- Le mouvement contestataire du président Niyoyankana vient de se doter de son porte-parole, Evariste Ngayimpenda. Il s’engage à amener Niyoyankana à la raison pour qu’il convoque le congrès. Pourtant, celui-ci reste serein et évoque des problèmes ethniques cachés derrière cette contestation. Pour lui, il n’y aura plus d’ailes dissidentes à l’Uprona.
« 250 membres ont déjà apposé leurs signatures sur une correspondance
réclamant la tenue d’une réunion du comité central. Il ne nous reste que
50 voix pour en avoir la latitude », déclare un membre du même
mouvement. Bonaventure Niyoyankana, constate-t-il, passe son temps à
chercher des boucs émissaires pour nous casser: « Même si il refuse le
débat, nous comptons sur le quorum.»
Et les charges fusent contre le président du partis du Prince Louis Rwagasore : « En dépit de la pertinence et de la gravité des questions soulevées, nous regrettons de constater qu’elles reçoivent peu d’attention de la part de M. Niyoyankana », lâche Evariste Ngayimpenda, porte-parole de ce mouvement. Trois mois, précise ce dernier, viennent de s’écouler sans que Bonaventure Niyoyankana réagisse sur les accusations portées contre sa personne. De plus, l’organe statutairement compétent, en l’occurrence le bureau exécutif, ne s’est jamais réuni pour en débattre. En guise de rappel, certains militants l’accusent de mauvais gestionnaire du processus électoral, de manque de transparence dans la gestion administrative et financière du patrimoine du parti.
« Personne n’entend plus la voix de l’Uprona »Evariste Ngayimpenda va plus loin. Des dispositions de l’Accord d’Arusha et de la Constitution, souligne-t-il, sont régulièrement violées sans que l’Uprona lève son petit doigt. Il dénonce l’extrême politisation de l’administration et le mépris des équilibres prescrits dans les corps de défense et de sécurité. Par conséquent, précise M. Ngayimpenda, 700 policiers (Uproniste ? Ndlr) viennent d’être mis en retraite en violation de la loi. Il s’insurge en outre contre les récents recrutements à l’Office Burundais des Recettes (OBR) qui font fi du principe constitutionnel d’égalité des citoyens, etc.
La dégradation de l’image du parti à grande échelle, indique-t-il, se traduit par le silence de son président sur les questions importantes de l’heure. M. Ngayimpenda déplore qu’il y ait plus d’une année que personne n’a entendu la voix de l’Uprona sur la sécurité : « Chaque jour, la criminalité emporte la vie de nombreux citoyens paisibles et innocents.»
De graves cas de malversations, ajoute-t-il, tel le dossier en rapport avec l’achat du matériel de télécommunication, qui a fait perdre au pays 600 milliards de nos francs. « Qui au cours des 15 derniers mois a entendu la voix de l’Uprona sur les questions de justice transitionnelle ? », demande Evariste Ngayimpenda. D’où, selon lui, l’urgence de la convocation d’une réunion du comité central pour qu’un débat de clarification et d’évaluation pour éviter la dérive : « Le salut du parti est à ce seul prix. Il est essentiel que son président le comprenne ! »
« Le torchon ne brûle pas à l’Uprona »« Que personne ne vienne troubler l’ordre à l’Uprona car la réunification nous a pris trois ans! », lance B.A. Pour ce membre du comité central qui a requis l’anonymat, il n'y a aucun problème à l'Uprona contrairement à ce que certains veulent faire comprendre à l'opinion : « Le parti du prince Rwagasore fait seulement face à un groupe de gens frustrés qui n'ont pas eu des postes dans les nouvelles institutions et des positions de décideurs au sein du parti. »
Il informe que cette crise remonte à l'établissement des listes des candidats aux Communales. L'Uprona, explique-t-il, a opté pour un vote libre de ses membres à la base afin d'établir ces listes. Il y en a, ajoute-t-il, qui ne se sont pas retrouvés en tête de liste comme Evariste Ngayimpenda dans la province de Rutana et Jean Baptiste Manwangari à Kirundo. Ce membre du bureau exécutif s'étonne que ce groupe adresse des correspondances qui n'ont d'autres visées que de manipuler l'opinion et les membres du parti à la base.
