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Agathon Rwasa surprend tout le monde à son arrivée |
C’est une conclusion qui revenait sur toutes les lèvres des gens qui se trouvaient ce matin à l’avenue du large tout près d’une salle des conférences dite « Kw’Iraro ». Il était prévu qu’à 10 heures du matin, Agathon Rwasa, le leader des Fnl, mal aimé du pouvoir de Bujumbura, réapparaît publiquement (le terme est de son porte-parole Aimé Magera qui indiquait aux journalistes que son patron n’a jamais quitté le Burundi) après trois ans de clandestinité, pour adresser son message aux militants du Fnl.
Mais la police n’a pas facilité la tâche, ni aux organisateurs de l’accueil de Rwasa, ni à ses fidèles qui avaient répondu massivement à l’invitation. Un contingent de policiers était mobilisé à cet endroit, seuls la représentation diplomatique et les fonctionnaires du Bureau des Nations Unies au Burundi (Bnub) étaient libres de leur mouvement ainsi que des journalistes sur présentation de la carte de presse. Une discrimination qui a même suscité de l’indignation chez les Fnl qui s’interrogeaient pourquoi le Blanc était autorisé à entrer librement dans les enceintes de Kw’Iraro, un droit dont ne bénéficiaient pas les organisateurs de cette activité à laquelle la communauté internationale était invitée. Ils demandaient même à la police sous quel mandat elle venait perturber ces activités sans aucune une réponse.
C’est vers 9 heures 45 minutes que M. Aimé Magera, le porte-parole d’Agathon Rwasa, est arrivé sur les lieux dans le même véhicule que son patron. Comme son cortège a été bloqué en pleine route par la police, le porte-parole a dû se rendre sur les lieux à pieds pour s’entretenir avec les représentants du Bnub et des ambassades de Belgique et de la Hollande qui attendaient à l’intérieur de la parcelle en attente de l’arrivée du leader des Fnl. Contrairement aux autres Fnl venus avant lui, la police lui a cédé le passage sans aucune résistance.
Dans l’entretemps, des renforts policiers ne cessaient de venir, y compris ceux munis de boucliers et des gaz lacrymogènes. Contrairement à ses habitudes, la police a dû se retenir car, elle n’a pas usé de la force jusqu’à ce que Rwasa quitte le lieu. Il venait de faire, sans sortir de son véhicule, un bref entretien avec ces membres de la communauté internationale. Par après, il s’est rendu à son domicile sis quartier Kiriri où il a animé une conférence de presse. Au cours de son passage dans les quartiers de la capitale, son cortège était accompagné de militants qui, lors de la marche, scandaient des chansons et des slogans glorifiant les Fnl et le leader bien aimé, Agathon Rwasa.
Ce dernier a indiqué aux journalistes qu’il réapparaît pour mener le combat politique contre le pouvoir de Bujumbura qui ne rêve que la division des autres formations politiques. Il reste convaincu qu’avec les élections de 2015, le Cndd-Fdd, parti présidentiel, sera remercié de ses abus. Il déplore également que beaucoup de fonds de l’Etat ont été dilapidés par des agents du service national des renseignements et de la police qui le cherchaient en République démocratique du Congo alors qu’il était au Burundi. C’était aussi une occasion pour lui de refuser la paternité des milices combattant le gouvernement de Bujumbura. Il a rappelé qu’aucune d’entre elles n’a jamais indiqué qu’elle travaille en connivence avec lui puisque depuis la signature de cessez-le-feu, il ne fait que le combat politique.
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