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21 octobre 2009

Burundi: climat politique "dégradé", l'opposition "vivement préoccupée"

Les quatre principaux partis d'opposition du Burundi ont exprimé mercredi leur "vive préoccupation" face à la "dégradation" du climat politique orchestrée selon eux "par un système corrompu et impuni".
"Les (quatre) partis politiques expriment leur vive préoccupation face à la dégradation continue du climat politique et sécuritaire orchestré par un système corrompu et impuni", dans un communiqué transmis à l'AFP.
Le texte est signé du Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), de l'Union pour le progrès national (Uprona), de l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL) et du Mouvement pour la paix et le développement (MSD). Il a été publié à l'occasion de la visite lundi et mardi au Burundi du secrétaire général adjoint de l'ONU chargé du département des Affaires politiques, Lynn Pascoe. Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, veut "torpiller les élections de 2010" en usant notamment de "l'intimidation et de la violence et de la persécution de citoyens (...)", affirment les quatre partis d'opposition. Selon ce communiqué, le CNDD-FDD utilise "la restriction illégale des activités politiques des autres formations politiques, l'instrumentalisation des services de sécurité et de la justice, la distribution de cartes d'identité aux seuls membres du parti présidentiel (...)". L'opposition burundaise se dit par ailleurs "préoccupée par la création, la formation et l'encadrement des milices +Imbonerakure+ (ceux qui viennent de loin, en langue locale kirundi), appartenant au CNDD-FDD, qui sèment la terreur et le désordre dans le pays sous couvert des autorités administratives et politiques au pouvoir". Enfin, ces formations politiques ont dénoncé ce qu'elles estiment être la main mise du parti présidentiel sur les médias publics qui sont devenus aujourd'hui "une chasse gardée du pouvoir". Des élections générales (présidentielle, législatives et communales au suffrage universel) sont prévues en 2010 au Burundi, qui tente de sortir depuis 2006 de 13 ans de guerre civile.
AFP 2009

19 octobre 2009

RDC: Laurent Nkunda parle...

