région de Grands Lacs. Cela constitue une innovation. Et lorsqu’on va commencer à partager les intérêts communs entre la RDC et le Rwanda, et le Burundi, on estime qu’aucun Etat ne pourra encore s’immiscer dans les affaires de l’un ou l’autre parce que les intérêts seront partagés », a déclaré le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku qui a participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères.

Mais les chefs des diplomaties de ces trois pays n’ont pas encore défini les modalités de la création de cette cour ni ses compétences.

Par ailleurs, le gouverneur du Nord-Kivu a indiqué que les participants à la réunion de Bujumbura ont réaffirmé leur engagement à soutenir la brigade d’intervention de la Monusco. Cette force va être déployée dans l’est de la RDC pour combattre les groupes armés dont le M23.

« Tous les trois Etats, à savoir le Rwanda, le Burundi et la RDC représentés par leurs ministres des Affaires Étrangères ont dû réaffirmer leurs engagements à soutenir les efforts de la Brigade d’intervention de la Monusco pour que la crise qui sévit à l’Est puisse définitivement prendre fin », a indiqué Julien Paluku.

Burundi : arrestation de plus de 40 ressortissants de la RDC à croyance obscurantiste

China Internet Information Center
Au moins 41 ressortissants de la République démocratique du Congo (RDC) en provenance de la localité d'UVIRA, à l'est de ce pays, ont été arrêtés au sud du Burundi ce lundi alors qu'ils débarquaient sous prétexte qu'ils étaient à la recherche des féticheurs qui pourraient user de leurs moyens pour leur dire les bourreaux des leurs proches morts empoisonnés.


Selon la radio nationale qui a diffusé ces informations, ces Congolais sont arrivés en deux groupes différents, le premier groupe de 25 personnes a été appréhendé au moment ou il venait de débarquer au centre de négoce de Matana en province de Bururi à bord de deux minibus de transport.

Le commissaire provincial de police à Bururi, Donatien Manirakiza, a fait savoir que ces personnes ont été arrêtées parce que sur leurs documents de voyage, il était indiqué que leur destination était Bujumbura la capitale burundaise où elles devraient passer uniquement trois jours.

Ces personnes ont affirmé devant la police qu'elles se rendaient dans cette localité de Matana à la recherche d'un féticheur qui pourrait leur révéler le bourreau d'un membre de leur famille, ce qui a inquiété la police qui les a arrêtées et incarcérées provisoirement dans un cachot de la police en attendant de les transférer à la documentation nationale (police présidentielle).

Le deuxième groupe en provenance de la même localité d'Uvira en RDC est composé de 16 personnes dont 11 de sexe masculin et 5 de sexe féminin.

Elles ont été appréhendées et arrêtées par la police sur renseignement de la population lundi soir alors qu'elles étaient en route vers la colline Gihero de la zone Nyange en commune et province de Makamba au sud du Burundi à la recherche également d' un féticheur qui pourrait leur révéler les bourreaux des leurs qui ont succombé à la suite d'un empoisonnement.

Le féticheur du nom de Birwira, qui était alité chez lui suite à une maladie, a indiqué à la police qu'il ne les connaissait pas, ce qui a conduit cette dernière à les arrêter. Fin

7 mai 2013

Burundi: Buta-16 ans après l’assassinat des 40 élèves, la vérité est toujours attendue

Journal Iwacu
Commémoration ce dimanche 5 mai de l’assassinat de 40 séminaristes de Buta, un drame qui se passa le 30 avril 1997. La place est devenue un lieu de pèlerinage.

A 9h30, au séminaire de Buta (commune et province de Bururi), des centaines de chrétiens,
Les tombes des jeunes martyrs de Buta
parfois venus de loin affluent vers la « Place 
des Martyrs de la fraternité ». Un espace de 
recueillement bien aménagé : derrière l’autel de la chapelle figure une fresque murale présentant les visages des 40 élèves tués il y a 16 ans. Les parents, les amis ou les parentés des défunts déposent des gerbes de fleurs sur les tombes bien entretenues de leurs proches. A quelques mètres de là, un espèce de hangar dans lequel s’abrite le gros de ceux qui participent à cette journée. Beaucoup d’eux ont passé la nuit à prier.


La messe est dirigée par Mgr Bonaventure Nahimana, l’évêque de Rutana qui commence par dépôt de gerbes de fleurs et la bénédiction de tombes. Après lui, ce sera au tour de quelques prêtres, de parents des « martyrs » et de rescapés. Sont également présents trois députés et un sénateur de l’Uprona, tous originaires de Bururi, ainsi que le Pr Venant Bamboneyeho qui déposera une fleur au nom de l’AC Génocide Cirimoso. Par contre, personne ne représente officiellement les autres partis politiques ou le gouvernement.

Des saints non chantés ?
« Nous sommes venus commémorer ces martyrs qui ont montré que l’amour de Dieu dépasse les divisions et les ethnies. Ils ont prouvé qu’ils étaient de vrais frères », martèle Mgr Nahimana dans son homélie, invitant tout le monde à suivre l’exemple de ces jeunes qui « ont montré que la fraternité et l’unité ne sont pas que des mots. » En mourant pour la fraternité, renchérit-il, ces enfants ont honoré l’Eglise et le pays.

Le père Zacharie Bukuru, qui était recteur de ce petit séminaire quand le drame a eu lieu, insiste beaucoup en invitant chacun à témoigner sur ce qu’il connaît de ces braves : "Il faut rassembler les témoignages le plus vite possible, les mettre par écrit et les donner à l’évêque de Bururi" rappelle-t-il, à l’adresse surtout des rescapés : "C’est vous qui les connaissez car vous avez tout partagé. Quand Rome aura confirmé que ce sont des martyrs, continue-t-il, ce sera un grand honneur pour le Burundi et le monde entier !"

A quand la justice ?
Le député Charles Nditije, président du parti Uprona indique que ce qui s’est passé à Buta est une leçon pour tourner la page. Quant à savoir pourquoi les autres formations politiques ne sont pas venues, il indique que "le chemin de la division est sans issue", profitant pour expliquer que son parti "déplore les victimes indépendamment de leurs ethnies. Avant d’inviter tout le monde à "assumer ses responsabilité devant l’histoire :quand vous mentez, vous n’êtes pas réconciliés avec vous-mêmes.Ainsi, vous ne pouvez pas vous réconcilier avec les autres"

Quant à ceux qui disent que les rebelles ont tué ces élèves parce que certains avaient des armes, Jean Nepo Bironkwa, président de l’Association des rescapés de Buta explique : "Ceux qui l’ont dit n’oseraient pas du tout le répéter aujourd’hui. C’est un pur montage, ils ont massacré des mineurs", lance-t-il avant d’affirmer que "tôt ou tard, la vérité éclatera au grand jour." Et de promettre de tout faire pour que les témoignages sur les victimes soient rassemblés. 
Pour rappel, c’était le 30 avril 1997. Des rebelles se sont introduit dans le dortoir. Ils ont intimé l’ordre aux élèves de se séparer, les Hutu d’un côté, les Tutsi de l’autre. Les jeunes ont refusé. Les assaillants les ont massacrés ensemble. Ainsi, les 40 sont morts ensemble comme de vrais frères.

Burundi: l’étrange place protocolaire de Jonathan Nkurunziza ...

Journal Iwacu
Le président de la République, accompagné de son fils Jonathan Nkurunziza, célébrait la fête du travail ce 1er mai à Ngozi. 
Lors des cérémonies, l’animateur n’hésitait pas parfois à ... donner au fils le titre du père.
Jonathan Nkurunza ,fils du président burundais@iwacu
Un lapsus ? Peut-être : « Voici votre président », proclame, haut et fort, l’animateur de la cérémonie de la fête du travail ce 1er mai à Ngozi, en parlant bien de Nkurunziza, mais... pas de Pierre, plutôt de Jonathan, l’un des fils du chef de l’Etat. Tout de suite, l’animateur rectifie, levant la confusion par un ricochet assez habile : « C’est le président du club Espoir FC ».


Si l’animateur s’en veut toujours d’avoir commis ce lapsus, Jonathan ne l’entend visiblement pas de la même oreille. Celui qui peut être désormais considéré comme fils préféré de papa sait qui il est (ou qui il se prépare à devenir.) Apparemment, loin de lui l’idée d’évoquer un lapsus quand on l’appelle président. Déjà entrainé aux révérences protocolaires, Jonathan du haut de ses 10 ans trouverait, selon ses proches, normal (toujours pausé, ajustant seulement convenablement son veste) d’entendre derrière lui les joueurs de son club marcher au rythme d’une chanson avec un seul refrain : Jo-na-than.

Sûr de lui, Nkurunziza Junior, n’hésite pas non plus à créer des cas d’urgence l’obligeant à quitter la tribune, drainant derrière lui toute une équipe de gardes du corps dont il est visiblement l’unique commandant. Sans complexe, au moment où sa garde prend soin de ne pas poser les pieds sur le tapis rouge en le contournant, Jonathan sait très bien que c’est sur les pas de son père qu’il doit plutôt marcher. De retour à la tribune, assis juste derrière son père, il n’a pas peur de souffler quelques mots à gauche et à droite pour se divertir ou peut-être donner des instructions à ces généraux qui entourent « Papa » et qui écoutent attentivement ce que dit le fils.

D’ailleurs, à la fin des cérémonies de ce 1er mai, Nkurunziza père ne se privera pas de confirmer le statut spécial de Nkurunziza fils devant les cameras et tout ce monde venu participer aux festivités qui ont couronné ... vingt personnalités les plus marquantes pour 2012. Car pour le chef de l’Etat, Jonathan est plus qu’un fils, « c’est un imitateur de son père », justifiera-t-il. 
"Et pourquoi pas un…successeur ?!" diront les plus cyniques