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11 octobre 2009

Bras de fer:éducation,fonction publique,Fnl

Burundi – Enseignement. La seule réponse attendue du ministre Ernest Mberamiheto. Au cours des dernières grandes vacances scolaires, le ministre chargé de l’enseignement primaire et secondaire avait fait une annonce qui avait beaucoup réjoui tous les hommes et toutes les femmes attachés à la légalité et à un enseignement de qualité. Ernest Mberamiheto avait en effet promis que son ministère allait fixer un œil vigilant sur le fonctionnement des écoles privées au niveau du primaire et du secondaire, afin qu’elles se défassent de leur image de mercantilisme qui leur colle sur la peau depuis bien longtemps. Une liste de quelques unes parmi celles qui ne remplissaient pas de conditions d’agrément avait même été publiée, mais le geste concret que tout le monde attendait n’a pas été posé, à moins qu’il l’ait été très discrètement ou dans la clandestinité. Mais il est plus probable que rien n’a été fait dans ce sens, quand on a appris hier ce qu’il ne serait pas exagéré de qualifier de « scandale » à l’école Newton de Nyakabiga. Dans cet établissement en effet, le directeur, un certain Bendela, de nationalité congolaise, a enduit en classe supérieure des élèves ayant échoué dans une autre école en classe inférieure. Afin de faire disparaître toute trace de cette fraude honteuse, il a détruit le palmarès de l’année scolaire 2008-2009, qui se trouvait dans le bureau du préfet des études, après l’avoir chassé et pénétré dedans de force par effraction. M. Bendela, qui mérite péniblement le qualificatif de « monsieur », a procédé par une méthode déjà en vigueur dans certaines autres écoles privées : détruire le bulletin sur lequel figure les échecs, et fabriquer un autre sur lequel toutes les notes en rouge ont disparu. Et pourtant, ces méthodes sont connues de l’inspection générale de l’enseignement, dont les cadres auraient du mal à rejeter les accusations de corruption dont ils font l’objet pour se montrer « compréhensifs » sur l’ouverture et le fonctionnement de telles ou telles écoles privées qui ne rempliraient pas les conditions requises. En refusant aux journalistes trop curieux d’avoir accès au palmarès de l’année dernière, le directeur de l’école Newton les a informés que le dossier se trouve au ministère de l’enseignement primaire et secondaire qui se prononcera au dernier ressort.
Le minimum qu’on espère est que cette école sera fermée sans autres formes de procès, afin que la sanction serve de modèle aux autres prédateurs sans scrupule qui voudraient s’enrichir aux frais des parents sans une contrepartie en qualité de l’enseignement prodigué. Burundi – Politique. Le Cndd-Fdd persiste et signe dans sa volonté imperturbable de destituer Agathon Rwasa. Bujumbura, le 7 octobre 2009 (Net Press). Finalement, la tenue du congrès extraordinaire qui, le dimanche 4 octobre 2009, a limogé Agathon Rwasa de la direction des Fnl, n’était que pure comédie. Il aurait suffit que le ministère de l’intérieur sorte une ordonnance précisant que le président de l’ex-Palipehutu- Fnl s’appelle Kenese et non plus Rwasa. La réunion du 4 octobre 2009 au bar Montana n’a donc été qu’un gaspillage d’argent et d’énergies, tellement la volonté du parti au pouvoir de destituer Agathon Rwasa sans même sauver les apparences a été manifeste hier. En effet, n’eussent été les manifestations de près d’un demi millier de jeunes des Fnl décidés à sauvegarder la légitimité à la tête des forces nationales de libération, la police s’apprêtait à chasser Agathon Rwasa de la permanence du parti située à Mutanga Nord tout près de l’hôpital militaire pour y installer Jacques Kenese et son équipe usurpatrice. La police n’a donc pas osé franchir le Rubicon qui aurait consisté à disperser les manifestants par la force, car ils ont déclaré qu’ils étaient prêts à affronter les sbires envoyés par le parti présidentiel avec des mains nues. Ainsi donc, le Cndd-Fdd moque comme d’une gigne de toutes les protestations entendues depuis dimanche soir, venues de tous les horizons. Même la mise en garde du chef de la mission diplomatique tanzanienne à Bujumbura qui qualifiait de « ventriotes » ceux qui cherchaient à déstabiliser les Fnl (le Cndd-Fdd, Ndlr) n’y ont rien fait, comme si les responsables au plus haut sommet de ce parti voulaient à tout prix le retour de l’instabilité et même la guerre, afin que les élections soient reportées sine die. Au cas où le Cndd-Fdd persisterait dans sa volonté de faire du forcing pour chasser de la tête de l’ex-mouvement rebelle, le successeur légitime de Rémy Gahutu, il ne resterait plus aux forces vives de la Nation et à celles du Cndd-Fdd, très