Pour lui, ces gens veulent limoger le président du parti, retirer l'Uprona du gouvernement et affaiblir ainsi le 1er vice-Président de la République. De plus, il estime qu’il y a des gens qui ne se sont pas remis de l'élection de Niyoyankana à la tête du parti Uprona le 2 août 2009. Selon B.A., M.Niyoyankana est une personne qui a les mains propres au moment où certains membres de ce courant craignent la justice transitionnelle pour leurs crimes : « Pourquoi se précipitent-ils ? Qu’ils attendent la fin de son mandat ! »
Et les charges fusent contre le président du partis du Prince Louis Rwagasore : « En dépit de la pertinence et de la gravité des questions soulevées, nous regrettons de constater qu’elles reçoivent peu d’attention de la part de M. Niyoyankana », lâche Evariste Ngayimpenda, porte-parole de ce mouvement. Trois mois, précise ce dernier, viennent de s’écouler sans que Bonaventure Niyoyankana réagisse sur les accusations portées contre sa personne. De plus, l’organe statutairement compétent, en l’occurrence le bureau exécutif, ne s’est jamais réuni pour en débattre. En guise de rappel, certains militants l’accusent de mauvais gestionnaire du processus électoral, de manque de transparence dans la gestion administrative et financière du patrimoine du parti.
« Personne n’entend plus la voix de l’Uprona »Evariste Ngayimpenda va plus loin. Des dispositions de l’Accord d’Arusha et de la Constitution, souligne-t-il, sont régulièrement violées sans que l’Uprona lève son petit doigt. Il dénonce l’extrême politisation de l’administration et le mépris des équilibres prescrits dans les corps de défense et de sécurité. Par conséquent, précise M. Ngayimpenda, 700 policiers (Uproniste ? Ndlr) viennent d’être mis en retraite en violation de la loi. Il s’insurge en outre contre les récents recrutements à l’Office Burundais des Recettes (OBR) qui font fi du principe constitutionnel d’égalité des citoyens, etc.
La dégradation de l’image du parti à grande échelle, indique-t-il, se traduit par le silence de son président sur les questions importantes de l’heure. M. Ngayimpenda déplore qu’il y ait plus d’une année que personne n’a entendu la voix de l’Uprona sur la sécurité : « Chaque jour, la criminalité emporte la vie de nombreux citoyens paisibles et innocents.»
De graves cas de malversations, ajoute-t-il, tel le dossier en rapport avec l’achat du matériel de télécommunication, qui a fait perdre au pays 600 milliards de nos francs. « Qui au cours des 15 derniers mois a entendu la voix de l’Uprona sur les questions de justice transitionnelle ? », demande Evariste Ngayimpenda. D’où, selon lui, l’urgence de la convocation d’une réunion du comité central pour qu’un débat de clarification et d’évaluation pour éviter la dérive : « Le salut du parti est à ce seul prix. Il est essentiel que son président le comprenne ! »
« Le torchon ne brûle pas à l’Uprona »« Que personne ne vienne troubler l’ordre à l’Uprona car la réunification nous a pris trois ans! », lance B.A. Pour ce membre du comité central qui a requis l’anonymat, il n'y a aucun problème à l'Uprona contrairement à ce que certains veulent faire comprendre à l'opinion : « Le parti du prince Rwagasore fait seulement face à un groupe de gens frustrés qui n'ont pas eu des postes dans les nouvelles institutions et des positions de décideurs au sein du parti. »
Il informe que cette crise remonte à l'établissement des listes des candidats aux Communales. L'Uprona, explique-t-il, a opté pour un vote libre de ses membres à la base afin d'établir ces listes. Il y en a, ajoute-t-il, qui ne se sont pas retrouvés en tête de liste comme Evariste Ngayimpenda dans la province de Rutana et Jean Baptiste Manwangari à Kirundo. Ce membre du bureau exécutif s'étonne que ce groupe adresse des correspondances qui n'ont d'autres visées que de manipuler l'opinion et les membres du parti à la base.
Pour lui, ces gens veulent limoger le président du parti, retirer l'Uprona du gouvernement et affaiblir ainsi le 1er vice-Président de la République. De plus, il estime qu’il y a des gens qui ne se sont pas remis de l'élection de Niyoyankana à la tête du parti Uprona le 2 août 2009. Selon B.A., M.Niyoyankana est une personne qui a les mains propres au moment où certains membres de ce courant craignent la justice transitionnelle pour leurs crimes : « Pourquoi se précipitent-ils ? Qu’ils attendent la fin de son mandat ! »
Bonaventure Niyoyankana |
- Rencontre avec Bonaventure Niyoyankana: « Le nœud du problème, c’est la question ethnique »
C’est regrettable que ces contestataires soient guidés par le mensonge. La plupart d’entre eux, dont M. Ngayimpenda et Tatien Sibomana, croyaient qu’avec la réunification, ils allaient occuper la présidence. M. Ngayimpenda ne connaît même pas le parti Uprona.