RDC : Laurent Nkunda parle… L’article a été écrit une semaine avant l’arrestation de Laurent Nkunda à Gisenyi, en janvier 2009. Il a été découvert dans ses affaires personnelles par sa famille. Les proches de Laurent Nkunda ont décidé de rendre public ce document, suite au refoulement des réfugiés Tutsi banyamulenge à la frontière du Burundi par la République démocratique du Congo (RDC). Dans ce long article, l’ex-rebelle congolais donne la vision de son mouvement, le CNDP, sur l'avenir de congolais. Quelques jours après, il sera arrêté, puis détenu par son ancien allié, le Rwanda. Voici l'intégralité de ce document. "Un mouvement authentiquement congolais. Dans notre pays comme à l’étranger, d’aucuns font grief à notre Mouvement de confiner son combat à la défense de la seule cause des Tutsi congolais. Au mieux, ils y perçoivent un complexe de persécution communautariste, au pis, ils soupçonnent carrément une tentation séparatiste. Les plus irréductibles considèrent même le CNDP comme le cheval de Troie d’hypothétiques prétentions irrédentistes du Rwanda sur le Kivu. Voir ainsi les choses relève soit de la mauvaise foi, soit de l’hypocrisie, soit encore d’une ignorance coupable. Aux tenants de la thèse du cheval de Troie, nous opposons ceci, sans crainte d’être contredit : l’AFDL et le RCD ont été créés à l’initiative du FPR respectivement en 1996 à REMERA, un quartier de KIGALI, et en 1998 à KABUGA, dans la banlieue de la capitale rwandaise. Le CNDP, par contre, est né sur le sol congolais, avec pour promoteurs, des filles et fils du Congo. En 2004, en effet, dans la plus grande discrétion, mes camarades et moi-même l’avons conduit sur les fonts baptismaux à BWIZA, dans les environs de KITCHANGA, en Territoire de RUTSHURU, Province du Nord-Kivu. Depuis lors, il n’a jamais reçu du Rwanda ni un seul comprimé ni une seule cartouche, ni encore moins une seule directive. C’est pourquoi, contrairement aux dirigeants des précédentes insurrections parties du Kivu -à commencer par celle des KABILA père et fils- ni moi-même, ni mes compagnons de lutte n’avons nos habitudes hebdomadaires à Kigali. Ainsi, depuis 2004, la seule et unique fois qu’on m’ait brièvement aperçu dans la capitale du « pays des mille collines », c’est fin 2006-début 2007. A cette époque, le Président rwandais Paul KAGAME est devenu officieusement médiateur dans le conflit armé CNDP-Gouvernement congolais, à la demande expresse et insistante du Président Joseph KABILA. Son homme de confiance, le Général James KABAREBE, Chef d’Etat-Major des Forces de Défense du Rwanda(RDF), qui est aussi un confident de longue date du Chef de l’Etat congolais, m’avait appelé quelques jours plutôt. Il avait insisté pour me persuader de prendre langue avec un émissaire de son ancien protégé de l’époque AFDL en vue de mettre fin aux hostilités en cours au Nord-Kivu. Le 29 décembre 2006, un hélicoptère militaire de l’armée rwandaise vint me chercher à mon QG de KIROLIRWE, pour aller négocier avec le Général John NUMBI, le 1er janvier 2007, un « processus de Mixage » avorté dans les conditions que l’on sait. Ceci dit, le Rwanda est un pays voisin du mien, dont la langue nationale, la culture et la composition ethnique sont identiques à celles de ma Collectivité-Chefferie d’origine, le BWISHA. Avec lui, comme avec le Burundi, mon pays a partagé pendant 35 ans –de 1925 à 1960- un même passé colonial sous la dénomination de « Colonie du Congo Belge et du Ruanda-Urundi ». S’il n’y avait pas eu la colonisation, et donc la création de toute pièce, en Afrique, d’entités territoriales totalement nouvelles et artificielles, c’est sûr qu’il n’y aurait pas le Congo d’aujourd’hui. Mais, il y aurait toujours le Bwisha, province transvolcanique du Rwanda ancien. Par conséquent, les « Banyabwisha » ne seraient pas congolais, mais Banyarwanda, exactement comme avant la « Convention anglo-germano-belge de 1910 » relative aux frontières orientales du Congo Belge. Frontières intangibles conformément à la résolution de l’Union Africaine prise au Caire en 1964 ? Assurément. Car, pour ma part, j’y souscris sans réserve aucune. Pour autant, à l’inverse de certains de mes congénères qui vont jusqu’à dénaturer leurs patronymes afin de ne pas faire repérer leurs origines rwandaises, je n’éprouve aucun complexe face à cette proximité culturelle avec le Rwanda. Panafricaniste impénitent, j’en tire même une certaine fierté. Ostracisme contre les Tutsi. En réalité, que ce soit en RDC, en Afrique ou dans le monde, nombreux sont ceux qui connaissent parfaitement le niveau élevé d’ostracisme pratiqué depuis près de cinq décennies à l’égard de la communauté Tutsi congolaise. On le doit aussi bien à l’Etat qu’aux leaders des partis politiques ou des groupements ethniques congolais. Certes, depuis l’indépendance de notre pays, en 1960, le Tutsi congolais partage avec son homologue Hutu d’avoir été constamment contesté dans sa nationalité congolaise d’origine par appartenance. Mais, contrairement aux Hutu, les Tutsi vivent à l’intérieur d’un Congo dont pourtant ils font pleinement partie intégrante, un calvaire identitaire dû à leur seule particularité phénotypique. C’est dire qu’ils sont pointés du doigt pour quelque chose dont forcément ils ne sont pas responsables, qu’ils sont stigmatisés et discriminés, non pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont ou pour ce dont on dit qu’ils sont. En vertu de préjugés farfelus établis par des ethnographes coloniaux, son phénotype a fait du Tutsi, en général, un allochtone illégitime sur le sol des pays des Grands-Lacs. C’est pourquoi, en 1991, sieur Léon MUGESERA, un génocidaire rwandais de renom, aujourd’hui détenu au Tribunal Pénal International pour le Rwanda à ARUSHA, a pu s’écrier au cours d’un meeting du MRND, le parti de feu Juvénal HABYARIMANA dont il était un des dignitaires éminents : « Nous allons raccourcir les Tutsi et les renvoyer en Abyssinie, leur pays d’origine, par le chemin le plus court, celui de la rivière Nyabarongo (dont les eaux s’écoulent jusqu’en Ethiopie). C’est pourquoi aussi, nos voisins ethniques en RDC disent de nous : « ils ne sont pas bantous, ils ne peuvent donc être des nôtres». Pourtant, n’importe quel étudiant ayant fréquenté un établissement universitaire sérieux sait, dès ses tout premiers cours d’ethnologie à la faculté, qu’est bantou tout celui dont la langue maternelle est une langue bantoue. Or, jusqu’à preuve du contraire, le Kinyarwanda, la langue maternelle du Tutsi comme du Hutu, au Congo comme au Rwanda, est une langue bantoue. La vérité est que le brin de racisme ou de xénophobie tapi au plus profond de chaque être humain murmure constamment à l’oreille du détracteur du Tutsi que celui-ci n’a que ce qu’il mérite. Parce qu’il n’avait qu’à n’être pas morphologiquement différent. S’il l’est, c’est qu’il n’est vraiment pas congolais et, en tant que tel, il ne dispose d’aucun droit au Congo, sauf celui de se taire, de se coucher, de ramper, de crever ou de partir. Exagération ? Voyez plutôt : en 1993, les statistiques annuelles publiées par le diocèse catholique de Goma –les plus fiables à cette époque où déjà l’Etat congolais et son administration s’enfonçaient irrémédiablement dans la déliquescence- indiquaient que les Tutsi du Nord-Kivu étaient au nombre d’environ 300.000, soit environ 10% de la population totale de la Province. Démographiquement, ils se rangeaient en 3ème position, après les Hutu et les Nande, ethnies majoritaires à hauteur de 40% chacune, mais loin devant les Kano, les Kumu, les Hunde, les Nyanga, les Tembo et les Twa. Or, depuis 1996, il n’y a pratiquement plus de Tutsi congolais au Nord-Kivu. Dans leur quasi-totalité, ils sont exilés ou réfugiés dans les pays voisins, principalement au Rwanda. Motif de cet exode massif : échapper aux terribles génocidaires rwandais ex-FAR/Interahamwe, aujourd’hui reconvertis en FDLR et installés dans notre pays comme en territoire conquis, depuis leur irruption massive, prédatrice et meurtrière, en juillet 1994. Les rares Tutsi –de véritables téméraires- qui sont restés ou sont rentrés au pays ont fini par se regrouper dans les seules parties du Territoire national où ils se sentent réellement en sécurité, celles sous contrôle du CNDP. Partout ailleurs, ils ont déserté villes, cités, agglomérations et campagnes, car ils n’ont cessé d’y être en butte, selon les endroits, aux exactions de la sécurité militaire, de l’auditorat militaire, de la garde présidentielle, des services de sécurité et d’immigration, de la police nationale, de l’administration territoriale et des groupes armés. A longueur des journées, ils y étaient traqués ou rançonnés, pendant que, face aux FDLR ou à leur couverture congolaise, le PARECO, peu d’entre eux ont miraculeusement survécu. Aux barrières érigées par les FARDC ou par d’autres services de sécurité, les Tutsi sont les seuls qu’on fait descendre des véhicules, les seuls qui sont retenus ou dont on retient les pièces d’identité. Généralement, ils ne sont libérés ou ne récupèrent leurs documents que contre espèces sonnantes et trébuchantes. Ils paient, au propre comme au figuré, tantôt pour leur faciès, tantôt pour leur réussite économique supposée, tantôt encore pour leurs ambitions ou leurs sympathies politiques affichées ou prêtées. Par exemple, ces derniers mois à Goma, des enlèvements suivis de disparitions, d’assassinats ou de réapparitions inespérées ont jalonné la vie quotidienne de la communauté Tutsi. Dans cette ville, le danger est tel que plus aucun Tutsi n’ose y passer la nuit. Pour être à peu près sûrs qu’ils seront encore en vie le lendemain, tous préfèrent aller se mettre à l’abri à Gisenyi, la ville rwandaise jumelle de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Et le Gouvernement dit de la République n’a pas l’air de se sentir interpellé par une telle situation ou tout simplement n’en a cure. Sans doute parce qu’il escompte qu’une ville de Goma vidée de ses Tutsi le réconciliera avec les groupes ethniques hostiles de la Province. Dans le même temps, le Gouverneur de la Province a ordonné aux entreprises et aux services publics qui emploient des Tutsi de licencier quiconque osera braver l’interdiction de traverser la frontière pour passer la nuit de l’autre côté. Car, manifestement, le pouvoir qui sévit à Kinshasa –dont le Gouverneur PALUKU Jullien se veut le thuriféraire- verrait bien Goma devenir pour les Tutsi congolais une immense prison nocturne où l’on pourrait assassiner en silence, les rideaux tirés et les lumières éteintes. Si les choses devaient changer positivement au cours des prochaines semaines, ce ne sera pas le fait d’une soudaine bienveillance du pouvoir, mais bien de la dissuasion due à l’arrivée annoncée au Nord-Kivu d’un corps expéditionnaire rwandais dont on dit qu’il vient traquer les FDLR. La guerre comme ultime recours. Le Tutsi congolais est depuis longtemps victime d’agressions caractérisées et répétées alors que, par tempérament comme par tradition, il n’est ni rebelle ni militariste. Alors que, depuis le début de la colonisation jusqu’en 1996, il a eu toutes les raisons de se rebiffer. En effet, tout au long de cette période, il a été l’objet d’une violence unilatérale, soit du fait du pouvoir d’Etat, soit du fait des groupes politiques ou ethniques manipulés par le pouvoir d’Etat. Au Nord-Kivu, nous pourrions illustrer cette assertion par la destitution brutale, en 1919, pour « délit de tutsité », de NSHIZIRUNGU, Chef de la Chefferie de Jomba et accessoirement mon arrière-grand-père et de KABANGO, Chef de la Chefferie de Busanza dont la famille fut reléguée au Bas-Congo. On pourrait ensuite évoquer les différentes péripéties législatives par lesquelles, cinq décennies durant, la nationalité congolaise d’origine par appartenance a été constamment manipulée pour essayer de rendre étrangers ou apatrides les Tutsi congolais. Enfin, il y a la situation actuelle où tout un peuple est délibérément et cyniquement maintenu hors de la patrie malgré lui. Avant 1996, le Tutsi congolais était exclu aussi bien de l’armée que de la police, sauf à titre anecdotique. Le colonisateur avait estimé, en effet, qu’il n’en avait pas les aptitudes physiques et les gouvernements successifs du Congo indépendant avaient pris cette assertion pour argent comptant. En 1996, la jeunesse Tutsi n’avait pris massivement les armes que parce que poussée vraiment à bout et qu’il s’agissait-là d’un ultime recours pour éviter à la communauté de disparaître en tant que groupement humain. Moi-même, avant de revêtir le treillis, dans les années 90, j’ai d’abord enseigné et prêché. J’ai longtemps tenu la craie en même temps que la bible. Ensuite, un jour de ces années noires, j’ai été contraint d’arracher littéralement un fusil des mains d’un militaire agresseur. Pour sauver ma peau ainsi que celle de mes élèves menacés de mort par des éléments de l’ancienne DSP de Mobutu déployés à Kitshanga où j’enseignais. Depuis, j’ai laissé tomber la craie et ne vais plus au tableau noir qu’épisodiquement –au training wing - mais j’ai gardé la bible et n’ai plus lâché le fusil. Pour défendre tous les miens : au sens nucléaire du terme, c’est sûr, au sens ethno-linguistique, c’est certain, au sens national absolument. D’ailleurs, nos camarades du CNDP issus d’autres ethnies partagent sans réserve la cause des Tutsi congolais. Parce qu’ils approuvent l’urgence et la nécessité de mettre en pratique cet adage ancestral qui incite l’épouse prévoyante « à balancer par de-là la palissade le bâton qui a servi à battre sa co-épouse ». Car, s’il est vrai que, du fait de tous les régimes passés et présent, les Tutsi congolais demeurent les souffre-douleur de la « maison RDC », demain n’importe quelle autre ethnie pourrait à son tour subir les exactions ou les omissions d’un pouvoir d’Etat devenu totalement irresponsable. Les Baluba-Kasaï du Katanga en savent quelque chose, les Hema et les Lendu en Ituri aussi, les ressortissants de l’Equateur ont reçu le coup de semonce avec l’agression contre Jean-Pierre BEMBA et les Bakongo qui payent indistinctement un lourd tribut à l’activisme du Bundu-dia-Kongo ne démentiront pas. La cohésion nationale en danger. C’est le contexte de toutes ces frustrations rentrées qui favorisa l’émergence du CNDP. Pour l’essentiel, sa branche armée était composée d’anciens soldats du RCD réfractaires à l’intégration de l’armée par le biais