AFP
Alexis Sindyhije; Président du MSD |
Quatre personnes ont été arrêtées et 20 tenues de combat de l'armée "découvertes" jeudi à la faveur d'une perquisition au domicile du chef d'un parti d'opposition, l'ancien journaliste Alexis Sinduhije aujourd'hui en exil, a constaté un journaliste de l'AFP à Bujumbura.
"Lorsque je suis arrivé dans la propriété de M. Sinduhije, il y avait quatre personnes menottées et à côté d'eux, un carton qui contenait 20 tenues de combat de l'armée flambant neuves, toujours dans leur emballage d'origine", a expliqué à la presse la chef du quartier Kinindo, Gloriose Kwizera.
"La police assure que ces quatre personnes se sont enfuies en emportant avec elles ces uniformes militaires lorsqu'elle est arrivée. La police les a retrouvées plus loin et les a ramenées ici", a-t-elle poursuivi.
Une des personnes arrêtées a assuré à l'AFP que "ce sont les policiers qui ont amené avec eux ces uniformes militaires, parce qu'ils veulent incriminer le MSD (Mouvement pour la solidarité et la démocratie - parti de M. Sinduhije) dans tout ce qui se passe".
La police a organisé jeudi au même moment des perquisitions dans au moins quatre permanences du MSD à l'intérieur du pays, selon des sources concordantes.
Sous couvert d'anonymat, un haut gradé de la police a accusé les partisans de M. Sinduhije d'être à l'origine des récents meurtres de civils dans les marais de la Rukoko, situés à 15 km au nord-ouest de la capitale.
"Ce sont les hommes de Sinduhije qui ont attaqué et tué sept civils hier. On se doit de réagir et vigoureusement", a-t-il affirmé à l'AFP.
"La bande armée qui sévit dans les marais de la Rukoko est constituée essentiellement de Tutsi sous les ordres d'Alexis Sinduhije (...) Nous avons des preuves pour cela", a-t-il déclaré.
Au moins sept civils ont été tués mercredi lors d'une attaque attribuée à "des bandits armés non identifiés" dans les marais de la Rukoko, dans une zone que la population soupçonne d'abriter de nouvelles poches de rébellion et où les forces de sécurité ont lancé une opération.
"Ces malfaiteurs étaient au nombre de huit, et portaient des tenues de combat et des kalachnikov flambant neufs", a expliqué à l'AFP l'administrateur de la commune de Gihanga, Bonaventure Ntirandekura.
Dimanche, les cadavres de sept civils tués à l'arme blanche avaient également été retrouvés dans cette zone, victimes "de bandits non identifiés" selon les autorités.
Des rumeurs persistantes, démenties par les autorités, assurent que de nouvelles poches de rébellion seraient en train de se former, notamment dans les marais de la Rukoko et dans la forêt de la Kibira, qui court du nord au centre du pays.
M. Sinduhije a fui le Burundi depuis près de deux mois, à la suite des violences qui ont frappé ce pays après la contestation du processus électoral par l'opposition.
"Il s'agit d'un pur montage destiné à démolir le MSD, en en faisant le responsable des actes de violence que nous constatons aujourd'hui", a réagi le porte-parole de ce parti, François Nyamoya, assurant que son parti était "opposé à toute forme de violence que ce soit"
Admin@2010
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