nombreuses, à ne pas vouloir le retour de la guerre, ainsi qu’à la communauté internationale pour se lever comme un seul homme afin de dire au pouvoir actuel que trop c’est trop, parce que les Burundais de toutes les appartenances politico-ethniques sont fatigués de la guerre. Burundi – Malversations économiques. L’Olucome s’inquiète de la paralysie répétitive des activités au sein des services publics. Dans son communiqué de presse rendu public ce 7 octobre 2009, l’observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) rappelle que la paralysie quasi-généralisée du travail dans les services publics a commencé avec une ampleur inquiétante au cours des mois de mars, avril et mai 2009, dans le secteur de la santé publique où l’arrêt de travail des blouses blanches a eu des répercussions néfastes sur la santé de la population et entraînant même des pertes en vies humaines.
L’Olucome indique également qu’une paralysie des activités s’observe actuellement dans le secteur éducatif où les enseignants du primaire et du secondaire ont déclenché un mouvement de grève depuis plus de deux semaines sur fond des réclamations d’ordre salarial. En effet, l’inquiétude de cet observatoire est d’autant plus grande du fait que le personnel soignant menace de déclencher un autre mouvement de grève à partir du 8 octobre 2009 au cas où le gouvernement n’honorerait pas ses engagements. Plus d’un trouve alors que les probabilités du déclenchement de cette grève sont grandes, du moment que les revendications des syndicats des enseignants et du personnel soignant reposent sur des acquis que le gouvernement a promis de leur accorder, mais qu’il tarde à concrétiser dans les faits. Pire encore, ajoute M. Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, les centrales syndicales (Cosybu et Csb) ont déjà annoncé qu’elles sont prêtes à soutenir les syndicats en grève, au cas où leurs réclamations ne trouveraient pas une solution. Selon cet observatoire, certains faits justifient ce climat malsain qu’on observe dans le monde du travail. Il s’agit en premier lieu d’un manque de politique salariale exempte de toute disparité. L’Olucome dénonce ici des disproportions observées au niveau des salaires des fonctionnaires de l’Etat, où certains fonctionnaires couverts des statuts spéciaux, bénéficient des salaires élevés et jouissent des avantages multiples – par exemple des indemnités diverses et exonérées d’impôts – au moment où d’autres n’ont droit qu’à un salaire de misère qui ne leur permet pas de joindre les deux bouts du mois. En deuxième lieu, cet observatoire trouve que le manque de dialogue sincère et honnête entre l’employeur qui est le gouvernement d’une part et les employés d’autre part est un autre facteur-déclencheur de ces mouvements de grève. Le troisième facteur avancé par l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques est le manque criant de planification.
Selon M. Rufyiri, le gouvernement devrait mettre sur pied un cadre permanent des négociations pour traiter toute question éventuelle d’ordre social, ce qui permettrait à éviter au plus vite, toute paralysie de travail sur fond des revendications d’ordre salarial. Cet état de fait, souligne l’Olucome, a une incidence très grave sur l’économie burundaise en général, et sur sa population en particulier. Se référant uniquement sur l’effectif des élèves du secondaire internes au cours de l’année scolaire 2008-2009, estimés à 45.033 élèves, en raison de 557 Fbu équivalent à une ration journalière de chaque élève, le trésor public enregistre un manque à gagner de 25.083.381 Fbu par jour suite à la grève en cours. Si cette situation perdure durant un mois, le Burundi perdrait 752.501.430 Fbu. A ce montant colossal, s’ajouterait une somme de l’ordre de 5..763.820.438 Fbu par mois, correspondant au salaire versé aux grévistes (48.920 enseignants).
Dans le secteur de la santé publique, l’Olucome trouve qu’au cas où le personnel soignant déclencherait le mouvement de grève le 8 octobre 2009, le pays perdrait 466.258.790 Fbu par mois pour un effectif de 4106 des fonctionnaires sous contrats et 143.736.155 Fbu pour les sous-statuts qui font un total de 609.994.945 Fbu de manque à gagner sans parler des pertes en vies humaines qui suivraient. Cet observatoire recommande donc au gouvernement de concrétiser ses promesses sur la politique d’harmonisation des salaires de tous les fonctionnaires de l’Etat. Il estime que ceci permettrait d’éradiquer les inégalités déjà observables chez les fonctionnaires de l’Etat. Il lui recommande enfin de penser à une politique de production afin qu’il y ait des ressources à partager.

octobre 2009 (Net Press)

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