Cette interview a été réalisée le 29 avril 2003 par Gratien Rukindikiza par téléphone. Nkurunziza était quelque part dans les maquis au Burundi.
G.R. : Qui est NKURUNZIZA ? Pouvez-vous nous retracer votre parcours ?
P. Nkurunziza :
Pierre Nkurunziza |
Je suis né en 1964 . J’ai fait l’école primaire à Buja, l’école secondaire à l’Athénée de Gitega en section lettres Modernes. Après mes études universitaires à Kiriri en faculté d’Education physique et Sports, j’ai enseigné au Lycée de Muramvya, ensuite à l’Université du Burundi comme maître Assistant. J’ai donné des cours aux sous officiers et officiers de l’ISCAM . Pendant toute ma scolarité dès la 7ème année à la deuxième Licence, j’ai été délégué de classe et brillant élève sportif. J’ai été entraîneur de l’Equipe de Football 1ère Division « Union Sporting » à Bujumbura. Pendant ma carrière d’enseignant et d’entraîneur j’ai fait des stages de perfectionnement en Pédagogie, en Droit de l’homme, en Psychologie et en Méthodologie de la recherche. J’ai mené une vie d’enfance très difficile car à l’âge de 7ans je suis devenu orphelin dans une société sous une dictature doublée de violations systématiques des droits de l’homme, un véritable régime dictatorial sans nom.
G.R. :Quelle a été la motivation pour vous décider à combattre le pouvoir ?
P. Nkurunziza : Je suis d’une génération victime de multiples abus de ce système « faschiste » qui s’est instauré dans notre pays depuis 1966. Avec la constitution de 1992 et les élections démocratiques de Juin 1993, j’étais un des burundais satisfait du changement heureux et positif que venait de connaître notre pays, qui mettait fin sans dégât au régime dictatorial érigé en système par l’Armée-Etat depuis 1966. Malheureusement cet espoir n’a duré que l’espace de quelques jours, l’Armée-Etat (Cfr le Communiqué lu par le Col Mamert Sinarinzi diffusé à la radio nationale le 21.10.1993 ) a renversé les institutions démocratiquement élues dans un coup d’Etat sanglant suivi des massacres des milliers des populations civiles à travers presque tout le pays et la guerre qui sévit depuis 1994 à ce jour. En 1994, j’ai échappé de justesse à être assassiné par quatre gendarmes, ce qui m’a rappelé le film des tragédies qu’a connu mon pays et particulièrement ma famille. Voilà la grande motivation qui m’a poussé à avoir une détermination imperturbable à combattre ce système dictatorial sauvage, inhumain et injuste pour ramener la paix, la justice, la démocratie dans notre pays au prix de mon sang si besoin en est.
G.R.:Sur le terrain, les combattants du FDD commettent beaucoup de bavures. Vous demandez au gouvernement d’assumer le coup d’Etat de 1993. Est-ce que vous êtes disposés à assumer tous les crimes commis par la rébellion ?
Accepteriez-vous de vous présenter devant un tribunal si une commission juridique neutre était mise en place ?
P. Nkurunziza : Le CNDD-FDD n’a pas droit à la moindre bavure. Nous devons tous comprendre que la guerre est un hors la loi, la guerre surtout civile est principalement liée aux idées. Le CNDD-FDD lutte pour une cause noble : la paix d’abord qui n’a pas de prix, l’Etat de droit et la restauration de la démocratie. Nous n’avons pas peur des conséquences de ce que nous voulons. Bien plus, bon nombre des burundais subiront les conséquences de la guerre déclenchée par l’Armée-Etat qui s’est illustrée par des actes de génocide et des crimes contre l’humanité depuis 1966 jusqu’aujourd’hui dont certains rapports restent classés sans suite dans les tiroirs de l’ONU. Si justice il y a, tout le monde qui a trempé et participé de près ou de loin dans les tragédies et la guerre actuelle au Burundi répondra de ses responsabilités si c’est la voix la meilleure pour arriver à la paix et la réconciliation. Au CNDD-FDD, nous voulons la justice qui rétablisse la paix, la concorde nationale, bref une justice juste , saine et équitable là où celle actuelle a échoué lamentablement.
