Le Roi Ntare 5 |
Quoi que toujours mortel!
Nous lisons en effet dans une livraison d’une publication burundaise datée du 3 avril, ce n’est donc pas un poisson d’Avril, que "Des experts belges sont partis ce mardi à Gitega où ils vont procéder à l’exhumation des restes du dernier monarque burundais, Ntare Ndizeye, assassiné dans la soirée du 29 avril 1972 et qui fut le prélude de ce qu’on appelle " les événements de 1972".
Le Roi Mwambutsa |
Cette affirmation a l'air innocente surtout faite sous la rubrique « Burundi Culture ». S’agit-il d’une activité vraiment culturelle? On peut ne pas en discuter, mais ce genre d’erreurs sera un jour reprise par un historien de la négation comme preuve de vérité émanant d’une publication aussi respectable et respectueuse que Net Press. A moins qu’il ne s’agisse de la culture du mensonge!
Le dernier monarque burundais aurait-il été assassiné dans la soirée du 29 avril 1972? Rien n’est plus faux. Mais il faut remarquer que depuis quelques années une certaine propagande tente de faire accréditer cette thèse aux côtés d’une autre toute aussi fausse et coupable affirmant que la chasse aux Basilimu Hutu aurait commencé en cette même date.
Attention : les élèves de Kibimba furent brûlés et le génocide des Tutsi lancé le 21 octobre 1993; dans certains endroits du pays les barrières furent élevés et les arrestations commencèrent le 19 octobre 1993 déjà; dites-nous pourquoi certains voudraient que l’on se rende à Kibimba le 22 octobre! Pour asseoir davantage la théorie d’un génocide justifié par l’assassinat de Ndadaye?
Ce n’est pas tout, la syntaxe du texte laisse place à une interrogation lourde de sous-entendus. Qu’est-ce qui fut le prélude de ce qu’on appelle « les événements de 1972 » : Le dernier monarque? Le venin consisterait à laisser penser que l’hécatombe de 1972 fut une réaction de petite colère spontanée à la suite de cet assassinat. La maïeutique permettra d’y voir clair. La subtilité du venin résiderait dans le fait de brouiller les pistes; car on ne parle même pas de ce que l’on met derrière le terme évènements. Ntare Ndizeye fut-il le prélude de la tentative d’extermination de tout ce qui s’appelle Tutsi au Burundi, un génocide total réclamé par l’appel de l’organisation UBU et dont Ndadaye sera le président au Rwanda quelques années plus tard? Ce complot dont eut lieu un début d’exécution devait commencer par l’assassinat du président Micombero Michel et de tous les fonctionnaires Tutsi participant aux soirées dansantes qui étaient de tradition à la veille du premier mai.
La suite du putsch, de l’assassinat de Micombero et de l’extermination des Tutsi devait donner lieu à l’avènement de la République du Soleil levant dont les symboles sont également ceux de tous partis qui formaient la coalition qui soutenait Ndadaye et dénommée FCD, Forces de Changement Démocratiques. Cette coalition muera en CNDD après le génocide des Tutsi. Le massacre sélectif des Hutu en 1972 fut qualifié de répression. Mais qu’a-t-on réprimé? Silence; on tue!
Les forces de paix qui luttent contre le génocide et font la promotion de la restauration de l’Etat de droit au Burundi privilégient la primauté du droit pour y voir plus clair. Mais surtout, rappelle-t-on dans ces rangs, il faut combattre toute justification du génocide, à commencer par celui de 1993, par des arguments aussi mensonger et naturellement coupables comme la colère d’un régime attaqué par le sang et la violence. Car alors Ndadaye ne serait qu’un autre Micombero; ce qui est plutôt vrai : exécutions extrajudiciaires et sélectifs, avec comme différence le fait que Micombero visait l’élite et Ndadaye programma l’extermination même des foeutus. Mais dès la propagande et la légitimité de toutes les institutions en place s’effondrent totalement.
Nous apprenons par le même article que l’ADN des restes du dernier roi serait testé en référence à sa sœur plutôt que son père Sa Majesté Mwambutsa Bangiricenge, ou alors de sa maman. Que cache cette opaque transparence? Même si les deux personnalités sont mortes, leur ADN reste totalement disponible, et seule une référence à elles légitimerait des obsèques nationales comme elle a légitimé l’accès au trône : au Burundi on n’était pas roi parce que frère de, mais parce que fils de… Et tous ceux qui ont le même ADN que la sœur n’auront pas des obsèques nationaux!
Mais nous qui sommes des admirateurs inconditionnels de Sa Majesté Mwambutsa Bangiricenge, nous sommes en mesure de vous dire pourquoi le régime en place et ses propagandistes réservent peu d’attention à ce grand monarque. Mwambutsa Bangiricenge dit RUBANGISHA nous a laissé l'héritage d’un homme d’Etat qui sait écoute ses conseillers. Ainsi, à la veille de la proclamation de l’indépendance, la puissance tutélaire aurait convaincu le monarque à accepter l’internalisation de la ville de Bujumbura. Mais après avis défavorable des Bashingantahe, Rubangisha aurait retiré sa signature en disant « UWASINYE NI WE ASINYURA».
Mwambutsa Bangiricenge reste historiquement célèbre grace à la fameuse déclaration "USHAKA KUMPOZA NTAMPORE," au lendemain de l’assassinat du premier Chef de gouvernement démocratiquement élu et qui était le fils de Sa Majesté. Le roi appellera de nouveau son Peuple au calme en 1965 au lendemain de l’attaque du Palais royal par ceux qui voulaient instaurer une république dite Hutu; à chaque fois ce Peuple l’écouta. Et il le lui rendit. Jamais en effet Mwambutsa ne sollicitera une quelconque forme de violence contre son Peuple, même pas lorsque son fils le renversa avant de subir le même sort, puis assassiné le 30 avril 1972.
Il s’agit probablement des seuls discours qu’il prononça, sous l’inspiration de son gouvernement; rien à voir avec ceux prononcés par les Chefs des institutions FRODEBU par exemple. Rien à voir avec la rancune d’un Bagaza contre l’armée qui faillit le renverser 8 mois seulement après le 1ier novembre 1976. Rien à voir avec Buyoya à qui le Peuple burundais a tout donné et qui en retour institutionnalisa la haine, le racisme, le génocide et l’impunité. Rien à voir avec tous les faux démocrates malgré leur auto encensement!
Pourquoi les intellectuels burundais diffusent-ils tant de contre-vérités? Ils obéissent à une des lois du racisme génocidaire : Toute idée fausse finit dans le sang, mais il s’agit toujours du sang des autres. C’est ce qui explique que certains de nos philosophes se sentent à l’aise pour dire n’importe quoi. (Albert Camus). URABA WUMVA BIRENGE…
Le mal doit rester le mal, même si tout le monde le fait; le bien reste le bien, même si personne ne le fait. (BINFO)
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