Iwacu
Avec représentant du Haut Commissaire
aux Droits de l'Homme au Burundi
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C’est la consternation au sein du Forum pour le Renforcement de la Société civile « FORSC » après l’annonce de la décision du Tribunal de grande instance de Bujumbura de maintenir en détention Pierre Claver Mbonimpa. Pour Vital Nshimirimana, délégué général du FORSC, cette décision ternit l’image des instances judiciaires burundaises. Il estime que la décision de maintenir en détention Mbonimpa démontre la dépendance de la magistrature à l’exécutif. Vital Nshimirimana espère cependant que la commission médicale fera mieux.
Et du côté des médias, boycotter la conférence publique des porte-paroles des différentes institutions est leur façon de protester la décision judiciaire maintenant Pierre Claver Mbonimpa en prison. Déclaration du directeur de la radio Isanganiro, une des radios qui se sont retirées de la retransmission de cette conférence publique. Selon Vincent Nkeshimana, ils ont voulu faire un clin d’œil aux dirigeants du pays pour qu’ils s’occupent du cas Mbonimpa aujourd’hui gravement malade.
Les 5 médias précisent qu’ils ne sont penchés pour aucune des parties au conflit. Néanmoins, ils ne peuvent assister sans rien faire face à un cas qui ternit l’image du pays, annonce Vincent Nkeshimana. Les médias qui se sont retirés de la retransmission en synergie de cette conférence sont la RPA, Bonesha FM, Isanganiro, Radio-Télevision Renaissance et le groupe de presse Iwacu.
Malgré cette décision judiciaire de maintenir Mbonimpa en prison, une lettre circulaire du ministre de la Justice prévoit la libération provisoire de certains prévenus. Il s‘agit de ceux atteint de maladies incurables et les prévenus de plus de 60 ans, ce qui est le cas de Pierre Claver Mbonimpa.
Et ce mardi matin, le Représentant du Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme au Burundi et Chef de la Section Droits de l'Homme et Justice du BNUB, Jean-Luc Marx, s'est rendu à l'hôpital Bumerec, de Bujumbura, pour visiter le président de l'APRODH, Pierre-Claver Mbonimpa.
S'adressant au défenseur des droits de l'homme, M. Marx lui a rappelé que "la communauté internationale suit avec beaucoup d'intérêt et préoccupation" son affaire. Il a ajouté qu'outre la santé du président de l'APRODH, la préoccupation principale est la liberté d'expression au Burundi.
La visite a lieu au lendemain du rejet de la requête de mise en liberté provisoire de Pierre Claver Mbonimpa par le Tribunal de Grande Instance de la Mairie de Bujumbura introduite par les avocats de ce dernier. Le tribunal a décidé qu'une commission médicale composée de trois médecins du Gouvernement évaluera, dans un délai de dix jours, la nécessité de libérer Pierre Claver Mbonimpa ou de le maintenir en prison.
Le président de l'APRODH, hospitalisé depuis une dizaine de jours suite à la dégradation de son état de santé à la prison de Mpimba, à Bujumbura, a été arrêté en mai dernier. Le président de la principale organisation de défense des droits de l'homme au Burundi est accusé d'atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'État.
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