Iwacu
Les habitants, burundais, de cette colline de la commune Mwumba se sont vus refuser de construire par les militaires rwandais la semaine dernière. Depuis lors, la localité est sous haute surveillance des armées des deux pays
Sabanegwa est l'une des collines de la commune Mwumba, province Ngozi. Elle vit désormais sous surveillance des armées burundaise et rwandaise.
La raison : chacun des deux pays se réclame propriétaire de la localité.
Et pourtant, une seule famille habite l’endroit. Venant Uwuramvye, 62 ans, est là avec son épouse et ses huit enfants depuis 1964. « Je n’ai jamais vu un Rwandais durant toutes ces années venir réclamer quoi que ce soit ici. Mon père habitait la même colline quand il a été tué en 1972.»
En fait, ajoute-t-il, « ce qui a semé la confusion sur le tracé de la frontière est la déviation de la rivière Kanyaru, il y a quelques années. Notre colline s’est retrouvée en un claquement de doigta du côté du Rwanda. »
« Nous voudrions aussi construire »
Tout débute avec l’intention de deux fils d’Uwuramvye de se construire leurs demeures, il y a quelques jours. Fondations mises en place, briques adobe déjà fabriquées, la tentative sera vite découragée.
Jeudi 16 mai. Une armada de soldats rwandais débarque et empêche la poursuite des travaux de construction. Mais les troupes burundaises ne tarderont pas, à leur tour, d’arriver. Et ce sera un face à face qui ne fera qu’alimenter la peur des populations environnantes craignant un affrontement entre les deux forces.
Côté administration, « l’issue à donner à cette affaire devra être discutée prochainement entre les autorités des deux pays », rassure le gouverneur de la province Ngozi, Claude Nahayo.
L’on précisera que les tensions entre les deux pays autour de Sabanegwa ne datent pas d’hier. En septembre 2011, un incident pareil est survenu quand les militaires rwandais avaient assiégé la même colline accusant ses habitants d’être à l’origine de l’insécurité qui s’observait de l’autre côté de la Kanyaru.
Certaines habitants de Ngozi n’hesitent pas à parler d’un conflit qui puise ses racines dans les guerres de conquête à l’époque des monarchies …
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