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8 octobre 2014

Burundi:« Philippe Nzobonariba oublie son statut »


IWACU
Dans la foulée de la condamnation ferme de l’Union européenne du maintien en détention préventive de Pierre Claver Mbonimpa, le président Barak Obama s’est exprimé en demandant sa libération. Le porte-parole du gouvernement a répliqué que le président américain ne sait pas situer le Burundi sur une carte.

Quelle analyse faites-vous de la déclaration de M. Nzobonariba ?

Pilippe Nbonariba
Nzobonariba est un grand polémiste. Il n’y a pas un discours qu’il prononce qui ne contienne pas de critique. 
A analyser ses interventions médiatiques, c’est quelqu’un qui s’exprime souvent de façon violente ou passionnée pour communiquer sur toute sorte de sujets.

Et pour réussir ses polémiques, il passe par des arguments ad hominem, c’est-à-dire qu’il s’écarte toujours du fond de la question posée pour s’attaquer à celui qui pose la question.


Pour autant, n’est-il pas un bon porte-parole du gouvernement ?
Philippe Nzobonariba est tellement plongé dans la polémique qu’il a fini par oublier son statut. Etre porte-parole du gouvernement, c’est exprimer la position et l’opinion de celui-ci. Sur le cas d’espèce, ce qu’il dit sur le background géographique des partenaires du Burundi, et du président Obama en particulier n’est certainement pas la position du Deuxième Vice-président de la République, du ministre des Relations extérieures, pour ne citer que ceux-là!

A supposer que le président Obama ne sache pas où est situé le Burundi, cela l’empêcherait-il de dénoncer les cas de violations des droits humains ? On voit sur Facebook plusieurs jeunes, qui sont encore sur le banc de l’école, le faire dans le monde entier au nom de l’humanité.

Et quelle image du gouvernement renvoie-t-il ?
D’un gouvernement qui manque visiblement de concentration, à commencer par son chef. Philippe Nzobonariba est tellement plongé dans la polémique qu’il ne sait plus faire le distinguo entre les différents statuts des destinataires de ses propos. Tout le monde est devenu la cible de ses actes de communication.
Le chef du gouvernement en la personne du président de la République devrait l’avoir rappelé à l’ordre depuis longtemps. On dirait qu’il ne mesure pas la gravité des propos du porte-parole de son équipe gouvernementale. Mais je m’imagine qu’en privé les membres du gouvernement réagissent contre ces déclarations qui certainement les indisposent et les tournent en dérision.
Il jette davantage le discrédit sur l’institution pour laquelle il parle qui n’a pas beaucoup de résultats à présenter ni aux partenaires financiers ni aux 67% de Burundais qui ne trouvent pas à manger.

Quel devrait être les qualités d’une telle personnalité?
La prudence et l’esprit de l’intérêt général, principalement.

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