G.R. : Il semble qu’il y a une bataille de leadership hutu. Minani se positionne, Nyangoma n’a pas encore dit son dernier mot. Croyez-vous que vous pourrez facilement prendre la place de Minani pour parler au nom des Hutu ?
P. Nkurunziza : Le CNDD-FDD se bat pour l’établissement d’un Etat de droit, de restauration de la démocratie et de la paix. Tout Burundais aspire à ces valeurs universelles positives, ceux dont vous parlez qui mènent la bataille de leadership hutu, ils ont raté leur mission et c’est l’échec cuisant car cela ne diffère en rien à la délinquance politique pure et simple. De même s’il y a un mu tutsi ou un twa qui se bat, qui milite pour son ethnie, c’est aussi un égaré car cette salade n’a plus de saison. Le système dictatorial actuel renforcé par certains soi-disant démocrates d’hier en perte de vitesse exploite aussi bien des Tutsis que des hutu et des Twa.
G.R. : On vous accuse de vouloir faire échouer l’Accord de Cessez-le-feu signé, notamment par la diffusion d’un texte falsifié, quelle est la réalité de cet échec ?
Quels sont les signes de votre bonne foi quand vous affirmez que vous voulez la paix au Burundi ?
P. Nkurunziza : Nous n’avons falsifié aucun texte, nous acceptons l’Accord de cessez-le-feu du 2 décembre 2002, dans sa lettre et dans son esprit. Nous exposons correctement son contenu à tous les membres de notre mouvement et à la population alors que le gouvernement ment sur toutes les autres questions en suspens voire même mobilise l’armée et ses acolytes à la révolte et à le violer systématiquement en témoignent les causeries morales tenues dans les camps militaires et dans les régions militaires par le major Buyoya et Monsieur Ndayizeye Domitien. Imaginez-vous ce que veut dire Buyoya quand il disait un jour qu’il a oublié les annexes tandis que son Vice-Président Domitien Ndayizeye a menti à l’armée en lui disant qu’elle n’est pas concernée par le désarmement, la démobilisation ou le cantonnement. Nos signes de bonne foi ont été montrés avant même la signature de l’accord, nous avons demandé la trêve et la suspension des hostilités plusieurs fois, ce que Buyoya et son Armée-Etat refusent jusqu’aujourd’hui . Finalement qui veut la paix ou qui ne la veut pas ?
G.R. :. Est-ce que vos combattants sont prêts pour une nouvelle armée ? Certains officiers affirment que vous voulez un cessez-le-feu pour avoir une zone de cantonnement afin de vous réarmer et lancer une grande offensive. Avez-vous un agenda caché ?
P. Nkurunziza : Nous nous sommes engagés dans la voie des négociations et cela suppose la neutralisation des agenda cachés des belligérants. Nous n’avons pas par conséquent d’agenda caché, visiblement cela se remarque chez l’autre belligérant qui nous attaque tous les jours et qui bloque les aides que l’Union Européenne a donné à notre Mouvement et pire encore, ces derniers temps, le Gouvernement et son armée se surarment. Bien plus l’armée procède encore une fois au Réarmement des civils. De sources dignes de foi nous prouvent que l’armée et son gouvernement ne veulent pas la mise en application de l’accord du 2 décembre 2002 et moins encore la poursuite des pourparlers sur les questions en annexes de l’accord. Quant à la formation de nouveaux corps de défense et de sécurités, les combattants du CNDD-FDD sont plus que prêts à servir le Burundi cette fois-ci paisible, démocratique et prospère, en participant dans ces corps ci-haut cités en y insufflant une nouvelle dynamique. Qui colle avec les réalités évolutives du moment. Quand les circonstances changent les leçons changent aussi dit-on.
G.R. :Vous vous battez contre un régime que certains appellent tutsi. Est-ce que votre victoire sera une victoire des hutu sur les tutsi. Si non, quelle est votre conception de la question ethnique du Burundi ? Voulez vous le pouvoir pour les hutu ?