du brassage. Ceux-ci étaient interpellés par la situation dramatique qui maintenait leurs parents hors de la patrie malgré eux et n’offrait aucune perspective crédible de leur rapatriement prochain. Nous nous interrogions, en effet, sur cette incongruité constituée par notre présence sous le drapeau national, alors que nous n’étions même pas capables d’offrir la sécurité à nos propres proches délaissés par un pouvoir dont nous étions censés être le bras armé. Tout à coup, nous eûmes le sentiment d’être des mercenaires dans notre propre pays et en éprouvâmes un fort dégoût. Nous ne pouvions en aucun cas le supporter plus longtemps. C’est pourquoi, en 2004, c’est-à-dire bien longtemps avant la fin de la Transition et bien avant la tenue des élections générales dans le pays, nous avions décidé secrètement de nous doter d’une organisation politico-militaire rendue publique seulement en 2006. Mais, dès décembre 2004, elle nous avait déjà permis d’enrayer, à KANYABAYONGA, l’offensive des forces gouvernementales –environ 10.000 hommes- dont le nom de code était « OPERATION BIMA ». Comme son nom le suggère et comme le détaillait l’ordre d’opérations, elle était destinée à défaire les troupes insurgées avant de chasser de la RDC les populations congolaises rwandophones, en premier lieu les Tutsi, et de les expédier « chez elles au Rwanda ». Heureusement, elle n’a réussi ni l’un ni l’autre, mais selon toutes les apparences, la rancune tenace du pouvoir n’est pas près de se dissiper, bien au contraire. Dans ces conditions, de quel droit voudrait-on contraindre les Tutsi à s’accommoder, sans broncher, d’un pouvoir d’Etat qui les ignore, les opprime ou les donne en pâture aux autres congolais ? Pourquoi ces congolais devraient-ils faire allégeance à un Etat qui manifestement n’en est plus un, tant il les déshonore, tant son incurie dépasse tout entendement ? Nous nous limiterons à illustrer cette affirmation par les propos entendus au matin du 02 janvier 2009, sur RFI. Un député national congolais, par ailleurs ancien ministre des finances sous MOBUTU-KENGO, déclarait textuellement ceci : « dans la gestion de la chose publique, le Chef de l’Etat Joseph KABILA est un braconnier qui veut se faire passer pour un garde-chasse ». Déjà en juillet dernier, du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale, le même comparait, à juste titre, l’Exécutif de notre pays à « une équipe sans capitaine dans laquelle chaque joueur invente son propre jeu ou à un orchestre sans chef au sein duquel chaque musicien improvise sa propre partition ». Il aurait pu ajouter que, dans la gestion de la crise de l’Est du pays, le Président de la République se proclame volontiers pompier, alors qu’il agit en véritable pyromane. En effet, lorsqu’en novembre 2006, le Gouvernement a déclenché les hostilités contre le CNDP devenu mouvement insurrectionnel déclaré, il y avait en tout et pour tout au Nord-Kivu 30.000 déplacés internes. Il y en aurait aujourd’hui plus d’un million dans les seuls Territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru. Comment en est-on arrivé là ? Par la faute de Joseph KABILA en personne. Recourant aux services d’un trio politicailleur local composé de SERUFULI Eugène-SENINGA Robert-SEBUJANGWE Bertin, par ailleurs fondateurs de la branche hutu de la milice PARECO, le Chef de l’Etat se mit à remplir les camps des déplacés par fournées entières. La méthode était simplissime : le trio sollicite de l’argent au Président de la République contre promesse de lui apporter la tête de NKUNDA sur un plateau au terme d’une opération militaire éclair. Celle-ci impliquerait leur propre milice, le PARECO, mais aussi les FDLR et les FARDC. Au sein de l’armée gouvernementale, il serait fait recours spécialement aux bataillons composés majoritairement de Hutu ou sous commandement d’officiers rwandophones, tels les RUGAYI, KAMANZI, HESHIMA et consorts, tous anciens du CNDP censés connaître ses méthodes de combat. Le trio envoie ensuite des messagers auprès des populations civiles pour les inviter à fuir le déluge de feu que le Gouvernement s’apprête à déverser sur la rébellion. « Mettez-vous à l’abri dans les camps situés en zones gouvernementales, leur disaient les messagers du trio, juste pour 15 jours, le temps nécessaire à régler son compte à NKUNDA ». Mais, à quatre reprises, ce fut la débâcle de la coalition. C’était, néanmoins, suffisant pour saturer les camps avec des millions de gens innocents, pour donner du travail à des humanitaires au chômage dans leurs pays respectifs et pour redorer le blason terni d’un président pyromane aux dépens d’une insurrection cyniquement et injustement accusée de tous les péchés d’Israël. Faillite du pouvoir dans la gestion du pays. La RDC est plongée dans un état de faillite générale à cause du leadership incompétent de Monsieur Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, Chef de l’Etat et Commandant Suprême des Forces Armées. Son absence de vision et d’ambition pour son pays autrement que par l’incantation a fini par faire de lui l’héritier direct et consentant de l’Accord bâclée de SUN CITY, mais aussi de la Transition chaotique qui en fut l’émanation. Comme la plupart des congolais aujourd’hui, le député cité plus haut avait la nette certitude que la cacophonie était la règle au sommet de l’Etat. Et bien entendu rien n’a changé, rien ne va changer, malgré le changement à la Primature. En effet, sous l’autorité constitutionnelle de Joseph KABILA, la seule différence entre l’ancien et le nouveau Premier Ministre, entre l’oncle maternel et le neveu, c’est l’âge. Pour le reste, « KABILA-MUZITO, ce sera KABILA-GIZENGA » sans GIZENGA : la même procédure anticonstitutionnelle de nomination, en violation de l’article 78 de la loi suprême, la même atonie, la même incurie et la même incompétence dans l’exercice du pouvoir, la même irresponsabilité dans la gestion de la crise qui secoue l’Est du pays, une aptitude à la prédation plus affirmée, car MUZITO était Ministre du Budget de GIZENGA. Or, selon le propre audit de la Primature, sous son mandat un milliard trois cents millions de dollars américains, soit la moitié du budget national, ont été détournés durant l’exercice budgétaire 2007. Par conséquent, il est indispensable de comprendre que si le CNDP a commencé sa lutte en mettant en exergue la cause des Tutsi congolais, c’est pour cette raison bien simple : l’exclusion qui vise en particulier cette composante parmi les plus minoritaires de la communauté nationale congolaise est emblématique de la faillite générale du pouvoir d’Etat dans notre pays. Car, sous prétexte d’être issu des urnes, avec le quitus d’une communauté internationale complice, ce pouvoir croit que tout lui est permis, qu’il n’est comptable de rien ni devant personne, que sa légitimité électorale est un chèque en blanc qu’il peut remplir à volonté. Même quand il s’abstient délibérément ou qu’il se montre incapable d’assumer, à l’égard de la nation, la première de ses tâches régaliennes, en l’occurrence assurer l’unité du peuple congolais dans la diversité de ses composantes ethniques. Le CNDP veut joindre ses efforts à ceux de toutes les congolaises et de tous les congolais décidés à restaurer la dignité perdue de leur peuple et de leur pays. Des congolaises et des congolais avides de placer la RDC au premier rang sur la scène continentale et de lui redonner le rôle de moteur et de phare de l’Afrique que lui destinait Patrice-Emery LUMUMBA, un rôle qui n’aurait jamais dû cesser d’être le sien tout au long de ses 48 ans d’indépendance. Pour contrer l’argument de l’exclusion des Tutsi congolais, leurs détracteurs ont toujours un réflexe quasi-irrépressible : celui de leur opposer la présence au sein des FARDC d’un certain nombre d’Officiers généraux et supérieurs ou de quelques dignitaires Tutsi égarés au sein des institutions pour affirmer que les Tutsi congolais n’ont aucune raison de se plaindre. Mais, dans le même temps, ils crient à l’infiltration de l’Etat par des taupes étrangères au service du Rwanda. Nous ferons remarquer d’abord que ces généraux, colonels et autres majors sont en poste au sein de l’armée, non pas à la suite d’un recrutement civique, comme le voudrait la règle, mais d’un accord passé au terme d’une rébellion armée. Cet accord de SUN-CITY, dit « global et inclusif », a été négocié dans la seule perspective du positionnement individuel. Ce qui a permis aux chefs politiques et militaires de satisfaire des ambitions dérisoires. Sans regarder en arrière, ceux du RCD se sont précipités à KINSHASA pour prendre leur part du gâteau concocté en Afrique du Sud. Aucun souci du sort des soldats, des cadres politiques et des militants qui les avaient portés au pouvoir, aucune préoccupation ni de l’implantation ni de l’animation des structures du Mouvement à la base en vue de la compétition démocratique à venir. Ils avaient foncé tête baissée vers les délices du pouvoir kinois, en laissant derrière eux des hommes et des femmes désemparés, comme des brebis sans berger. La sanction n’allait d’ailleurs pas tarder : 1,6% à la dernière élection présidentielle et une insignifiante présence au sein du Parlement, sans commune mesure avec l’énorme étendue du territoire qu’ils avaient administré pendant la rébellion qui aura duré 5 ans. Ont-ils vraiment raison ceux qui me reprochent d’avoir refusé de me rendre complice d’une telle irresponsabilité ? Au demeurant, la présence de tous ces personnages au sein du pouvoir d’Etat ne rime à rien, puisque depuis leur entrée en fonction en 2003, et malgré des titres ronflants, jamais ils ne se sont trouvés en situation de peser sur le cours des événements. Ils sont réduits à la condition peu enviable de simples faire-valoir. Leur présence est utilisée pour camoufler tous les autres torts faits à la communauté Tutsi dont ils sont issus. Les conditions d’une paix durable. La naissance du CNDP constitue donc une réponse directe à l’accord de SUN CITY qui, par un certain nombre de ses omissions, s’apparente à une trahison. En effet, le Dialogue Intercongolais de SUN CITY a eu pour principal résultat de régler le sort des individus –par leur positionnement politique- alors qu’étaient passés par pertes et profits les problèmes fondamentaux du pays. Si nos représentants négocient ces jours-ci à Nairobi avec le Gouvernement de Kinshasa, sous la médiation des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la Conférence Internationale pour les Grands Lacs, c’est essentiellement pour remédier aux omissions de Sun City. Demain, 16 janvier 2009, il sera procédé à la signature, dans la capitale kenyane, d’une « Déclaration de Cessation des hostilités » qui permettra d’entrer dans le vif du sujet en vue d’établir les conditions d’une paix durable à l’Est de notre pays. Ainsi, au cours des rounds suivants, il sera remis sur le tapis le règlement des questions que Sun City avait inconsidérément renvoyées aux calendes grecques, à savoir : - la réconciliation et la cohabitation pacifique entre les ethnies de l’Est de la RDC en vue d’instaurer et de consolider la cohésion nationale; - la protection institutionnalisée des minorités ethniques particulièrement en danger; - l’éradication de la présence dans notre pays des groupes armés étrangers, en particulier des génocidaires rwandais FDLR/ex-FAR/Interahamwe coupables, non seulement de pillages, de viols, de meurtres à grande échelle et d’actes de génocide, mais aussi de violation de notre souveraineté nationale et de l’intégrité de notre Territoire par la prise de contrôle, au détriment de l’Etat congolais, des pans entiers de la RDC ; - la réinstallation des déplacés internes; - la mise en œuvre du retour des réfugiés et des exilés congolais; - la formation d’une armée nationale et des services de sécurité dignes de ce nom, c’est-à-dire ayant vocation et mission de sécuriser tous les congolais indistinctement; - une gestion territoriale de type fédéraliste qui constitue une demande permanente de tous les congolais depuis près de 50 ans aux fins de rapprocher au maximum les gouvernants des gouvernés et de mieux partager les responsabilités; - une répartition des ressources financières qui contienne dans des limites raisonnables la boulimie insatiable du pouvoir central et priorise les besoins définis et exécutés par les entités fédérées, en particulier le développement des infrastructures de base, et qui profite avant tout aux congolais les plus démunis. Conclusion. La tâche est titanesque, au regard de l’état de délabrement avancé dans lequel se trouve la RDC. Mais, 5 ans de maquis au sein du CNDP et, pour les plus endurcis d’entre nous, au moins 17 ans de lutte armée nous ont préparés à l’ouvrage. Quoiqu’il arrive et quoiqu’il en coûte, nous irons droit au but, sans tergiverser. C’est le mandat qui a été confié au leadership du Mouvement, lors du Congrès qui s’est tenu au QG de Bwiza, du 30 septembre au 1er octobre 2008. D’autant plus que, l’organe suprême du Mouvement en est venu à la conclusion que le pouvoir kabiliste conduit le pays tout droit dans le mur et que le temps est venu de lui demander des comptes. Attendre les échéances prévues en 2011, selon l’argument du pouvoir, c’est prendre le risque de compromettre le destin du pays pour toujours. Sous prétexte qu’il est seul à avoir été engagé pour les transporter, les passagers d’un bus devraient-ils laisser foncer droit dans le lac ou dans le ravin le conducteur devenu tétanisé, alors qu’ils ont les moyens de lui prendre le volant ? De même, pourquoi doit-on demander aux Congolais d’accepter un suicide collectif en tolérant un pouvoir désastreux dont ils voient bien qu’il les mène irrémédiablement à leur perte ? Deux ans sur une mandature de cinq, c’est assez pour juger d’un bilan. Or, dans tous les domaines de la vie nationale, on a beau chercher un seul secteur qui plaide en faveur du maintien au pouvoir du régime kabiliste, un seul qui puisse lui valoir le bénéfice du doute, on n’en voit aucun. Tout concourt à le déclarer en faillite définitive. Il lui reste la possibilité de choisir les conditions de sa liquidation : en douceur entre les mains d’un Curateur constitutionnel, de préférence. Ou, à défaut, de manière plus mouvementée entre les mains d’un peuple à bout de patience et décidé à reprendre, par tous les moyens, ses droits de souverain primaire". Laurent Nkunda, 15 janvier 2009 Ngenzirabona@2009

