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19 août 2014

Burundi:six candidats déclarés pour le poste de secrétaire général de la francophonie.

À un peu plus de trois mois du 15e sommet de la Francophonie, prévu du 29 au 30 novembre prochain à Dakar, au Sénégal, six candidats ont déjà annoncé leur candidature à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour succéder à Abdou Diouf, en poste depuis 2003. Les candidats déclarés à ce poste sont notamment l’écrivain congolais Henri Lopes, l’ancienne gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean ; le secrétaire général de la Commission de l’océan indien  Jean-Claude de l’Estrac de l’Ile Maurice ; l’ancien président burundais Pierre Buyoya ; l’ancien ministre équato-guinéen Agustin Nze Nfumu et l’ancien président malien Dioncounda Traoré.

Pour l’heure, il est difficile de connaître qui des six candidats sera porté à la tête de l’organisation. Ceci parce que jusqu’à présent aucun d’eux ne fait l’unanimité dans tous les pays ayant le français en partage. Ce manque d’unanimité n’est nullement synonyme de petites querelles qui ont consacré le bipolarisme de l’Afrique, entre Francophones et Anglophones, et qui émaille souvent les choix de leaders au  niveau de l’Union africaine. Désormais la proximité géographique compte dans le choix du candidat. C’est ainsi que les dirigeants maliens, sénégalais, burkinabés, ivoiriens, togolais, béninois et nigériens, pour ne citer que ceux-là, seraient tentés par exemple de soutenir la candidature du Malien Dioncounda Traoré. Un problème cependant : l'actuel secrétaire général, Abdou Diouf, est ressortissant de l’Afrique de l’Ouest. Certains évoquent le principe de l'alternance géographique qui veut que l’Afrique de l’Ouest ne se succède pas à elle-même.

Du coup, c'est l'Afrique centrale qui serait bien partie pour gérer la francophonie. L'idée serait partagée par Abdou Diouf qui multiplie des messages en direction des chefs d’État africains dans lesquels il leur demande de se mettre d’accord sur un seul candidat.

Présentation des candidats

Henri Lopes
Né en 1937 à  Léopoldville, Henri Lopes a passé ses années d’écolier à Brazzaville et Bangui et séjourne de 1949 à 1965 à Paris et Nantes. Il finit en 1963 ses études à la Sorbonne. Après son retour au Congo, il est professeur d’histoire à l’École normale supérieure d’Afrique Centrale à Brazzaville jusqu’en 1966 et directeur de l’Enseignement jusqu’en 1968. Il a assumé de hautes fonctions politiques et administratives dans son pays (Premier ministre de 1973 à 1975). Depuis 1981 Henri Lopes travaille pour l’Unesco à Paris où il a été directeur général adjoint pour la culture et les relations extérieures, notamment de 1982 à 1998. En octobre 1998 il est nommé ambassadeur de la République du Congo en France.  
En tant qu’écrivain, Henri Lopes est considéré comme un des représentants les plus connus de la littérature africaine moderne. En 1972 il est lauréat du Grand Prix littéraire de l’Afrique noire de l’Association des écrivains de langue française pour son livre Tribaliques. En 1993, l’Académie française lui décerne le Grand prix de la Francophonie; la même année il devient docteur d’honneur de l’université de Paris XIIème et en 2002 de l’université du Québec.

Michaëlle Jean
Elle est née à Port-au-Prince, en Haïti. Après un baccalauréat en langues et littératures hispaniques et italiennes, Michaëlle Jean obtient une maîtrise en littérature comparée à l’université de Montréal. Après ses études, elle enseigne, puis travaille pour un groupe qui aide les femmes victimes de violences conjugales. Elle a eu carrière télévisuelle qui lui a valu de nombreux prix. 
Présidente du conseil d’administration de l’Institut québécois des hautes études internationales de l’Université de Laval (2010) et chancellière de l’université d’Ottawa dès l’année suivante, Michaëlle Jean a été la première personne noire à devenir à partir du 4 août 2005 la 27e gouverneure du Canada. En avril 2011, elle est nommée par Abdou Diouf au poste de Grand Témoin de la Francophonie pour les Jeux olympiques de l’été 2012, qui se déroulent à Londres. Elle est ainsi chargée d’y promouvoir la langue française et de s’assurer que celle-ci y est bien employée comme langue officielle (avec l’anglais).

Jean-Claude de l’Estrac
Né en 1948, Jean-Claude de l’Estrac est à la fois journaliste, homme politique de l’Île Maurice ayant occupé le poste de ministre des affaires étrangères dans son pays (1982 à 1983), poste qu’il retrouvera en 1990. 

De 1991 à 1994 il est successivement ministre du Développement économique et ministre de l’Industrie et de la technologie industrielle.




Pierre Buyoya
De nationalité burundaise, Pierre Buyoya est né le 24 novembre 1949 à Rutovu dans la province de Bururi. 

Officier et ancien président du Burundi (1987-1993), il occupe actuellement les fonctions de Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel depuis le 25 octobre 2012. 

À ce titre, il est le chef de la MISHAEL. Il était auparavant le chef de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) du 30 janvier au 1er juillet 2013.


Agustin Nze Nfumu
Né dans le village de Otong-Ntam, District de Anisok, Province de Wele-Nzas en Guinée équatoriale, le 18 mai 1949.  

Ancien ministre équato-guinéen de la Culture, du tourisme et de la francophonie (1993), il a fait des études supérieures en Relations internationales à l'Université du Caire en Égypte. Depuis 1996, il est conseiller diplomatique du président Obiang Nguema Mbasogo dont il est désormais le représentant personnel au Conseil permanent de la Francophonie à l’OIF.

Dioncounda Traoré
Il est né le 23 février 1942 à Kati, au Mali. 
Après son bac obtenu en 1961, il poursuit des études supérieures et obtient un doctorat en Mathématiques. 

Militant syndical et politique, il a été président intérimaire du Mali du 12 avril 2012 au 4 septembre 2013 en remplacement du président Amani Toumani Touré qui avait été chassé du pouvoir par le capitaine Amadou Haya Sanogo. 




Qui va l'emporter ?
En attendant de connaître la personne à qui sera confiée la tête de l’OIF, des observateurs avisés avancent qu’Henri Lopes jouit de la confiance de plusieurs chefs d’État de l’espace francophone.
Quant à Michaëlle Jean qui est soutenue par son pays, l’on apprend qu’elle aura de la peine à trouver des soutiens en Afrique. 
Jean-Claude de l’Estrac a peu de chance d’être porté au secrétariat général de la francophonie même s’il continue à y croire. 
En ce qui concerne Pierre Buyoya, les analystes pensent que bien qu’il soit apprécié des chefs d’États africains, il risque d’être disqualifié en raison des deux coups d’État qu’il a menés dans son pays. 
L’Équato-Guinéen Agustin Nze Nfumu, relativement peu connu et Dioncounda Traoré eux aussi, ont moins de chance de l’emporter, affirme-t-on.

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