P. Nkurunziza : Je croyais avoir déjà répondu à cette question, mais comme vous insistez j’y reviens. Nous nous battons contre un système « Faschiste » qui a mis à genou, des hutu, des Tutsi, des Twa et même certains étrangers résidant au Burundi. Nous voulons un changement profond de ce système en vue d’établir un Etat de droit et démocratique au Burundi. La question de l’ethnisme est d’abord l’armée de faibles, hauts arguments politiques on tire sur la corde de l’ethnisme. Ce dernier trouve sa réponse dans le respect de droits de l’homme et l’application de la loi, la transparence sur le marché du travail, à l’école et dans d’autres secteurs. Ce sont ces politiciens fatigués qui n’ont ni arguments ni programmes politiques ni projets de société qui allument le feu entre les ethnies. Voyez-vous, aujourd’hui comme hier, ils se partagent des postes au sein des institutions, ils se la coulent douce ensemble, ils échangent des dossiers des affaires louches et se partagent des marchés qui échappent aux marchés publics pour leurs intérêts. Ceux qui sont à l’origine de cette guerre civile, vous les connaissez plus que moi sont-ils uniquement des tutsis ?
Wait and see ! L’avenir nous réserve des surprises.
G.R. :Quelles sont vos relations avec le FNL de RWASA ? Envisagez vous de faire un front commun ?
P. Nkurunziza : Le FNL à ce que nous sachions est unique commandé par AGATHON RWASA. Quant aux relations avec ce parti armé elles sont bonnes car il n’est pas notre ennemi et nous combattons l’ennemi commun du peuple Burundais et de la Démocratie. Au Mouvement CNDD-FDD, ce qui importe et salutaire pour tout Burundais, c’est que les trois belligérants à savoir le Palipehutu-FNL, le CNDD-FDD et l’Armée-Etat et son gouvernement devront constituer ensemble un seul corps de défense et de sécurité et des instituions qui conduiront aux élections libres et démocratiques. Qu’on le veuille ou pas ces trois organisations sont les principaux acteurs pour ramener la paix et la sécurité, tout autre bricolage conduit à l’impasse.
G.R. :Quelles sont les places politiques que vous revendiquez ? Voulez-vous la Présidence ?
P. Nkurunziza : Le système en place d’abord doit être démantelé et remplacé par un autre qui répond aux aspirations de peuple burundais. Comme le Peuple est le fondement de tout pouvoir public, c’est le peuple qui choisira ses représentants à tous les niveaux, mais si votre question ne se rapporte qu’à la période de transition, ce qui l’importe pour le CNDD-FDD c’est d’abord les programmes de la transition qui doit aboutir à la paix et aux élections démocratiques ensuite les arrangements de transition qui conduisent à une charte de la transition qui est différente de l’actuel acte constitutionnel de Buyoya et Minani.
Quant aux postes, le CNDD-FDD n’exclut aucune possibilité et doit jouer un rôle important au même titre que l’autre belligérant si on veut réellement et sincèrement la fin de la guerre.
G.R. :Il y a des rumeurs que vous êtes en négociations avec certains partis tutsis pour une éventuelle
alliance. Ne s’agit-elle pas d’une alliance contre nature ? Est-ce ces contacts sont réels ?
P. Nkurunziza : Le Mouvement CNDD-FDD est ouvert à tout Burundais qui s’engage à combattre la dictature, l’injustice et l’exploitation de l’homme par l’homme. Il n’y a pas nécessité d’alliance avec les partis politiques car on n’est pas en campagne électorale. On est en guerre, la vie ou la mort, chaque chose a son temps. La question d’alliance viendra quand notre mouvement sera un parti politique. Que vous le sachiez d’ores et déjà notre futur parti politique ou notre Mouvement actuellement ne s’allie et ne se coalisera jamais à une organisation politique qui fonde son idéologie sur l’ethnisme. Nous sommes pour le pluralisme politique et contre le pluralisme ethnique qui est une bombe à retardement, bref une politique de la mort collective ; qui a vécu a vu et qui vivra verra.
G.R. : Pourquoi avez-vous bombardé les villes alors que vous savez que les dégâts seront plus civils que militaires ?
P. Nkurunziza : Vous ferez mieux de poser cette question aux Américains pour le cas de Bagdad ou Kagame quand il était en offensive pour la prise de Kigali. Soyons sérieux, où est- ce qu’il y a eu la guerre surtout civile sans dégâts matériels et humain du coté civil ? Pour le cas du Burundi, presque tous les camps militaires sont dans les centre villes et c’est de là que les militaires partent pour aller massacrer les gens dans les quartiers et dans les collines . Peut-on attaquer les camps Ngagara, Kamenge Socarti, Muha, Base et bien d’autres sans entrer par la ville ? Le Mouvement CNDD-FDD émane de la volonté populaire, de ce fait les civils ne sont pas notre cible. Maintenant chaque dignitaire a un peloton chez lui, imaginez-vous en plus de l’armement des civils, des miliciens qui sèment la mort et la désolation sous les ordres de l’armée. Ce n’est pas par l’amour de la population que le pouvoir a placé les camps militaires parmi la population et dans les villes c’est pour la mater, c’est à cause de cette présence que les Burundais vivent terrorisés et toujours en état de siège, d’insécurité permanente.
G.R. : .On entend un nouveau discours qui tranche avec une certaine vision de la question ethnique du problème burundais. Vous avez même affirmé que vous ne voulez pas de quotas ethniques. Est-ce une séduction à l’égard des tutsi ou c’est réellement une nouvelle vision du CNDD-FDD ?
P.Nkurunziza:Le Mouvement CNDD-FDD s’inscrit en faux contre l’ethnisme, l’institutionnalisation de l’ethnisme dans l’espace politique de notre pays. Le CNDD-FDD lutte pour la paix, la sécurité pour tous, la démocratie, la justice et le développement humain total ou intégral. Ces idéaux nobles font l’aspiration profonde de tous les peuples, de tous burundais, de toutes les ethnies et de toutes les régions. Notre vision sur la question, ethnique et régionale a été la même. La division et la ségrégation ne font pas partie de notre politique. Nous n’adoptons pas cette attitude pour séduire qui que ce soit et ceux qui ne nous connaissent pas encore, ils seront surpris. Jamais le Mouvement CNDD-FDD ne tolérera de telles politiques à tombeau ouvert, voyez-vous mêmes où ces choses nous ont amené ? Savez-vous que la majorité des combattants du CNDD-FDD sont victimes et rescapés des abus de ces régimes qui ont investi dans l’ethnisme et le régionalisme pendant 4 décennies ? Nous avons la lourde mission de guérir cette maladie et pour la guérir on ne doit pas admettre une médication qui vient l’aggraver. Au CNDD-FDD nous avons pris un choix et c’est renoncer aux tergiversations et aux tâtonnements.
G.R. :Les rwandais sont inquiets car ils pensent que les interahamwe se battent avec vous. Avez-vous une alliance avec les interhamwe au nom de l’international hutu ?
P. Nkurunziza : Nous ne connaissons pas d’international hutu et personne ne peut oser nous approcher dans ce sens, probablement que tout le monde connaît notre position. Nous n’avons pas de place pour les mercenaires dans notre lutte. Nos combattants sont suffisamment cristallisés aguerris et l’intériorisent bien les tenants et les aboutissants de notre lutte, ça c’est la grande valeur intrinsèque que les autres n’ont pas. Si le Rwanda se fait des soucis en notre droit l’histoire ou le cours des événements vont lui prouver le contraire. Nous sommes pour le bon voisinage et la cohabitation pacifique des peuples dans la région, c’est de cette façon que nos peuples peuvent s’épanouir et assurer le développement de nos pays respectifs. Ceux qui sont au pouvoir au Rwanda après leur maquis, nous connaissons la plupart d’entre eux, on a étudié et joué ensemble, ils nous connaissent bien eux aussi. Par ailleurs, nous sommes de la même génération et naturellement les mêmes générations sont solidaires dans leur sottise comme le disait un politologue français.
G.R. : Avez-vous pris des contacts informels avec certains officiers de l’armée burundaise ?
