C’est ce qu’a indiqué ce matin Pierre Ambroise, responsable de la division Afrique au sein de l’Ong Reporters sans frontières, après avoir appris la promulgation de la nouvelle loi sur la presse au Burundi. Selon ce responsable, son organisation avait écrit au président de la République et avait montré à quel point cette loi est mauvaise à la liberté d’information au Burundi. Reporters sans Frontières avait bien analysé cette loi et avait vu la nécessité d’écrire au président Nkurunziza de ne pas la promulguer.
C’est alors regrettable que le président de la République du Burundi vienne de manifester le
contraire en promulguant cette nouvelle loi. Elle va exposer, selon Pierre Ambroise, les médias à de lourdes amendes et aux journalistes à une moindre protection de leurs sources. Et cela va limiter considérablement la capacité d’action des journalistes, a-t-il précisé. Bref, le Burundi vient de reculer d’au moins 20 ans en matière de liberté d’information et c’est regrettable. Selon ce journaliste, c’est ce que son organisation avait voulu que ça n’arrive pas.
A en croire toujours le même intervenant, il n’est jamais bon d’apparaître actuellement comme un pays qui emprisonne les journalistes et il était bon que le Burundi envoie un signal positif à ses partenaires étrangers, ainsi qu’au journaliste burundais. Que le président n’ait pas fait cela, c’est vraiment très regrettable, selon ce responsable. Il a de ce fait indiqué que c’est déplorable que le Burundi adopte une législation qui empêche les journalistes d’exercer leur mission d’informer en toute liberté et dans le pluralisme.
Aux ambassades et à toutes les diplomaties occidentales accréditées au Burundi, cet Ong estime que c’est le moment de rappeler au Burundi que la liberté des droits de l’homme soit respectée. Et de renchérir qu’on ne peut pas soutenir et cautionner un gouvernement qui travaille dans ce sens. Le responsable de Reporters sans Frontières ne nie pas que les partenaires du Burundi puissent accompagner le Burundi dans ses efforts de développement, mais il rappelle aussi qu’avec cette loi, c’est tout le processus électoral de 2015 qui vient d’être mis en danger puisque les journalistes n’auront pas à jouer leur rôle dans la liberté. Il termine en réaffirmant son engagement à être à côté des professionnels des médias burundais comme cela a toujours été dans beaucoup de moments difficiles pour eux.
Au niveau de l’Association des radiodiffuseurs du Burundi (Abr), Vincent Nkeshimana, son
président, exhorte les journalistes burundais de ne pas être distraits par cette loi mais de s’attaquer aux problèmes de l’heure. Ici, il a bien précisé la question de la Cntb qui est d’actualité dans ces derniers jours. Cette loi ne va pas empêcher les professionnels des médias burundais à poursuivre leur travail et ne sera pas respectée, a-t-il fait savoir tout en la déplorant.
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