18 octobre 2009

Pourquoi le HCR est-il pour les rwandais et non les banyamulenge

BURUNDI: Le HCR redit son opposition au "refoulement de demandeurs d'asile" BUJUMBURA — Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est dit "contre le refoulement de demandeurs d'asile", après la décision des autorités burundaises d'expulser vers le Rwanda voisin plus de 400 Hutus rwandais considérés comme des "immigrants illégaux". "Je voudrais rappeler que la politique du HCR est contre tout refoulement de réfugiés ou de demandeurs d'asile", a déclaré jeudi soir à l'AFP la représentante de l'organisation onusienne à Bujumbura, Clémentine Nkweta Salami. "Notre organisation a le devoir de veiller au principe sacré du non-refoulement de gens dans ces cas", a souligné Mme Nkweta Salami. Les autorités burundaises ont entamé en début de semaine l'expulsion vers le Rwanda voisin de plus de 400 Hutus rwandais qui ont fui leur pays depuis un mois pour trouver refuge dans la province burundaise de Kirundo (nord-est). Selon le gouverneur de Kirundo, Juvénal Muvunyi, ces réfugiés étaient des "immigrants illégaux", "un rapport du HCR ne les considérant pas comme des réfugiés". "Par rapport à ce qui se passe à Kirundo, nous sommes en train de recueillir des informations sur les demandeurs d'asile rwandais et nous vérifions si les gens refoulés étaient des demandeurs d'asile ou de simples irréguliers", a démenti la représentante du HCR. "Nous avons envoyé une équipe conjointe gouvernement-HCR et elle a produit une note qui est juste une première impression. Mais ce n'était pas une note officielle et cela ne reflète pas la position du HCR", a expliqué Mme Nkweta Salami. "On ne pouvait garder des gens que le HCR n'accepte pas. Malheureusement, on déplore le fait que le HCR semble avoir changé d'avis", a réaffirmé pour sa part le gouverneur de Kirundo. Ces Hutus rwandais affirment fuir des violences politiques visant les hommes adultes dans une province du sud du Rwanda depuis un mois. Les autorités rwandaises assurent qu'ils fuient la justice gacaca (tribunaux populaires mis en place pour juger les exécutants présumés du génocide de 1994 au Rwanda). AFP Octobre 2009

Le cancer au Burundi

Le cancer constitue un sérieux problème de santé publique au Burundi où un total de 2.375 patients d'âge moyen de 46,97 ans ont été recensés les 20 dernières années, a-t-on appris de source médicale à Bujumbura.
La fréquence est cependant plus importante dans la tranche comprise entre 46 et 55 ans, a déclaré le président de l'Association burundaise de chirurgie, Dr Richard Karayuba, à l'ouverture du 3ème congrès des chirurgiens du Burundi centré sur l'état des lieux du cancer dans le pays.La maladie pose également de sérieux problèmes de diagnostic et de traitement, selon la même source.
Les consultations sont généralement tardives tandis que la chirurgie reste le seul moyen de traitement à la portée des médecins burundais, a-t-il expliqué.Il existe en général trois approches thérapeutiques, à savoir la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie ou la combinaison de toutes ces méthodes, selon la même source.
Le choix de la chimiothérapie doit cependant être optimal car il peut être fatal au patient, a prévenu Dr Karayuba, qui a également précisé que les "carcinomes" occupent au Burundi la première place, suivis par des "adénocarcinomes", sur le plan anatomopathologique.Quant à la guérison, elle dépend du stade où a été diagnostiquée et traitée la maladie, a-t-il indiqué.
Pana Octobre 2009