Comment cela?
En 2005, il était membre de la société civile. Ce n’est qu’à travers l’aile Mukasi qu’il est entré en croyant qu’il allait prendre la suprématie. Je me rends compte que cinq ans ne lui ont pas suffit pour savoir comment mener le jeu politique.
Qu’en est-il de la nomination de Térence Sinunguruza qui semble poser toujours problème?
La nomination du 1er vice-président de la République a frustré les membres de ce mouvement contestataire parce qu’ils ont eux-mêmes rompu le mythe en proposant le respect de l’article 123 de la Constitution qui stipule que les vice-présidents soient désignés parmi les élus jusqu’à la commune. Alors, dans ce cas, ils avaient ouvert la porte à beaucoup de gens et c’est pourquoi nous avons eu 25 candidatures.
Quelle solution alors?
Il fallait ensuite réduire ce nombre. Le bureau exécutif m’a donné le feu vert. Je l’ai fait mais M. Manwangari s’est donné la prérogative de confectionner un document qui dit qu’Yves Sahinguvu est le candidat unique. Ce qui n’était pas possible parce que le Président de la République a demandé plusieurs noms. Jalousie ou pas est-ce que le profil de Térence Sinunguruza ne méritait pas d’être retenu ?
Vous êtes également accusé de mauvais gestionnaire du processus électoral et des finances du parti…
Je n’ai pas géré le compte « élections spéciales ». Il a été contrôlé par un groupe de 20 personnes dont Ngayimpenda lui-même, Sahinguvu, Manwangari, Tatien Sibomana, etc. En outre, j’ai été étonné d’entendre que nous sommes entrés aux Communales sans consensus alors qu’un travail a été commandité pour peser le pour et le contre.
Qui étaient les membres de ce groupe ?
La commission qui a élaboré ce travail était présidée par MM. Ngayimpenda et Manwangari. C’est ce premier qui l’a présenté au bureau exécutif et il ose dire qu’il n’y a pas eu de débat. Alors pourquoi a-t-il accepté de figurer sur la liste des candidats de l’Uprona à Rutana aux Législatives ? Est-ce qu’il l’a fait par force ?
Tout commence lors des Législatives…
Au cours des Législatives, Manwangari est venu me demander de mettre sur les listes des gens qui ont au moins un niveau licence pour privilégier la qualité. Mais j’ai compris qu’il voulait occuper la place d’un certain Pasteur qui a un niveau de D7. Pourtant, il n’avait pas osé le dire au bureau exécutif. Quand les gens disent que j’ai changé de listes, je l’ai fait seulement à Ngozi.
Pourquoi ?
Pour maximiser la chance d’avoir des députés hutu afin d’éviter que le groupe parlementaire de l’Uprona soit mono ethnique comme ça été le cas en 2005. C’est cela le nœud du problème même s’ils ne le disent pas tout haut. Ils m’ont accusé de déstabiliser le parti.
Combien de hutu actuellement ?
Alors qu’en 2005, on n’avait aucun parlementaire hutu, aujourd’hui, nous en avons cinq parce que je me suis imposé pour qu’ils figurent sur des positions utiles. Il fallait briser ce mythe. Le parti Uprona n’est pas un parti de l’ethnie tutsi. Mais un parti de l’union nationale.
Est-ce que l’absence des Hutu upronistes au parlement en 2005 a constitué un handicap?
Cela a terni l’image de l’Uprona. On n’a pas eu de place au bureau en 2005 mais aujourd’hui, nous l’avons.
Et, vous accuse-t-on, face aux problèmes de l’heure, le silence chez vous est de rigueur.
Quand ils disent que je reste silencieux aux questions en rapport avec la sécurité, la corruption et les malversations, je n’en reviens pas. Chaque semaine, nous participons aux débats dans différents médias.
Concrètement ?
N’est-ce pas le 1er vice-président qui a organisé la rencontre avec les agents de la police et les cadres de la magistrature pour dénoncer le premier des pots de vin dans le système judiciaire ? Dernièrement à Makamba, il a fait une sensibilisation de lutte contre la corruption. Ce ne sont que des prétextes. D’ailleurs parmi ces contestataires, il y en a qui appartiennent à la commission « stratégies » de l’Uprona. Pourtant, ils ne se réunissent jamais pour nous faire des propositions. Ils ont manqué à leur devoir.N.C.@2011
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