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17 mai 2013

Burundi: Pasteur HABIMANA est-il prêt à rejoindre Bosco Ntaganda à la CPI?

Burundimagazine                                                                              
Des cadavres après l'attaque des rebelles du Fnl-Palipehutu
Au lendemain du massacre de Gatumba, le mouvement rebelle burundais encore en guerre contre le pouvoir de Bujumbura, le Front National de Libération-Parti pour la Libération du Peuple Hutu (FNL-PALIPEHUTU), a sorti une déclaration dans laquelle il a endossé la responsabilité du massacre de 161 réfugiés Banyamulenge dans leur camp de Gatumba, en sol burundais. Charles Nasibu a réussi à joindre le numéro deux et porte-parole de ce mouvement, M. Pasteur Habimana, qui lui a accordé cette interview:
Charles Nasibu : Pasteur Habimana, vous avez, au nom de votre mouvement, revendiqué le massacre de Gatumba qui a coûté la vie à 161 réfugiés congolais Banyamulenge et blessé 113 autres. Si vous maintenez encore aujourd’hui vos propos, pourquoi êtes-vous allé massacrer des civils dans un camp des réfugiés ?


Pasteur Habimana : Ne parlez pas de «camp des réfugiés », il s’agit plutôt du Quartier
Pasteur Habimana
Général des Banyamulenge. Nos hommes ont trouvé dans ce Quartier Général des Banyamulenge des fusils d’assaut, des fusils automatiques utilisés par l’armée rwandaise, des grenades, plusieurs cartouches, des jerricans d’essence et un plan d’attaque de la ville d’Uvira. (…) Et puis ce camp comme vous le dites n’était pas la cible de notre attaque ; nous avons attaqué des positions militaires tenues par les militaires burundais, ces derniers ont fui vers cet état-major des Banyamelenge où ils espéraient du renfort et nous les avons poursuivis jusque là. Et les morts dont on parle ont péri au cours des échanges des tirs entre nos hommes et les militaires burundais.


Charles Nasibu : Le président rwandais, Paul Kagame, le Vice-président congolais, Maître Azarias Ruberwa, son homologue burundais Alphonse-Marie Kadege et le chef d’Etat-major général de l’armée burundaise, le général Germain Nikoyankana notamment, ont affirmé que les Maï Maï et les Interahamwe sont vos alliés naturels et que c’est avec eux que vous avez commis le massacre de Gatumba. Confirmez-vous une quelconque présence Maï Maï à vos côtés au cours de ce massacre dont vous endossez l’entière responsabilité ?

Pasteur Habimana : Ces dirigeants Tutsi ne peuvent dire que cela ! Ils disent n’importe quoi pour justifier une nouvelle agression qu’ils projettent de lancer contre la RD Congo. Je vous répète que nous n’avons pas besoin de l’aide des Maï Maï pour mener notre lutte.

Charles Nasibu :Vous êtes restés réfractaires et hostiles à toute idée de négocier avec d’autres parties au conflit dans votre pays, pourquoi donc vous battez-vous encore ? Le CNDD-FDD, votre ex-allié et qui menait la même lutte de libération que vous, a pourtant déposé les armes et s’est mis depuis au servir de la paix et de la réconciliation !

Pasteur Habimana : Vous nous voulez négocier avec qui, Monsieur ? Nous n’avons jamais refusé de négocier la paix, mais qui est-ce qui doit être notre partenaire dans cette négociation ? C’est cela le problème que vous ne voulez pas comprendre.

Charles Nasibu : De toutes les façons vous risquez de ne plus être pris au sérieux, le dernier sommet des chefs d’Etat de la sous-région tenu à Dar es Salam à la mi-août vous a déjà taxé de mouvement terroriste et inéligible aux pourparlers de paix, et puis vous et votre supérieur, Agathon Rwasa, vous faites déjà objets d’un mandat d’arrêt international lancé contre vous par la justice burundaise.

Pasteur Habimana : Est-ce qu’il existe une justice au Burundi ? Et puis ces chefs d’Etats peuvent dire ce qu’ils veulent, pour les Nations Unies nous sommes encore des partenaires incontournables.

Charles Nasibu : Etes-vous prêt à comparaître devant la justice pour ce massacre dont vous endossez la responsabilité ?

Pasteur Habimana : Je suis prêt à comparaître devant n’importe quelle juridiction compétente et dans n’importe quel pays, sauf devant une juridiction burundaise, tout simplement parce qu’il y en a jamais eu depuis 40 ans.

Charles Nasibu : Avez-vous quelque regret sur ce qui s’est passé à Gatumba ?

Pateur Habimana : Regretter quoi, le nombre des morts ? On parle de 150 tués à Gatumba, combien il y en a depuis dix ans dans Bujumbura rural ? Plusieurs milliers. Combien il y en a eu chez vous au Congo en 6 ans ? Trois millions ! Qui pleure tous ces gens-là ? 150 Banyamulenge ne valent pas plus que tous ces millions d’hommes tués par l’hégémonisme tutsi.

Charles Nasibu : On dit que vous vivez à l’est de la République Démocratique du Congo, est-ce de là que vous me parlez ?

Pasteur Habimana : Qui dit ça ? Je suis au Burundi où je poursuis ma la lutte de libération nationale.

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