12 octobre 2009

Les infos de la semaine

Burundi – Politique – Anniversaire. Il y a 5 ans jour pour jour, Alphonse - Marie Kadege de Liguori venait d’être chassé sans manière de la vice-présidence de la République. Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). Le 10 octobre 2004, le président de la deuxième tranche de transition, Domitien Ndayizeye, a signé vers la fin de la matinée, un décret limogeant son vice-président, Alphonse-Marie Kadege de Liguori. Cette situation était prévisible du fait que les deux hommes à la tête de l’Etat et de taille économique, étaient totalement en désaccord sur pratiquement tous les dossiers, mais surtout celui relatif à la constitution à l’époque en préparation.
En effet, le vice-président de l’époque tenait à tout prix qu’il y ait alternance ethnique au sommet de l’Etat et estimait que les électeurs burundais, (Hutu Ndlr), n’étaient pas encore mûrs pour le principe d’élection « Un homme, une voix ». La situation perdurera jusqu’au moment où, lors du conseil des ministres, la tendance pro-Kadege a préféré bouder la salle du conseil, freinant ainsi les activités de ce jour-là. Pour la petite histoire, le gouvernement Ndayizeye comptait deux officiers militaires, tous des colonels, l’un comme ministre de la défense et l’autre comme ministre de la sécurité publique. Tout en supposant que les militaires sont généralement neutres en ce qui concerne les disputes politiciennes, l’un des deux ministres est sorti tandis que l’autre est resté dans la salle. Pressés de questions des journalistes, tous les deux ont expliqué à qui voulait les entendre qu’ils ont adopté un tel comportement au nom de la neutralité. L’ancien président Domitien Ndayizeye qui, d’habitude avait un sang froid, - il l’avait démontré lors du bombardement des rebelles en commune urbaine de Musaga en juillet 2003 - hésita longtemps avant de se débarrasser de son « frère ennemi ». Selon son entourage de l’époque, il avait eu peur des représailles éventuelles de l’armée qui pouvait lui jouer des sales tours à l’instar de son prédécesseur Melchior Ndadaye. Mais il avait fini par se décider, en date du 10 octobre 2004, pour chasser sans manière, celui qui occupait le poste de vice-président de la République. On passa à la danse dans les milieux des fonctionnaires. En effet, M. Kadege ne se souvenait pas qu’il avait fâché plus de 80% des fonctionnaires quand il opposa une fin de non-recevoir aux revendications des enseignants. Il était allé jusqu’à proposer qu’on passe à la bastonnade au niveau des épaules pour les acculer à enseigner les élèves car, à ses yeux, les enseignants touchaient mieux. Il avait également mécontenté les malades porteurs du Vih/Sida quand il avait déclaré publiquement qu’il n’entendait pas débloquer des fonds pour assister des gens qui se font infecter gratuitement et consciemment. M. Alphonse-Marie Kadege de Liguori se retirera de la politique pour s’occuper uniquement de l’élevage de ses vaches basées à l’avenue du Large. Mais le malheur ne vient jamais seul, dit -on dans la langue de Molière. C’est là même qu’il fut surpris par le service national des renseignements pour lui faire comprendre que « si tu ne t’occupes pas de la politique, elle s’occupe de toi ». Il fut arrêté et emprisonné dans les geôles de la documentation nationale (police présidentielle), accusé de tentative de putsch, où il a connu des tortures innommables. La même opinion qui avait fêté son départ sans manière de la vice-présidence changea tout de suite d’avis et dénonça quand elle a appris que l’ancien n°2 subissait des traitements inhumains et dégradants. On signalera également que le mois d’octobre n’est pas vu d’un bon œil par beaucoup de gens car, si M. Alphonse-Marie Kadege de Liguori a été chassé du pouvoir, d’autres gens moins chanceux sont morts carrément. On pourrait citer chronologiquement l’assassinat du prince Louis Rwagasore le 13 octobre 1961, la mort dans un accident d’avion de l’ancien président mozambicain, Samora Machel le 17 octobre 1986, l’assassinat de Melchior Ndadaye, ancien président du Burundi démocratiquement élu, le 21 octobre 1993, l’assassinat de Luis Zuniga, ancien patron de l’Unicef et de l’ancien directeur général de la Sosumo , Alexis Rwagatore, le 12 octobre 1999, le décès par leucémie de Julius Nyerere, ancien président tanzanien et médiateur dans le conflit interburundais, le 14 octobre 1999 ainsi que la mort de Yasser Arafat, ancien président de l’autorité palestinienne, le 10 octobre 2004, pour ne citer que ceux-là. Burundi – Politique. Vers la destruction totale des Fnl ? Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). Aujourd’hui, le fondateur du Palipehutu, Rémy Gahutu, doit se retourner dans sa tombe de Dar-Es-Salaam au regard de ce qui se passe au sein du mouvement qu’il a créé en 1980. Deux tendances rivales sont aujourd’hui une réalité sur terrain même si Agathon Rwasa jouit toujours d’une reconnaissance de la médiation et de la communauté internationale. Contacté par la rédaction, Agathon Rwasa est sorti de sa réserve pour dénoncer les agissements du pouvoir dans cette tentative de dislocation du parti Fnl. Il est cependant confiant que ce n’est qu’un détail de la vie de son parti et que cela devrait prendre fin très prochainement. En ce qui concerne le fameux congrès du snack bar Montana, il a indiqué avec humour que parmi les congressistes, il y en avaient qui ne connaissent même pas la chanson du parti, voulant insinuer par là que c’était des gens ramassés par ici par là et qui ont été transportés par le parti au pouvoir pour remplir la salle. A la question de savoir les relations qu’il avait avec ses adversaires au maquis, M. Rwasa a indiqué que c’étaient des relations de travail car ils n’ont jamais cohabité. Alors qu’il était en Tanzanie, Jacques Kenese se trouvait en Belgique et Pasteur Habimana en République démocratique du Congo. C’était donc des relations de travail entre des gens qui avaient un idéal commun. Au niveau des relations de travail, il doit y avoir également un minimum de confiance. Et quand les gens se trouvent éloignés les uns des autres, on ne remarque rien comme anomalie, a-t-il poursuivi. Mais de retour au pays, M. Agathon Rwasa et son équipe se sont rendu compte que finalement, rien ne marchait. Il y avait de la part de ses adversaires d’aujourd’hui une certaine escroquerie – ils demandaient de l’argent aux gens pour les inscrire sur la liste des membres des Fnl, notamment – et au lieu de s’amender, ils procédaient par la fuite en avant. A la question de savoir s’il n’avait pas peur pour sa sécurité, M. Rwasa a répondu qu’il ne peut rien changer pour le moment mais que sinon, sa vie est menacée. Mais comme au début de sa sortie médiatique, il espère que cela va prendre fin car ce n’est pas la première fois que cette situation lui arrive. La rédaction a également cherché à contacter ses rivaux mais en vain. On le voit donc, il y a aujourd’hui du rififi au sein des Fnl du fait qu’en présence de petites assiettes qui se trouvent devant eux, les appétits commencent à se faire voir. Mais ce n’est pas la première fois qu’il y ait des scissions au sein de ce parti. Les premiers mécontentements ont été perceptibles lors de l’intégration de ce nouveau parti dans les institutions. Les démobilisés ont manifesté leur ras-le-bol car, non seulement leurs pécules étaient insignifiantes, mais également ils auraient préféré faire partie des institutions politiques et ou sécuritaires. Même du temps du maquis, il y avait souvent des règlements de compte qui faisaient que des gens disparaissaient sans que l’on sache les véritables mobiles des actes posés. L’on pourrait citer ici la mort de l’ancien porte-parole du mouvement Palipehutu-Fnl, Anicet Ntawuhiganayo. Les autres étaient tout simplement portés disparus si bien que même actuellement, les leurs n’ont aucune trace de leur emplacement actuel. C’est le cas de la famille Ntibiyunga, des Tutsi qui vivaient à Kirombwe, dans Bujumbura rural. Cette famille a été quasi décimée, à l’exception de deux de ses enfants, Patience Nyoni Ntibiyunga, une adolescente et son frère Florent Ntibiyunga. Ceux-ci avaient été kidnappés pour devenir des porteurs des objets du mouvement rebelle.
Des signes distinctifs avaient été collés sur leurs peaux pour leur identification en cas de fuite. Ils avaient eu même des doigts déformés suite à ces travaux forcés qu’ils exécutaient toute cette période. Selon des informations disponibles à notre rédaction, ils ne sont pas les seuls à connaître cette situation. Des dissensions lors du maquis, des querelles lors de l’agrément, des disputes quelques mois après la mise en marche du parti, quel sera le sort de cette formation politique ? Affaire à suivre ! Burundi – Réfugiés. Les Banyamulenge sommés de choisir entre la peste et le choléra Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). Le 1er vice-président de la République s’est rendu personnellement ce samedi à Gihinga en province Mwaro, afin de convaincre les réfugiés banyamulenge à rejoindre le site de Bwagiriza situé en province Ruyigi. Le docteur Yves Sahinguvu leur a donné des garanties que leur sécurité serait totale et que les autorités administratives et policières feront tout pour que rien, ni personne ne vienne perturber leur quiétude. Cependant, les Banyamulenge n’ont pas été convaincus que très partiellement, car, tout en acceptant d’être convoyés à l’Est du pays, ils y sont allés dans l’attente de trouver asile ailleurs dans un autre pays étranger. Deux d’entre eux ont cité l’Ouganda ou le Rwanda, où leur sécurité, espèrent-ils, pourrait être mieux assurée. L’écrasante majorité des Banyamulenge, au vu de leur situation actuelle, affirment en quelque sorte qu’ils sont sommés de choisir entre la peste et le cholera. C’est le sentiment qu’a eu un des reporters de Net Press lorsqu’il s’est rendu à Gihinga le 7 octobre de cette semaine, après avoir échangé avec ces misérables « sans terre» qui sont refoulés partout où ils croyaient avoir trouvé un refuge tranquille. On sait que les Banyamulenge ont été contraints de prendre le chemin de l’exil, parce que leur appartenance à l’ethnie tutsi faisait d’eux des apatrides dans leur propre pays. Ils ont été poursuivis à Gatumba et massacrés par les Maï-Maï associés aux criminels du Palipehutu-Fnl, il y a 5 ans avant d’être transférés à Gihinga où ils se vivaient dans une sécurité plus ou moins sûre depuis cinq ans. Et voila que le gouvernement et le Hcr décident brusquement en juillet 2009, de les transférer sur une autre frontière celle avec la Tanzanie. Or , comme ils l’ont expliqué à plusieurs reprises, d’autres groupes rebelles congolais sont installés de l’autre côté de la frontière tanzanienne et ces réfugiés se trouveraient, une fois de plus, à portée des assassins comme ceux qui les ont surpris dans leur sommeil dans la terrible nuit du 13 au 14 août 2004 à Gatumba, où 165 parmi eux avaient été sauvagement massacrés sans pitié. Burundi – Politique. La société civile refuse que le gouvernement lui mette les bâtons dans les roues. Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). Ce n’est qu’un secret de polichinelle, le gouvernement du Burundi et les associations de la société civile sont toujours à couteaux tirés et se regardent en chiens de faïence, chacun accusant l’autre de vouloir empiéter sur ses droits. La société civile déclare qu’elle constate depuis quelques mois des signes préoccupants d’une volonté du gouvernement de contrôler la capacité d’action de la société civile. Certains faits parlants ont été en effet évoqués. Il s’agit notamment d’une interdiction, le 29 juin 2009 à Karuzi, par le gouvernement d’une journée d’information et de sensibilisation sur les consultations nationales pour la mise en place des mécanismes de justice et de réconciliation organisées par le forum pour le renforcement de la société civile (Forsc). Bien plus, une activité organisée par la Cosome (coalition de la société civile pour le monitoring électoral) sur l’éducation civique et électorale des jeunes a été interdite la semaine dernière à Ngozi.
De même, une activité organisée par la synergie des partenaires pour la promotion des femmes (Sppdf) a été interdite en province de Kayanza. Enfin, une activité sur la décentralisation organisée par l’observatoire pour l’action gouvernementale (Oag) les 17 et 18 août 2009 à Cankuzo a été refusée par les autorités provinciales. En torpillant ces activités, l’administration avance l’argument selon lequel elle n’a pas été associée dans le choix des participants. La société civile estime quant à elle que ce serait une intrusion dommageable au fonctionnement de la société civile. Aussi estime –t-elle qu’il s’agit d’une évolution grave au moment où le Burundi s’approche d’une période électorale grave durant laquelle un débat public libre, ouvert doit se dérouler. Par ailleurs souligne la même association civile, cette volonté de réduire au silence les organisations citoyennes ne laisse rien présager de bon. Ceux qui seraient tentés de faire taire les voix discordantes doivent en mesurer les conséquences. La société civile s’inscrit donc en faux contre des élus dont la légitimité est entachée par le manque de liberté et qui ne font que scier la branche sur laquelle ils sont assis car une société civile vivante, libre, capable de contribuer à l’animation du débat public est le meilleur allié des dirigeants politiques soucieux de préserver la paix et d’assurer la stabilité politique du pays. A noter enfin que la pomme de discorde entre la société civile et le gouvernement réside au niveau de leur champ d’action. La société civile est un contre – pouvoir dont la mission est de compléter les actions du gouvernement et de dénoncer si les circonstances le permettent des travers pour qu’il rectifie le tort. En agissant ainsi, le gouvernement considère que la société civile est contre le pouvoir et qu’il roule plutôt pour l’opposition parce qu’elle n’encense pas le pouvoir et ne caresse pas la bête dans le sens du poil. Cependant le même pouvoir devrait plutôt avoir à l’esprit que « sans la liberté de blâmer, point d’éloges flatteurs ». Burundi – Travail. La Socabu et la régie nationale des postes signent un accord de partenariat. Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). Une ambiance d’enfant régnait dans l’après – midi de ce 9 octobre 2009 à la régie nationale de Bujumbura où son personnel, presque au grand complet s’était défait de son uniforme (noir – jaune) pour porter un tee-shirt blanc avec des écriteaux derrière où on pouvait lire partenariat régie nationale des postes et la Socabu concernant la pension complémentaire, l’éducation, l’incendie et l’automobile.
De même comme la journée de ce vendredi coïncidait avec la journée internationale de la poste, le directeur de la poste, M. Gilbert Baranyizigiye a annoncé que son entreprise vient de faire une nouvelle invention en inaugurant un nouveau projet dénommé « fleurs de la poste ». Ce projet vise à faire la commercialisation des fleurs naturelles par la régie nationale des postes qui va même les transporter via, l’aigle postale, à l’intérieur du pays. Dans un point de presse tenu conjointement par le directeur de la poste, Gilbert Baranyizigiye et le patron de la Socabu , Onésime Nduwimana, les deux conférenciers ont indiqué combien ce partenariat sera aussi bien utile à la Socabu qu’au personnel de la régie nationale des postes. Aussi, Onésime Nduwimana a invité les autres patrons des entreprises publiques parapubliques ou privées à emboîter le pas à la régie nationale des postes en faisant assurer leurs personnels au sein de la Socabu , pour des assurances diverses. Parlant des réalisations déjà faites, le patron de la régie nationale des postes s’est réjoui d’avoir mis l’entreprise sur les rails du progrès. En effet, depuis que M. Baranyizigiye est à la tête de la régie nationale des postes en 2005, que des innovations ont été entreprises. Il s’agit notamment de l’informatisation, surtout le système de l’interconnexion de la boîte qui a permis de limiter les détournements des fonds et la spoliation des colis. De même, la régie nationale des postes a été étendue passant de 32 bureaux de postes disséminés à l’intérieur du pays à 72 bureaux. Bientôt a rassuré M. Baranyizigiye la régie nationale des postes aura avant l’année 2010, 129 bureaux en raison d’un bureau dans chaque commune du pays. Le patron de la régie nationale des postes a en outre indiqué qu’il a la noble ambition de faire évoluer la régie nationale des postes en une banque postale. Au cours d’un banquet qui a suivi dans la grande salle de Kw’Iraro située à l’avenue du large, un festin qui doit avoir englouti beaucoup d’argent en tout cas, on aura remarqué jusqu’à quel degré M. Baranyizigiye est très aimé et respecté par son personnel. Tout le monde, y compris les femmes les plus bavardes, a observé un silence de marbre pour écouter le discours de circonstance qui allait être prononcé.
Quelques travailleurs qui se sont confiés à notre reporter ont indiqué que M. Baranyizigiye doit son respect à son attitude et à son comportement. C’est quelqu’un qui est au-dessus des critères idiots tels que l’ethnisme, le régionalisme et le militantisme dans les recrutements du personnel. De même, il ne maltraite jamais son personnel, d’où la respectabilité de M. Baranyizigiye par son personnel. Burundi – Administration. Quand l’administrateur communal de Kibago engage un combat aussi inutile qu’inégal contre la ministre Bigirimana ! Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). Il s’appelle Pierre Niragira et est administrateur communal de Kibago de la province Makamba. De connivence avec le député Révérien Ndikuriyo élu dans la circonscription de Makamba pour le compte du Cndd – Fdd, les deux hommes, dans leur course effrénée pour la conquête de la popularité perdue de leur parti, une popularité qui a volé en éclat depuis que des cadres de ce parti, Révérien Ndikuriyo en tête, ont fait perdre à la population de Makamba, surtout les commerçants, une bagatelle somme d’environ 2 milliards après la fermeture de l’Idc, ont inventé un subterfuge visant à discréditer la ministre du commerce, Mme Euphrasie Bigirimana issu du Frodebu.
L’administrateur communal de Kibago, M. Niragira a en effet décidé unilatéralement de fermer deux marchés de cette commune arguant que la décision est venue de la ministre qui en a les compétences, pour souiller uniquement son image. Informée de cette trahison, la ministre Bigirimana elle – même native de Makamba, précisément en commune Kibago où le piège avait été tendu, décida de monter illico dans sa province natale pour démentir cette information aux lourdes conséquences. Le masque est donc tombé lorsque l’administrateur qui avait décidé d’organiser une marche – manifestation pour déplorer la fermeture desdits marchés a été surpris par la ministre et l’événement se termina en queue de poisson. Au cours d’une réunion que le même administrateur était en train de tenir en compagnie du député Ndikuriyo pour berner la population, la ministre Bigirimana n’a même pas eu droit à la parole.
Elle n’en revient donc pas et s’interroge pour savoir comment, un administrateur communal puisse se comporter de cette manière jusqu’à prendre la décision de fermer des marchés de sa commune dans l’objectif de faire endosser la responsabilité à un rival potentiel pour les élections de 2010. Selon certains observateurs, en agissant de la sorte, non seulement l’administrateur de Kibago a fait perdre à sa commune des recettes toute la période que les marchés sont restés fermés, mais aussi a condamné sa population à une famine en la privant ses droits de subvenir à ses besoins. Au cas où donc la population de Kibago aurait compris que la funeste décision de fermer ces marchés avait été prise unilatéralement par l’administrateur communal de Kibago et jamais par la ministre Euphrasie Bigirimana, M. Niragira aura empiré la situation en exacerbant l’impopularité de la population de Kibago à l’endroit du parti au pouvoir. Bien que Pierre Niragira soit un fervent militant du Cndd – Fdd, l’attitude pour le moins pernicieuse qu’il a adoptée à l’endroit de sa population d’abord et à l’endroit de la ministre ensuite mérite en tout cas une correction en moins qu’il l’ait fait sur instruction venue d’ailleurs. Burundi – Travail. Les syndicats Sleb, Steb et Synapep décident de prolonger leur mouvement de grève. Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). La décision a été prise à l’issue de leurs assemblées générales tenues ce 10 octobre 2009. D’après ces syndicats, au moment où ils étaient prêts à suspendre la grève, le gouvernement vient de refuser aux enseignants le paiement de leurs salaires du mois de septembre pourtant mérité. Ces syndicats constatent également la lenteur de la nomination officielle de la commission technique mixte chargée de la transposition des fonctionnaires qui constitue pourtant le garanti de la reconnaissance du résultat. Aussi, ces syndicats annoncent –ils que le mouvement de grève en cours depuis le 18 septembre 2009 continue jusqu’à la satisfaction de certaines revendications dont la nomination officielle de la commission technique mixte chargée de la transposition des fonctionnaires. Ils exigent en outre le versement de toutes les arriérées (primes de fidélité, de rendement et de double vacation dues aux enseignants), le déblocage de tout le salaire du mois de septembre 2009 sans autres conditions étant donné que les enseignants devront terminer le travail prévu pour l’année scolaire. Enfin, étant donné le silence entourant le gouvernement en dépit du prolongement de la grève, les mêmes syndicats interpellent les parents, les élèves et toutes les personnes soucieuses de l’avenir de la jeunesse de suivre de près l’évolution du conflit entre le gouvernement et les enseignants. Burundi – Logement. Célébration aujourd’hui de la journée internationale du logement. Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). C’est ce samedi 10 octobre 2009 qu’a été célébré dans le monde entier la journée internationale du logement. Dans notre pays, les cérémonies se sont déroulées en province de Bubanza, où s’est rendu le 2ème vice-président de la République , Gabriel Ntisezerana, accompagné par pas moins de 8 membres du gouvernement, afin de souligner l’importance de l’événement. Le numéro trois de l’exécutif burundais a recommandé avec insistance la limitation des naissances. En effet, le problème de logement va se trouver compliqué, car si rien n’est fait pour freiner la croissance incontrôlée de la population, notre pays va compter 16 millions d’habitants à l’horizon 2030. Même si Gabriel Ntisezerana semble se projeter dans le long terme, le problème du logement se pose déjà avec acuité aujourd’hui, principalement à Bujumbura. En effet, la capitale trouve de plus en plus à l’étroit pour ses propres habitants, et la situation s’est aggravée depuis l’éclatement de la guerre civile en 1993. A cette époque des migrants majoritairement tutsi se sont précipités pour envahir Bujumbura et les centres administratifs du pays, pour ne pas être exterminés par les éléments déchaînent de la majorité hutu. Depuis lors, ils s’y sont installés tant bien que mal hébergés par des amis ou des parentés, avant de se construire des maisons de fortune. Leur installation qui devait être provisoire, espéraient-ils, est devienne définitive, car la peur qui les a poussés à fuir les villages n’a pas complètement disparu. C’est ce qui fait que tous les centres administratifs du pays sont devenus surpeuplés rendant le problème du logement de plus en plus inextricable. Burundi – Politique. Pourquoi l’attribution des cartes d’identité aux adolescents de 16 et 17 ans ? Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). Une loi datant de 1978 sous Bagaza jamais appliquée et que l’on trouve « intéressante » à moins d’une année des échéances électorales, voilà qui suscite bien des réactions, qu’a tenté de calmer hier le directeur du département chargé des élections et de l’attribution des cartes d’identités au ministère de l’intérieur. La loi en question vieille de plus de 30 ans stipulait que les jeunes adolescents âgés de 16 ans à 17 ans, ont eux aussi le droit d’obtenir des cartes d’identité, à un an et deux ans de leur majorité.
A cette époque, Jean-Baptiste Bagaza ne pouvait pas du tout être soupçonné de quoi que ce soit en rapport avec les élections, parce que le fondateur de la deuxième République se croyait installé à la tête de l’Etat, « pour au moins 30 ans » comme il l’aurait confié à des proches au sommet de sa puissance et de sa gloire en 1985 ou en 1986. En se précipitant brusquement à attribuer des cartes d’identité aux jeunes burundais sans droit de voter à quelques mois des élections, le pouvoir du Cndd- Fdd ne peut donc pas ne pas échapper aux soupçons d’arrière- pensées électoralistes.
Et déjà, quand on a appris que certains administrateurs communaux exigent la preuve de la participation aux travaux communautaires pour attribuer les cartes d’identité aux adultes qui ont atteint l’âge de voter, est une indication supplémentaire que les militants du Cndd-Fdd seront plus nombreux à recevoir les nouvelles cartes que les membres des formations politique de l’opposition. Burundi – Confessions religieuses. Cérémonies de canonisation, demain dimanche, du père Damien. Bujumbura, le 10 octobre 2009 (Net Press). Le père Damien est un prêtre missionnaire français surnommé « l’âme des lépreux » qui vécut et mourut au Vietnam à la fin du 19ème siècle. Il resta durant une bonne partie de sa vie au milieu des lépreux, en train de les aider et de leur témoigner beaucoup de tendresse. En janvier 1885, il fut lui-même atteint de lèpre, mais ne les abandonna pas pour autant, bien au contraire. Proclamé bienheureux plusieurs années après sa mort, son procès en béatification fut possible parce qu’une femme atteinte d’un cancer fut complètement guérie. De même, le procès en canonisation a abouti parce qu’une autre femme, lymphatique celle-là et toujours en vie, a été elle aussi totalement guérie de cette forme particulièrement grave du cancer des vaisseaux sanguins.
Le Vatican a imposé depuis de très longues années les conditions draconiennes de guérison d’une maladie face à laquelle la médecine est imposante, pour qu’un futur saint ou un futur bienheureux soit admis par le pape au sein de ce cercle très restreint des hommes et des femmes qui se sont montrés exemplaires durant leur existence sur terre. Les malades sont supposés guérir par miracle, pour avoir imploré le nom de cette personne candidate à la béatification et plus tard à la canonisation. C’est pourquoi l’église catholique est très exigeante en matière car, elle doit obtenir la preuve que la maladie dûment constatée par les médecins est incurable et que sa guérison a été totale et définitive, nous voilà donc bien loin des miracles presque quotidiens « à la Migurumiko » produits par un simple toucher des pasteurs et des prédicateurs évangéliques de passage à Bujumbura. On sait que de nombreux malades en état grabataire ont été souvent déclarés guéris avant que, quelques jours après, un communiqué radiophonique n’annonce leur décès. octobre 2009 (Net Press)

11 octobre 2009

Quefait le gouvernement Nkurunziza ?

Burundi – Droits de l’homme. L’Uprona condamne l’attitude du gouvernement et du Hcr dans le démantèlement du camp de Gihinga. Le parti Uprona vient de réagir à chaud face à la situation pour le moins critique dans laquelle sont plongés depuis avant – hier, les réfugiés congolais Banyamulenge, expulsés contre leur gré du camp de Gihinga. Selon ce parti, l’attitude du gouvernement burundais et du Hcr dans cette affaire est surprenante et coupable parce qu’elle est contraire aux conventions internationales et aux lois nationales. Au terme de ces dispositions en effet, le gouvernement du Burundi a l’obligation d’assurer la protection des droits des réfugiés congolais en leur assurant la sécurité et en assurant leur alimentation. Par ailleurs, le parti Uprona déplore l’usage de la force à laquelle a fait recours le gouvernement et le Hcr pour contraindre les réfugiés à quitter le camp de Gihinga, où ceux – ci se sentent sécurisés, vers un autre camp, celui de Bwagiriza à Ruyigi, où ils affirment détenir des preuves de leur insécurité. De même, le parti Uprona se pose autant de questions à propos de l’attitude adoptée par le haut commissariat des réfugiés. Sous quelles conditions peut-il invoquer l’arrêt de son assistance à des personnes dotées du statut de réfugiés ? Comment le Hcr peut –il faire prévaloir le prétexte d’accorder l’assistance à conditions que les réfugiés le rejoignent dans un lieu imposé unilatéralement ? Ce parti exige donc au gouvernement le respect des engagements internationaux qu’il a pris en continuant à assurer la protection des réfugiés congolais et à leur accorder l’assistance matérielle dont ils ont besoin. L’Uprona estime en outre que l’attitude prise par le gouvernement face à la question des réfugiés Banyamulenge le décrédibilise dans le concert des nations et ne fait plus non plus honneur au Hcr et lui impute une part de responsabilité dans les malheurs qui arriveront à ces réfugiés. Burundi – Travail – Enseignement. La grève continue dans le secteur de l’enseignement : le gouvernement fait comme si de rien n’était. Le mouvement de grève entre dans sa troisième semaine pour les enseignants des écoles primaires publiques au moment où ceux de l’enseignement secondaire quant à eux en sont à leur deuxième semaine. Pendant ce temps, le gouvernement s’enferme dans un silence coupable comme si de rien n’était. Mises à part les dernières déclarations du ministre de la fonction publique et du travail, Mme Annonciate Sendazirasa, reprochant les enseignants de n’avoir pas eu confiance en elle lorsqu’elle leur avait rassuré que le décret présidentiel tant réclamé sera signé incessamment, une fois revenu de ses vacances, des déclarations qui ont été vite démenties par les syndicats en grève par la suite, ce fut un silence radio qui a été observé au moment où les enfants du primaire et du secondaire étaient acculés à un congé forcé, faute d’enseignants. Selon des informations en provenance des milieux syndicaux, la ministre de la fonction publique et du travail vient de signer ce 5 octobre 2009, une ordonnance indiquant les modalités d’application du décret présidentiel du 30 septembre 2009. Mais curieusement, ladite ordonnance comporte des erreurs énormes qui font qu’elle soit sujette à caution. D’après les mêmes informations en effet, l’ordonnance en question comporte une discordance au niveau des dates. Elle est signée en effet le 5 septembre 2009 en précisant qu’elle fait suite au décret présidentiel du 30 septembre 2009 alors que celui – ci a été signé longtemps après, une incohérence qui ne tranquillise pas du tout les milieux enseignants. La situation risque en outre de s’enliser dans la mesure où, à côté de son incapacité d’honorer ses engagements, le gouvernement recourt à l’arme de la faim. En effet, d’après les mêmes informations, ce dernier a décidé de geler les salaires des fonctionnaires en grève, même pour ceux du secondaire qui pourtant, avaient arrêté le travail le 28 septembre 2009. D’après toujours les mêmes informations des milieux enseignants, quand bien même l’ordonnance ministérielle serait de nouveau signée avec conformité au niveau des dates, rien n’indique que les syndicats reprendraient immédiatement le travail, tant des ordonnances ont été signées sans qu’elles soient suivies d’effets. Les syndicats en grève exigent donc qu’il y ait un acte d’engagement dûment signé par le gouvernement et qui indiquerait la chronologie de la mise en application des promesses jusqu’ici non honorées et qui constituent la pomme de discorde entre le gouvernement et les enseignants. Burundi – Politique. Pourquoi la tentative de scinder en deux le Fnl a suscité tant de protestations dans l’opinion ? Des réactions continuent à tomber à propos du congrès de ce dimanche du front national de libération (Fnl), congrès tenu sous la haute protection des forces de l’ordre ainsi que sous la présence de hauts cadres du Cndd – Fdd. Après les partis politiques, surtout ceux de l’opposition – le Frodebu et le Cndd – de s’exprimer sur ce coup de force orchestré par l’ancien porte – parole du Fnl, Pasteur Habimana et Jacques Kenese qui ont destitué Agathon Rwasa, les médias locaux se sont fait l’écho depuis hier de ce coup en faisant observer les irrégularités qui ont émaillé la tenue de ce congrès, ainsi la responsabilité manifeste du ministre de l’intérieur, M. Edouard Nduwimana. Ce dernier a en effet autorisé à des individus exclus à leur parti de convoquer un congrès. Mais M. Nduwimana s’en défend en déclarant que si les 3 /4 des membres d’un parti politique le désirent, ils ont la latitude de le faire. La situation est donc grave, ce qui a poussé même la société civile à condamner ces manœuvres divisionnistes du parti au pouvoir qui est toujours tenté à semer des divisions au sein des formations politiques qui peuvent lui constituer une entrave. Le président de l’observatoire de l’action gouvernementale (Oag), Onésphore Nduwayo a déjà alerté l’opinion et fait porter toute la responsabilité des conséquences qui arriveraient au ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana. Rappelons que ce n’est pas la première fois que le parti au pouvoir tente de diviser les partis politiques via leurs propres membres. Il en a été ainsi au Frodebu avec la création du parti Sahwanya Frodebu Nyakuri Iragi rya Ndadaye du Dr Jean Minani, mais l’opinion burundaise ne s’en est pas offusquée outre mesure d’où la question de savoir pourquoi tant de protestations avec la scission des Fnl en deux ? Pour certains, la division des Fnl dont les militants viennent à peine d’enterrer la hache de guerre peut donner lieu à des confrontations susceptibles d’embraser tout le pays. Pour d’autres par contre, c’est parce que le Cndd – Fdd a échoué sur tous les plans et déçu tout le monde à telle enseigne que chaque manœuvre tendant à déstabiliser tel ou tel autre parti susceptible de le mettre en mal en 2010 pousse l’opinion à exprimer son ras – le – bol qui conduit souvent à un raz de marée de protestations. Les protestations indignées de la classe politique et même de la société ne sont qu’à interpréter dans ce sens. Burundi – Administration. Marcelline Bararufise remet de l’ordre dans l’administration communale de Giharo. Au cours de ses éditions antérieures, l’agence Net Press avait souligné qu’une épée de Damoclès reste suspendue sur les administrateurs communaux de toute la province de Rutana qui ne sont pas dans les bonnes grâces de l’administrateur directeur général de la Sosumo , Alexis Ntaconzoba. Ce dernier qui gère la Sosumo comme sa propre entreprise, et ce ne sont pas les informations qui circulent sur le Web qui diraient le contraire, ne lésine pas sur les moyens et donnent des billets sonnants et trébuchants aux conseillers réticents quand il est question de destituer un administrateur communal jugé indésirable par le même patron de la Sosumo. C’est dans cette logique que deux administrateurs communaux, celui de Giharo ainsi que celui de Bukemba ont été destitués. Les arguments avancés pour leur destitution sont presque les mêmes et portent à rire puisqu’il s’agit de la mauvaise gestion alors que la Sosumo est loin d’être un modèle en matière de bonne gestion. D’après des informations qui avaient été avancées par l’Agence Net Press, ces administrateurs ont été limogés sur le bon vouloir d’Alexis Ntaconzoba pour ne pas constituer une entrave à lui au cours de l’élaboration des listes électorales du Cndd – Fdd en province de Rutana en 2010. Dans ce dessein, Alexis Ntaconzoba serait de commun accord avec un député nommé Ciza élu dans la circonscription de Rutana et l’Adg de la Bnde , les trois hommes sortis du néant par la victoire du Cndd – Fdd en 2005, voudraient à tout prix qu’ils soient placés en ordre utile en 2010 sur les listes électorales. Le gouverneur de la province de Rutana, Mme Marcelline Bararufise, qui était au courant de toutes ces combines, vient de remettre de l’ordre dans la commune de Giharo en réhabilitant l’administrateur qui avait été déchu au cours du mois de septembre. Pour le cas de l’administrateur de Bukemba, Mme Bararufise s’est remise au ministère de l’intérieur pour se pencher sur ce cas. Mais d’ores et déjà, l’on ne peut que féliciter le gouverneur de Rutana qui a compris que toutes les destitutions qui sont en train de se faire dans sa province ou ailleurs le sont suite à des calculs électoralistes. Signalons cependant que même si le patron de la Sosumo est pointé du doigt pour être derrière toutes ces destitutions, il s’en est défendu sur les ondes d’une radio locale en déclarant n’avoir aucun intérêt là-dedans parce que n’étant même pas membre d’aucun conseil de Rutana. Mais, selon les informations qui viennent de cette entité administrative, grisé par son poste avec des avantages y afférents, Alexis Ntaconzoba veut être à tout prix le maître à penser de tous les « Bagumyabanga ».
octobre 2009 (Net Press).

Bras de fer:éducation,fonction publique,Fnl

Burundi – Enseignement. La seule réponse attendue du ministre Ernest Mberamiheto. Au cours des dernières grandes vacances scolaires, le ministre chargé de l’enseignement primaire et secondaire avait fait une annonce qui avait beaucoup réjoui tous les hommes et toutes les femmes attachés à la légalité et à un enseignement de qualité. Ernest Mberamiheto avait en effet promis que son ministère allait fixer un œil vigilant sur le fonctionnement des écoles privées au niveau du primaire et du secondaire, afin qu’elles se défassent de leur image de mercantilisme qui leur colle sur la peau depuis bien longtemps. Une liste de quelques unes parmi celles qui ne remplissaient pas de conditions d’agrément avait même été publiée, mais le geste concret que tout le monde attendait n’a pas été posé, à moins qu’il l’ait été très discrètement ou dans la clandestinité. Mais il est plus probable que rien n’a été fait dans ce sens, quand on a appris hier ce qu’il ne serait pas exagéré de qualifier de « scandale » à l’école Newton de Nyakabiga. Dans cet établissement en effet, le directeur, un certain Bendela, de nationalité congolaise, a enduit en classe supérieure des élèves ayant échoué dans une autre école en classe inférieure. Afin de faire disparaître toute trace de cette fraude honteuse, il a détruit le palmarès de l’année scolaire 2008-2009, qui se trouvait dans le bureau du préfet des études, après l’avoir chassé et pénétré dedans de force par effraction. M. Bendela, qui mérite péniblement le qualificatif de « monsieur », a procédé par une méthode déjà en vigueur dans certaines autres écoles privées : détruire le bulletin sur lequel figure les échecs, et fabriquer un autre sur lequel toutes les notes en rouge ont disparu. Et pourtant, ces méthodes sont connues de l’inspection générale de l’enseignement, dont les cadres auraient du mal à rejeter les accusations de corruption dont ils font l’objet pour se montrer « compréhensifs » sur l’ouverture et le fonctionnement de telles ou telles écoles privées qui ne rempliraient pas les conditions requises. En refusant aux journalistes trop curieux d’avoir accès au palmarès de l’année dernière, le directeur de l’école Newton les a informés que le dossier se trouve au ministère de l’enseignement primaire et secondaire qui se prononcera au dernier ressort.
Le minimum qu’on espère est que cette école sera fermée sans autres formes de procès, afin que la sanction serve de modèle aux autres prédateurs sans scrupule qui voudraient s’enrichir aux frais des parents sans une contrepartie en qualité de l’enseignement prodigué. Burundi – Politique. Le Cndd-Fdd persiste et signe dans sa volonté imperturbable de destituer Agathon Rwasa. Bujumbura, le 7 octobre 2009 (Net Press). Finalement, la tenue du congrès extraordinaire qui, le dimanche 4 octobre 2009, a limogé Agathon Rwasa de la direction des Fnl, n’était que pure comédie. Il aurait suffit que le ministère de l’intérieur sorte une ordonnance précisant que le président de l’ex-Palipehutu- Fnl s’appelle Kenese et non plus Rwasa. La réunion du 4 octobre 2009 au bar Montana n’a donc été qu’un gaspillage d’argent et d’énergies, tellement la volonté du parti au pouvoir de destituer Agathon Rwasa sans même sauver les apparences a été manifeste hier. En effet, n’eussent été les manifestations de près d’un demi millier de jeunes des Fnl décidés à sauvegarder la légitimité à la tête des forces nationales de libération, la police s’apprêtait à chasser Agathon Rwasa de la permanence du parti située à Mutanga Nord tout près de l’hôpital militaire pour y installer Jacques Kenese et son équipe usurpatrice. La police n’a donc pas osé franchir le Rubicon qui aurait consisté à disperser les manifestants par la force, car ils ont déclaré qu’ils étaient prêts à affronter les sbires envoyés par le parti présidentiel avec des mains nues. Ainsi donc, le Cndd-Fdd moque comme d’une gigne de toutes les protestations entendues depuis dimanche soir, venues de tous les horizons. Même la mise en garde du chef de la mission diplomatique tanzanienne à Bujumbura qui qualifiait de « ventriotes » ceux qui cherchaient à déstabiliser les Fnl (le Cndd-Fdd, Ndlr) n’y ont rien fait, comme si les responsables au plus haut sommet de ce parti voulaient à tout prix le retour de l’instabilité et même la guerre, afin que les élections soient reportées sine die. Au cas où le Cndd-Fdd persisterait dans sa volonté de faire du forcing pour chasser de la tête de l’ex-mouvement rebelle, le successeur légitime de Rémy Gahutu, il ne resterait plus aux forces vives de la Nation et à celles du Cndd-Fdd, très nombreuses, à ne pas vouloir le retour de la guerre, ainsi qu’à la communauté internationale pour se lever comme un seul homme afin de dire au pouvoir actuel que trop c’est trop, parce que les Burundais de toutes les appartenances politico-ethniques sont fatigués de la guerre. Burundi – Malversations économiques. L’Olucome s’inquiète de la paralysie répétitive des activités au sein des services publics. Dans son communiqué de presse rendu public ce 7 octobre 2009, l’observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) rappelle que la paralysie quasi-généralisée du travail dans les services publics a commencé avec une ampleur inquiétante au cours des mois de mars, avril et mai 2009, dans le secteur de la santé publique où l’arrêt de travail des blouses blanches a eu des répercussions néfastes sur la santé de la population et entraînant même des pertes en vies humaines.
L’Olucome indique également qu’une paralysie des activités s’observe actuellement dans le secteur éducatif où les enseignants du primaire et du secondaire ont déclenché un mouvement de grève depuis plus de deux semaines sur fond des réclamations d’ordre salarial. En effet, l’inquiétude de cet observatoire est d’autant plus grande du fait que le personnel soignant menace de déclencher un autre mouvement de grève à partir du 8 octobre 2009 au cas où le gouvernement n’honorerait pas ses engagements. Plus d’un trouve alors que les probabilités du déclenchement de cette grève sont grandes, du moment que les revendications des syndicats des enseignants et du personnel soignant reposent sur des acquis que le gouvernement a promis de leur accorder, mais qu’il tarde à concrétiser dans les faits. Pire encore, ajoute M. Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, les centrales syndicales (Cosybu et Csb) ont déjà annoncé qu’elles sont prêtes à soutenir les syndicats en grève, au cas où leurs réclamations ne trouveraient pas une solution. Selon cet observatoire, certains faits justifient ce climat malsain qu’on observe dans le monde du travail. Il s’agit en premier lieu d’un manque de politique salariale exempte de toute disparité. L’Olucome dénonce ici des disproportions observées au niveau des salaires des fonctionnaires de l’Etat, où certains fonctionnaires couverts des statuts spéciaux, bénéficient des salaires élevés et jouissent des avantages multiples – par exemple des indemnités diverses et exonérées d’impôts – au moment où d’autres n’ont droit qu’à un salaire de misère qui ne leur permet pas de joindre les deux bouts du mois. En deuxième lieu, cet observatoire trouve que le manque de dialogue sincère et honnête entre l’employeur qui est le gouvernement d’une part et les employés d’autre part est un autre facteur-déclencheur de ces mouvements de grève. Le troisième facteur avancé par l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques est le manque criant de planification.
Selon M. Rufyiri, le gouvernement devrait mettre sur pied un cadre permanent des négociations pour traiter toute question éventuelle d’ordre social, ce qui permettrait à éviter au plus vite, toute paralysie de travail sur fond des revendications d’ordre salarial. Cet état de fait, souligne l’Olucome, a une incidence très grave sur l’économie burundaise en général, et sur sa population en particulier. Se référant uniquement sur l’effectif des élèves du secondaire internes au cours de l’année scolaire 2008-2009, estimés à 45.033 élèves, en raison de 557 Fbu équivalent à une ration journalière de chaque élève, le trésor public enregistre un manque à gagner de 25.083.381 Fbu par jour suite à la grève en cours. Si cette situation perdure durant un mois, le Burundi perdrait 752.501.430 Fbu. A ce montant colossal, s’ajouterait une somme de l’ordre de 5..763.820.438 Fbu par mois, correspondant au salaire versé aux grévistes (48.920 enseignants).
Dans le secteur de la santé publique, l’Olucome trouve qu’au cas où le personnel soignant déclencherait le mouvement de grève le 8 octobre 2009, le pays perdrait 466.258.790 Fbu par mois pour un effectif de 4106 des fonctionnaires sous contrats et 143.736.155 Fbu pour les sous-statuts qui font un total de 609.994.945 Fbu de manque à gagner sans parler des pertes en vies humaines qui suivraient. Cet observatoire recommande donc au gouvernement de concrétiser ses promesses sur la politique d’harmonisation des salaires de tous les fonctionnaires de l’Etat. Il estime que ceci permettrait d’éradiquer les inégalités déjà observables chez les fonctionnaires de l’Etat. Il lui recommande enfin de penser à une politique de production afin qu’il y ait des ressources à partager.

octobre 2009 (Net Press)

Vives tensions à la frontière burundo-congolaise

2 300 réfugiés congolais du Burundi ont tenté sans succès de retourner dans leur pays, la République démocratique du Congo. En entamant cette longue marche, ces réfugiés banyamulengue entendaient protester contre les mauvaises conditions de vie dans les camps du Burundi. La marche a d'abord été stoppé par les autorités burundaises, puis la frontière congolaise a été fermé. Les heurts avec la police burundaise ont fait 5 blessés.
Le journal congolais L'Avenir se demande à juste titre : "ce qui se cache derrière cet entêtement des réfugiés banyamulenge contre la volonté de tout le monde qui les empêche de rentrer au pays avant la fin de la traque des FDLR ?".
Les 2 300 réfugiés réfugiés tutsi congolais, qui ont en grande majorité fui la région du Sud-Kivu en 2004 (à cause notamment des FDLR), refusaient d'être transférés dans un nouveau camp de réfugiés de la région de Ruyigi (à l'Est du Burundi), craignant pour leur sécurité.Selon L'Avenir, "les dirigeants burundais ne sont pas seuls à déconseiller ce retour précipité des réfugiés. La Rdc n’est également pas prête à les accueillir à cause des opérations de traque des FDLR qui se déroulent dans cette partie du Kivu".
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) n’encourage pas plus ce retour. Mais pour son porte-parole, " la volonté des réfugiés congolais pourra être prise en compte. Car nous ne pouvons pas les transférer de force ; ils ont le droit de refuser de se rendre à Bwagiriza (dans l'autre camp prévu par le Burundi). S’ils n’y vont pas, cela suppose qu’ils aient une autre solution ". Mais en ce qui concerne leur retour en RDC, le HCR est très clair : " le retour ne pourra avoir lieu qu’à l’issue des discussions entre Kinshasa et Bujumbura. Tout est question des conditions sécuritaires ". L'arrivée de ces réfugiés constituerait nettement une menace pour Kinshasa, alors que cette province est encore en pleine guerre et où les populations qui y vivent sont en déplacement. Les réfugiés du Burundi compliquerait donc la tâche du gouvernement.
Toujours pour L'Avenir, la venue soudaine des réfugiés serait "un piège et une bonne manière de déterrer la hache de guerre sur fond des revendications identitaires et de nationalité. Le gouvernement doit résister à la tentative de se faire mauvaise conscience au point d’accepter un rapatriement suicidaire pour les réfugiés et même pour le gouvernement". La RDC, le Burundi et le HCR cherchent donc à négocier un peu de temps pour préparer cet éventuel retour.
Christophe Rigaud

Les refuguiés Tutsis Congolais chassées du Burundi

Des réfugiés tutsi congolais empêchés de rentrer en République démocratique du Congo (RDC) ont annoncé samedi avoir finalement accepté leur relogement dans un camp de l'est du Burundi, à partir de ce jour même, selon les autorités burundaises.
Ils venaient de rencontrer le premier vice-président burundais, Yves Sahinguvu, qui leur a "garanti la sécurité". "Nous venons de recevoir le premier vice-président de la République. Il nous a dit que le Congo n'était pas prêt à nous accueillir et qu'il fallait donc aller dans le camp de Ruyigi (province de Ruyigi), nous lui avons parlé de nos inquiétudes, mais il nous a tellement garanti notre sécurité que nous avons accepté d'aller dans le camp de Bwagiriza ( 180 km à l'est de la capitale)", a déclaré Freddy Gakunzi, le président des réfugiés tutsi congolais du camp de Mwaro (centre).
Le premier vice-président a fait le déplacement pour "convaincre les réfugiés congolais qui s'y trouvent d'aller à Ruyigi pour leur bien", a expliqué à l'AFP Didace Nzikoruriho, coordinateur de l'Office burundais chargé des réfugiés (OFPRA).
"Une partie des réfugiés sera acheminée dans le camp de Bwagiriza dès cet après-midi et le reste suivra demain matin", a-t-il précisé. Jeudi, les autorités congolaises avaient fermé le poste frontière de Kavimvira, frontalier avec le Burundi, pour empêcher le retour de quelque 2.300 réfugiés tutsi congolais, organisé par Bujumbura. Kinshasa avait justifié cette fermeture "provisoire" en expliquant vouloir "préparer" et "mieux encadrer" ce rapatriement. "Nous nous demandons pourquoi est-ce que le gouvernement congolais refuse de nous (banyamulenge) recevoir alors que des réfugiés congolais issus d'autres tribus rentrent au Congo chaque jour, sans aucun problème?", s'est demandé M. Gakunzi.
Vendredi, le Burundi avait menacé de déplacer par la force, vers un camp de l'est du pays, ces réfugiés tutsi parce qu'il ne pouvait pas "laisser des gens prendre une décision aussi irresponsable que de rentrer dans un pays (...) où leur gouvernement déclare qu'il n'est pas prêt à les accueillir", a expliqué le ministre de la Sécurité, le général Alain Guillaume Bunyoni. Au moins deux ministres congolais sont arrivés à Bujumbura samedi en vue de "traiter de cette question", a annoncé le général Bunyoni, sans autre précision. Les réfugiés, ayant en grande majorité fui la province du Sud-Kivu (est de la RDC) en 2004 et actuellement installés à Mwaro, avaient souhaité rentrer dans leur pays d'origine après avoir refusé d'être transférés dans un nouveau camp dans l'est, invoquant des raisons de sécurité.
Ils s'étaient affrontés à deux reprises aux forces de l'ordre qui tentaient de les en empêcher et de les transférer dans le nouveau camp. Lundi, le HCR avait conseillé "aux réfugiés congolais au Burundi de ne pas retourner pour le moment" dans leur région d'origine, "du fait des conditions de sécurité actuelles".
La question des Tutsis congolais du Sud-Kivu --plus connus sous le nom de Banyamulenge-- est très sensible dans la région, en particulier dans la ville frontalière d'Uvira, où le ressentiment anti-Tutsi est encore très vivace.
2009 AFP

10 octobre 2009

Obama Barak :Prix Nobel 2009

Les félicitations ont afflué après l'attribution inattendue du prix Nobel de la Paix au président américain Barack Obama, mais les encouragements à redoubler d'efforts pour la paix dans le monde ont été tout aussi nombreux, prenant parfois des allures de mises en demeure. Au milieu du concert de louanges, certains, comme le président du Parti républicain américain, ont émis des réserves sur le choix du Comité Nobel, et trois prix Nobel de la Paix, dont Lech Walesa, l'ont ouvertement désapprouvé. Le Comité Nobel a récompensé Barack Obama pour avoir «créé un nouveau climat dans la politique internationale». Sa décision est intervenue alors que les Etats-Unis sont engagés dans deux guerres, l'une en Irak, l'autre en Afghanistan, et sont confrontés à deux crises relatives aux projets nucléaires de l'Iran et de la Corée du Nord. Ce Nobel est un encouragement pour «le désarmement nucléaire» et «la paix dans le monde», a estimé le Vatican. Aux Etats-Unis, le sénateur républicain John McCain, adversaire malheureux de M. Obama dans la course à la Maison Blanche, s'est réjoui. «Je me joins à mes compatriotes américains pour exprimer notre fierté envers notre président en cette occasion», a-t-il déclaré. Mais le président du Parti républicain, Michael Steele, s'est montré critique. «Une chose est sûre : le président Obama ne recevra pas de récompense des Américains pour les créations d'emplois, la responsabilité budgétaire, ou pour avoir lié ses paroles à des actes», a-t-il dit. M. Steele, le premier Noir à diriger le Parti républicain, a estimé que les Américains se posaient la question suivante: «Qu'a donc accompli le président Obama?». En revanche, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué le choix de Barack Obama, qui «personnifie un nouvel esprit de dialogue sur les plus grands problèmes mondiaux». Le président américain apporte «l'espoir d'un monde en paix avec lui-même», a estimé le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, tandis que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a vu dans le choix de M. Obama un «encouragement» pour tous ceux qui souhaitent un monde plus sûr. «Cet honneur est bien mérité», pour le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. La chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero ont vu dans la récompense au président américain une «incitation». Une «incitation pour le président et pour nous tous», selon Mme Merkel. «Une incitation, un soutien au président pour qu'il remporte des succès dans la recherche de la paix», selon M. Zapatero. Le président français Nicolas Sarkozy a salué les «efforts extraordinaires» de M. Obama «en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationale». Le Conseil des ministres italiens «a applaudi à l'annonce que Barack Obama avait obtenu le prix Nobel de la paix», a déclaré le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi. Le Premier ministre britannique Gordon Brown est en revanche resté discret. Ses services ont simplement indiqué que des félicitations avaient été envoyées. Ni le président russe Dmitri Medvedev, ni le Premier ministre Vladimir Poutine n'avaient réagi vendredi en début de soirée. Le Premier ministre canadien Stephen Harper s'est déclaré «très heureux» pour le président américain, tandis que le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé que le prix Nobel était «en de bonnes mains». C'est un «prix accordé aux promesses et aux bonnes intentions», car Barack Obama a «peu de choses concrètes à montrer», a rapporté, citant un député, un site internet officiel cubain. Le choix du Comité Nobel a été salué notamment par Israël et par l'Autorité palestinienne. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré qu'il espérait «oeuvrer en étroite collaboration avec (Barack Obama) pendant les prochaines années pour faire avancer la paix». Le président israélien Shimon Peres, lui-même lauréat du Prix en 1994, s'est félicité qu'avec M. Obama la paix soit «devenue une vraie priorité». L'Autorité palestinienne a félicité M. Obama. Son président Mahmoud Abbas a rappelé qu'il espérait que la paix prévaudrait «en Palestine et dans la région sous la présidence de M. Obama». L'Iran, en pleine négociation avec les grandes puissances dont les Etats-Unis sur son programme nucléaire, a espéré que la récompense inciterait M. Obama «à emprunter la voie qui apportera la justice dans le monde». Le Hamas a exprimé son scepticisme. M. Obama «n'a rien présenté aux Palestiniens, si ce n'est des promesses et de bonnes intentions», a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste. Au moment où M. Obama envisage une nouvelle stratégie en Afghanistan, son homologue afghan, Hamid Karzaï, a estimé qu'il était la «bonne personne» pour recevoir le prix. Mais les talibans ont condamné cette attribution, déclarant n'avoir «perçu aucun changement de stratégie pour la paix». Le roi du Maroc Mohammed VI a quant à lui salué «l'engagement personnel» de M. Obama en faveur de la paix. Les dirigeants africains doivent maintenant aider M. Obama à développer le continent, a déclaré le Premier ministre zimbabwéen Morgan Tsvangirai. Pour la Fondation Nelson Mandela, M. Obama doit renforcer «son engagement (...) pour continuer de promouvoir la paix et la fin de la pauvreté». Depuis que M. Obama est au pouvoir, «je vois le monde changer», a dit le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama. «Cela augmente les attentes de le voir défendre les nations opprimées», a déclaré pour sa part la dissidente ouïghoure en exil Rebiya Kadeer. La décision du Comité Nobel, largement saluée dans le monde, n'a pas fait l'unanimité parmi les précédents prix Nobel de la Paix. L'ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, lauréat en 1990, a adressé ses félicitations à M. Obama, qui a «contribué à changer l'atmosphère dans le monde». Le dalaï lama, actuellement en visite à Washington, a noté que ce prix saluait l'approche de «sagesse» et de «dialogue» de M. Obama. Mais l'ex-président polonais Lech Walesa a jugé cette attribution prématurée. «Qui, Obama? Si vite? Trop vite! Il n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit. Pour le moment il ne fait que proposer», a dit à l'AFP le lauréat du Nobel de la Paix 1983. La lauréate de 1976, l'Irlandaise du Nord Mairead Corrigan Maguire, a déclaré que le prix avait été décerné de façon précipitée et qu'il s'agissait d'une décision «très triste», tandis que le récipiendaire du prix en 1980, l'Argentin Adolfo Perez Esquivel, s'est dit «surpris» de l'attribution du prix au dirigeant d'un pays qui «commet le plus d'agressions au monde». Ngenzirabona@2009
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