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11 octobre 2009

Quefait le gouvernement Nkurunziza ?

Burundi – Droits de l’homme. L’Uprona condamne l’attitude du gouvernement et du Hcr dans le démantèlement du camp de Gihinga. Le parti Uprona vient de réagir à chaud face à la situation pour le moins critique dans laquelle sont plongés depuis avant – hier, les réfugiés congolais Banyamulenge, expulsés contre leur gré du camp de Gihinga. Selon ce parti, l’attitude du gouvernement burundais et du Hcr dans cette affaire est surprenante et coupable parce qu’elle est contraire aux conventions internationales et aux lois nationales. Au terme de ces dispositions en effet, le gouvernement du Burundi a l’obligation d’assurer la protection des droits des réfugiés congolais en leur assurant la sécurité et en assurant leur alimentation. Par ailleurs, le parti Uprona déplore l’usage de la force à laquelle a fait recours le gouvernement et le Hcr pour contraindre les réfugiés à quitter le camp de Gihinga, où ceux – ci se sentent sécurisés, vers un autre camp, celui de Bwagiriza à Ruyigi, où ils affirment détenir des preuves de leur insécurité. De même, le parti Uprona se pose autant de questions à propos de l’attitude adoptée par le haut commissariat des réfugiés. Sous quelles conditions peut-il invoquer l’arrêt de son assistance à des personnes dotées du statut de réfugiés ? Comment le Hcr peut –il faire prévaloir le prétexte d’accorder l’assistance à conditions que les réfugiés le rejoignent dans un lieu imposé unilatéralement ? Ce parti exige donc au gouvernement le respect des engagements internationaux qu’il a pris en continuant à assurer la protection des réfugiés congolais et à leur accorder l’assistance matérielle dont ils ont besoin. L’Uprona estime en outre que l’attitude prise par le gouvernement face à la question des réfugiés Banyamulenge le décrédibilise dans le concert des nations et ne fait plus non plus honneur au Hcr et lui impute une part de responsabilité dans les malheurs qui arriveront à ces réfugiés. Burundi – Travail – Enseignement. La grève continue dans le secteur de l’enseignement : le gouvernement fait comme si de rien n’était. Le mouvement de grève entre dans sa troisième semaine pour les enseignants des écoles primaires publiques au moment où ceux de l’enseignement secondaire quant à eux en sont à leur deuxième semaine. Pendant ce temps, le gouvernement s’enferme dans un silence coupable comme si de rien n’était. Mises à part les dernières déclarations du ministre de la fonction publique et du travail, Mme Annonciate Sendazirasa, reprochant les enseignants de n’avoir pas eu confiance en elle lorsqu’elle leur avait rassuré que le décret présidentiel tant réclamé sera signé incessamment, une fois revenu de ses vacances, des déclarations qui ont été vite démenties par les syndicats en grève par la suite, ce fut un silence radio qui a été observé au moment où les enfants du primaire et du secondaire étaient acculés à un congé forcé, faute d’enseignants. Selon des informations en provenance des milieux syndicaux, la ministre de la fonction publique et du travail vient de signer ce 5 octobre 2009, une ordonnance indiquant les modalités d’application du décret présidentiel du 30 septembre 2009. Mais curieusement, ladite ordonnance comporte des erreurs énormes qui font qu’elle soit sujette à caution. D’après les mêmes informations en effet, l’ordonnance en question comporte une discordance au niveau des dates. Elle est signée en effet le 5 septembre 2009 en précisant qu’elle fait suite au décret présidentiel du 30 septembre 2009 alors que celui – ci a été signé longtemps après, une incohérence qui ne tranquillise pas du tout les milieux enseignants. La situation risque en outre de s’enliser dans la mesure où, à côté de son incapacité d’honorer ses engagements, le gouvernement recourt à l’arme de la faim. En effet, d’après les mêmes informations, ce dernier a décidé de geler les salaires des fonctionnaires en grève, même pour ceux du secondaire qui pourtant, avaient arrêté le travail le 28 septembre 2009. D’après toujours les mêmes informations des milieux enseignants, quand bien même l’ordonnance ministérielle serait de nouveau signée avec conformité au niveau des dates, rien n’indique que les syndicats reprendraient immédiatement le travail, tant des ordonnances ont été signées sans qu’elles soient suivies d’effets. Les syndicats en grève exigent donc qu’il y ait un acte d’engagement dûment signé par le gouvernement et qui indiquerait la chronologie de la mise en application des promesses jusqu’ici non honorées et qui constituent la pomme de discorde entre le gouvernement et les enseignants. Burundi – Politique. Pourquoi la tentative de scinder en deux le Fnl a suscité tant de protestations dans l’opinion ? Des réactions continuent à tomber à propos du congrès de ce dimanche du front national de libération (Fnl), congrès tenu sous la haute protection des forces de l’ordre ainsi que sous la présence de hauts cadres du Cndd – Fdd. Après les partis politiques, surtout ceux de l’opposition – le Frodebu et le Cndd – de s’exprimer sur ce coup de force orchestré par l’ancien porte – parole du Fnl, Pasteur Habimana et Jacques Kenese qui ont destitué Agathon Rwasa, les médias locaux se sont fait l’écho depuis hier de ce coup en faisant observer les irrégularités qui ont émaillé la tenue de ce congrès, ainsi la responsabilité manifeste du ministre de l’intérieur, M. Edouard Nduwimana. Ce dernier a en effet autorisé à des individus exclus à leur parti de convoquer un congrès. Mais M. Nduwimana s’en défend en déclarant que si les 3 /4 des membres d’un parti politique le désirent, ils ont la latitude de le faire. La situation est donc grave, ce qui a poussé même la société civile à condamner ces manœuvres divisionnistes du parti au pouvoir qui est toujours tenté à semer des divisions au sein des formations politiques qui peuvent lui constituer une entrave. Le président de l’observatoire de l’action gouvernementale (Oag), Onésphore Nduwayo a déjà alerté l’opinion et fait porter toute la responsabilité des conséquences qui arriveraient au ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana. Rappelons que ce n’est pas la première fois que le parti au pouvoir tente de diviser les partis politiques via leurs propres membres. Il en a été ainsi au Frodebu avec la création du parti Sahwanya Frodebu Nyakuri Iragi rya Ndadaye du Dr Jean Minani, mais l’opinion burundaise ne s’en est pas offusquée outre mesure d’où la question de savoir pourquoi tant de protestations avec la scission des Fnl en deux ? Pour certains, la division des Fnl dont les militants viennent à peine d’enterrer la hache de guerre peut donner lieu à des confrontations susceptibles d’embraser tout le pays. Pour d’autres par contre, c’est parce que le Cndd – Fdd a échoué sur tous les plans et déçu tout le monde à telle enseigne que chaque manœuvre tendant à déstabiliser tel ou tel autre parti susceptible de le mettre en mal en 2010 pousse l’opinion à exprimer son ras – le – bol qui conduit souvent à un raz de marée de protestations. Les protestations indignées de la classe politique et même de la société ne sont qu’à interpréter dans ce sens. Burundi – Administration. Marcelline Bararufise remet de l’ordre dans l’administration communale de Giharo. Au cours de ses éditions antérieures, l’agence Net Press avait souligné qu’une épée de Damoclès reste suspendue sur les administrateurs communaux de toute la province de Rutana qui ne sont pas dans les bonnes grâces de l’administrateur directeur général de la Sosumo , Alexis Ntaconzoba. Ce dernier qui gère la Sosumo comme sa propre entreprise, et ce ne sont pas les informations qui circulent sur le Web qui diraient le contraire, ne lésine pas sur les moyens et donnent des billets sonnants et trébuchants aux conseillers réticents quand il est question de destituer un administrateur communal jugé indésirable par le même patron de la Sosumo. C’est dans cette logique que deux administrateurs communaux, celui de Giharo ainsi que celui de Bukemba ont été destitués. Les arguments avancés pour leur destitution sont presque les mêmes et portent à rire puisqu’il s’agit de la mauvaise gestion alors que la Sosumo est loin d’être un modèle en matière de bonne gestion. D’après des informations qui avaient été avancées par l’Agence Net Press, ces administrateurs ont été limogés sur le bon vouloir d’Alexis Ntaconzoba pour ne pas constituer une entrave à lui au cours de l’élaboration des listes électorales du Cndd – Fdd en province de Rutana en 2010. Dans ce dessein, Alexis Ntaconzoba serait de commun accord avec un député nommé Ciza élu dans la circonscription de Rutana et l’Adg de la Bnde , les trois hommes sortis du néant par la victoire du Cndd – Fdd en 2005, voudraient à tout prix qu’ils soient placés en ordre utile en 2010 sur les listes électorales. Le gouverneur de la province de Rutana, Mme Marcelline Bararufise, qui était au courant de toutes ces combines, vient de remettre de l’ordre dans la commune de Giharo en réhabilitant l’administrateur qui avait été déchu au cours du mois de septembre. Pour le cas de l’administrateur de Bukemba, Mme Bararufise s’est remise au ministère de l’intérieur pour se pencher sur ce cas. Mais d’ores et déjà, l’on ne peut que féliciter le gouverneur de Rutana qui a compris que toutes les destitutions qui sont en train de se faire dans sa province ou ailleurs le sont suite à des calculs électoralistes. Signalons cependant que même si le patron de la Sosumo est pointé du doigt pour être derrière toutes ces destitutions, il s’en est défendu sur les ondes d’une radio locale en déclarant n’avoir aucun intérêt là-dedans parce que n’étant même pas membre d’aucun conseil de Rutana. Mais, selon les informations qui viennent de cette entité administrative, grisé par son poste avec des avantages y afférents, Alexis Ntaconzoba veut être à tout prix le maître à penser de tous les « Bagumyabanga ».
octobre 2009 (Net Press).

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