Translate

20 avril 2011

Le ravisseur demande 10 millions de Fbu pour rendre la petite Kenta

JOURNAL IWACU

Une fille de 7ans a été kidnappée à la sortie des cours de renforcement, le soir, devant une école. L’affaire est complexe, les parents s’accusent mutuellement de kidnapping.



kenta
Depuis une semaine,
les parents ne savent pas
où Kenta se trouve. ©Iwacu
Mercredi. Cela fait onze jours que Kenta a disparu. Elle a été aperçue pour la dernière fois mardi 5 avril, à 17 heures devant l’Ecole du Progrès à l’avenue de l’Université, en face de la station dite « Pont Mao » à Nyakabiga. 
D’après sa maitresse, ce mardi, Kenta a fini les exercices puis elle est sortie attendre son chauffeur à l’extérieur des locaux de l’école. Quinze minutes plus tard, le chauffeur arrive mais ne voit pas Kenta à l’endroit habituel, sous un arbre. Le chauffeur va vérifier si elle est toujours en classe. La maîtresse lui dit qu’elle « est partie depuis longtemps. »

Perplexe, le chauffeur appelle la maman. Le téléphone est éteint. Il arrive à joindre le papa : « C’est vous qui avez pris Kenta à l’école? » La réponse est négative. 18 h, les recherches commencent. La mère, le chauffeur et la maîtresse vont au quartier INSS interroger une autre petite fille qui étudie en deuxième année à la même école que Kenta (SOS primaire à Nyakabiga). 
C’est la dernière à avoir échangé avec elle : « Kenta est partie avec une femme qui portait un sac à main. Elle lui était familière car elle l’a appelé par son nom et Kenta a couru vers elle pour la saluer », témoigne la gamine. 
Depuis le 18 mars la mère de Kenta recevait des messages de menaces sur son téléphone portable. L’expéditeur avertissait de s’en prendre à ses enfants s’il ne recevait pas deux millions de Fbu : « Nous pensions à une mauvaise blague.» 

La rançon 
C’est le chauffeur de Kenta qui est contacté le premier par le ravisseur (il est appréhendé à cause de cet appel). Quelques minutes après, c’est au tour du père. Il est 19 heures 10 minutes. Il reçoit un appel dont le numéro est masqué. Une voix d’homme est au bout du fil : « Je sais où se trouve ta fille. Je veux dix millions de Fbu en échange de sa libération. » Là, il comprend qu’il s’agit d’un enlèvement. Il signale l’enlèvement à la Police Judiciaire du Parquet (PJP). 

Les jours suivant, la famille de Kenta reçoit beaucoup d’appels en provenance de plusieurs endroits. Le père demande de parler à sa fille pour s’assurer qu’elle est toujours vivante. Le ravisseur refuse tout. D’après le relevé donné par la compagnie téléphonique, ces appels sont effectués à partir des téléphones fixes publics. Le premier provient de la commune de Kamenge quartier Teza n°14 chez un certain Focas. Les autres proviennent de Bwiza et près de Buyenzi City Market, marché dit chez Siyoni, au quartier industriel. 

Le suspect
Le papa de Kenta soupçonne la petite sœur et le frère de sa femme. Il souligne que le fait que le kidnappeur ait exigé de donner les dix millions à « une jeune fille », l’a convaincu sur l’implication de ceux-ci et qu’ils seraient de mèche avec leur grande sœur. En plus, lors de son interrogatoire, juste après son arrestation, le chauffeur aurait affirmé que la mère de l’enfant était au courant. Mais celle-ci nie tout : « Comment peut-on me suspecter alors que c’est moi qui ai donné un chèque de dix millions à mon mari pour qu’il paie la rançon? Pourquoi ferais-je tout ce cirque en pleine période d’examens ? Je suis sa mère biologique ! Même une marâtre n’oserait pas faire cela. C’est insensé ! » Elle a un alibi qu’elle trouve « en bêton ». Etudiante à l’université de l’Espoir en Sciences infirmières, la mère de Kenta affirme qu’aux heures de l’enlèvement, elle passait un examen.
En possession de cette somme, le père affirme qu’il ne peut pas la donner au ravisseur tant qu’il n’a pas de preuves que sa fille est en vie. Toutefois, le père continue à soupçonner son épouse. Il affirme qu’à l’annonce de la disparition de la petite Kenta, sa maman ne semblait pas surprise et « était comme indifférente. » Mais la mère s’explique : « Chacun a sa manière de manifester sa colère ou ses émotions. J’étais si abasourdie que j’ai mis du temps pour me rendre compte de l’enlèvement de ma fille. » 

Est-ce l’effet de l’émotion ? Le lendemain de l’enlèvement de sa fille , elle était hospitalisée à la Polyclinique centrale. Elle souffre de malaria. Sa sœur et son frère et le chauffeur sont au cachot du Bureau Spécial de Recherche (BSR) pour « raison d’enquête. »

La mère ignore tout sur l’enquête
Au sujet de l’investigation, la maman de Kenta dit ignorer de l’état d’avancement et continue à se poser des questions : « C’est un cauchemar dont j’espère me réveiller . Tout ce que je souhaite c’est qu’on la retrouve vivante et en bonne santé. Je me fiche de l’argent », pleure-t-elle sur son lit d’hôpital. 
D’après les dernières informations que détient le papa de Kenta, les ravisseurs exigent dix mille dollars américains: « Ils ont dit qu’ils communiqueront un numéro de compte où je verserai cet argent. Je doute fort qu’ils puissent commettre cette imprudence. J’ose croire que c’est pour gagner du temps », déclare-t-il, désemparé.


Ngenzirabona

Aucun commentaire: