RFI
A quel jeu jouent les autorités burundaises ? C’est l’une des questions que l’on se pose au Burundi après la découverte, en milieu de semaine, de deux nouveaux corps flottants sur le lac Rweru, entre ce pays et le voisin rwandais au nord, après la découverte d’une quarantaine d’autres depuis la mi-août, dont quatre repêchés et enterrés au Burundi. Cette fois, la décision des autorités burundaises en a étonnés plus d’un.
Au Burundi, l’affaire des corps du lac Rweru prend une tournure étrange. Avertis par les pêcheurs de la découverte de ces nouveaux corps sur le lac, les autorités de la province de Muyinga dans le nord-est du pays, se sont rendues sur place jeudi. Et elles ont purement et simplement interdit que l’on repêche les corps que l’on verra désormais flotter sur cette étendue d’eau située entre le Burundi et le Rwanda. Motif invoqué : c’est un ordre venu d’en haut. Mais depuis lors, c’est le silence radio. Aucun haut responsable burundais concerné ne peut être joint pour expliquer une décision qui a choqué de nombreux Burundais.
Beaucoup se demandent aujourd’hui ce que peut cacher une telle attitude alors que le parquet burundais a assuré, il y a deux semaines, que les enquêtes menées avaient établi sans conteste que les corps découverts jusqu’ici provenaient du Rwanda voisin, ce que Kigali a toujours démenti en parlant d’une affaire « burundo-burundaise ».
Le mystère de ces cadavres flottants sur le lac Rweru s’épaissit donc chaque jour un peu plus, d’autant que l’enquête burundaise semble au point mort, alors qu’une commission mixte burundo-rwandaise d’enquête annoncée n’a jamais vu le jour et que l’assistance promise par les Etats-Unis tarde à se concrétiser.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire