L’Olucome, la famille et les avocats d’Ernest Manirumva et ainsi ceux d’Hilaire Ndayizamba estiment que la décision prononcée récemment par la Cour d’Appel de Bujumbura doit être cassée par la Cour Suprême. Pour eux, un procès équitable doit se dérouler sur le territoire burundais dans l’intérêt de la justice.
Il faut poursuivre, inlassablement, la voie tracée par les actes courageux du disparu : "Cette affaire doit être jugée dans le respect de règles universelles qui gouverne une procédure pénale moderne", ont affirmé les avocats, appelant "tous les magistrats indépendants et les Burundais épris de justice d’agir pour que ce dossier connaisse une issue judiciaire à la mesure des enjeux de la mort de feu M. Manirumva."
Ainsi se résume la déclaration commune sortie ce 9 avril par les avocats Lambert Nsabimana, le bâtonnier Prosper Niyoyankana, Isidore Rufyikiri, Alexis Deswaef et Bernard Maingain, à l’occasion de la commémoration de la 4ème année de l’assassinat d’Ernest Manirumva, ancien vice-président de l’Observatoire de la Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques.
En effet, les avocats des deux parties (civile et défense) constatent que la procédure, tant en première instance qu’en appel, n’a pas respecté les règles du contradictoire, les droits de la défense et la recherche de la vérité. Ils ont sollicité les magistrats, en première instance et en appel, d’accomplir certains devoirs d’instruction complémentaires justifiés en raison de faits portés à la connaissance de ces deux parties.
Ils rappellent qu’un témoin important, dans cette affaire, est actuellement réfugié aux Etats-Unis : "Il peut être entendu, indiquent ces avocats, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale ou témoigner en justice devant les cours et tribunaux par vidéo-conférence", afin d’apprécier correctement tous les faits. Malgré que la partie civile et celle de la défense aient vu tous leurs efforts pour assurer cette audition réduits à néant, ils demandent, encore une fois, que les gens cités dans le rapport du FBI pour subir des analyses d’empreintes soient convoqués et soumis à un test scientifique.
Le rapport fournit des indications intéressantes concernant des traces d’empreintes génétiques retrouvées les lieux du crime, ajoutent les avocats des deux parties. L’autre rapport est celui d’une commission d’enquête instituée par le procureur général de la République du Burundi (dite 3è commission d’enquête) le 8 avril 2010. Selon ces avocats, il reprend, à la page 19, une série de devoirs complémentaires qui s’imposaient aux yeux des membres burundais de cette commission et qui n’ont toujours pas été effectués. Des auditions de témoins s’imposent mais, elles n’ont pas été acceptées par les juridictions, notent-ils.
« Les enquêtes doivent mettre de la lumière sur ceux qui ont fait disparaître les policiers qui escortaient le colonel Nikiza et le chauffeur de l’adjoint du patron de la police », mentionne Pacifique Nininahazwe, qui vient élu pour son dernier mandat comme président du Forum pour la Conscience et le Développement (Focode).
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