P. Nkurunziza : Nous avons beaucoup de contacts permanents, ils sont pour la plupart nos promotionnaires, nos amis d’écoles ou de clubs de sport, tandis que les autres je les ai personnellement enseignés à l’école secondaire ou à l’Institut Supérieur des Cadres Militaires. Bien plus, la plupart sont à l’université du Burundi. Victimes du système qui les embrigade et rêvent d’exercer un jour dignement leur métier. A la fin de cette guerre les gens seront étonnés. Ils ont tiré la bonne leçon de la bêtise de leurs grands frères généraux ou colonels que « ce sont les pères qui mangent le raisin vert et les fils qui en ont les dents cassées ou agacées ». Ils ont appris avec moi les mathématiques mais je leur donne, l’équation politique en ces termes « mort la tête mort le venin et vin nouveau ami nouveau » , c’est de la sagesse de leur camarade tirée de son expérience difficile de maquis que je ne leur souhaite pas bien sûr.
G.R. : . Il y a actuellement une querelle entre vous et l’aile de NDAYIKENGURUKIYE et l’aile du Palipehutu de Mugabarabona. Comment pouvez-vous l’expliquer ?
P. Nkurunziza : Ndayikengukiriye et Mugabarabana, je les connais tous, si ils ont la chance d’avoir des ailes, ils vont nous offrir le spectacle du jamais vu en planant dans l’air comme des anges. Si leurs ailes sont solides, ils vont tenir bon la route au cas contraire ils vont tomber en chute libre et malheur à ceux qui seront à leurs points de chute. C’est de l’humour qui a sa portée réaliste. C’est l’image même de notre ancienne récitation de l’école primaire intitulé « Le corbeau et le renard » A vous de deviner qui est le corbeau et qui est le renard. Entre Ndayikengurikiye-Mugabarabona et celui qui les a rapatriés. Bref il n’y a pas de querelle , toute personne est artisan de son destin. Ils sont responsables de leurs engagements et nous leur souhaitons du succès mais sachez que tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute.
G.R. :. Vous voulez négocier le volet politique et la mise en place des accords, croyez-vous que BUYOYA est de bonne foi ? Et Vous ?
P. Nkurunziza : D’abord il ne faut pas dissocier Buyoya de son gouvernement qu’il soit Buyoya ou son gouvernement, ils n’ont pas la bonne foi à négocier le volet politique et moins encore l’application de l’accord de cessez- le- feu du 2 Décembre 2002. Mais qu’à cela ne tienne, notre détermination et la volonté du peuple les y obligeront.
G.R. : Dans le cadre d’une nouvelle armée pourriez-vous participer dans une bataille contre le FNL de RWASA s’il maintient son intransigeance ?
P. Nkurunziza : On n’en est pas encore là et nous pensons qu’on n’y arrivera pas parce que les conditions et les préalables que Rwasa posent pour entrer dans les négociations sont dans l’accord de cessez-le-feu du 2 décembre 2002. La solution est que les Burundais, la Médiation, la Région et toute la Communauté Internationale se mobilisent pour forcer l’armée et son gouvernement à appliquer l’accord de cessez-le-feu, c’est là la solution du problème et ce problème n’est pas Rwasa.
G.R. : Comment traiteriez-vous le pouvoir quand NDAYIZEYE sera bientôt Président est ce qu’un Hutu comme président de la République satisfait à vos exigences ?
P. Nkurunziza : Je me suis suffisamment exprimé sur cette question Ndayizeye ne sera pas différent de Buyoya, ce sont des co-pilotes d’un système qui livre la guerre à sa propre population depuis une décennie en témoigne le contenu de ses engagements avec Buyoya pour être le président, c’est continuer la guerre et soutenir l’armée état en tout. Ndayizeye sera traité comme le président et premier représentant d’un système de pouvoir coupable de beaucoup d’abominables et ignobles crimes qui doit disparaître pour que le Burundi soit enfin correctement dirigé. Qu’il soit hutu, twa ou tutsi, le problème c’est le système en soi qu’il incarne.
G.R. :. Je vous remercie d’avoir consacré ce temps pour notre interview.
P. Nkurunziza : C’est moi qui vous remercie.
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