Les arrestations massives de membres de l'opposition mais aussi de journalistes engagés ainsi que la récente découverte des corps de certains opposants inquiètent les défenseurs de la liberté d’expression au Burundi. Le gouvernement CNNDD-FDD du président Pierre Nkurunziza se trouve, depuis, dans la ligne de mire des observateurs régionaux.
Pierre Nkurunziza |
La police burundaise a eu quelques réticences à réagir à cette récente découverte dans la rivière Rusizi. Le Directeur Général de la police, qui s'est exprimé à ce sujet, semblait même douter de la nationalité de ces victimes, vu la proximité avec la RDC, où l'insécurité est grandissante.
Contradictions et rumeurs
« Les cadavres qui sont en train de flotter dans la Rusizi, il est difficile de les identifier, de savoir d'où ils viennent... », affirmait Fabien Ndayishimiye, Directeur Général de la police burundaise.
« Les cadavres qui sont en train de flotter dans la Rusizi, il est difficile de les identifier, de savoir d'où ils viennent... », affirmait Fabien Ndayishimiye, Directeur Général de la police burundaise.
Des propos contredits dès le lendemain par la découverte d'autres cadavres portant encore sur eux des pièces d’identité, dont l'une d'un officier de police. Les familles des victimes accusent les agents du renseignement d'être à l'origine de ces assassinats. Selon ces familles, leurs proches auraient été kidnappés par les agents avant d'être exécutés. Il s'est avéré par la suite que les victimes étaient toutes membres de partis de l'opposition.
En effet, depuis que des rumeurs font état de la présence d'une rébellion au Burundi, les opposants sont persécutés par l’actuel gouvernement, qui les accuse de banditisme. La société civile, qui suit de près cette affaire, met en cause également la police nationale burundaise dans l'assassinat d'opposants.
La presse burundaise muselée
''On ne soupçonne pas les policiers, ce sont les policiers qui les exécutent, puisque les victimes sont emmenées par des véhicules de police'', déclare Pierre-Claver Mbonimpa, président de l'Association pour la Protection des Prisonniers et des Droits Humains (APRODH).
''On ne soupçonne pas les policiers, ce sont les policiers qui les exécutent, puisque les victimes sont emmenées par des véhicules de police'', déclare Pierre-Claver Mbonimpa, président de l'Association pour la Protection des Prisonniers et des Droits Humains (APRODH).
Ceux qui osent dénoncer clairement les méthodes du service national des renseignements et de la police subissent des menaces ou encourent des peines de prison. Ainsi, le porte-parole du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD) a été arrêté et emprisonné le 27 septembre dernier pour propos diffamatoires à l'égard du patron du service national des renseignements. Deux mois auparavant, le directeur du journal électronique Net-Press avait été incarcéré pour trahison après des critiques sur la police.
Ce climat d'oppression commence à peser sur la liberté d'expression et de presse au Burundi. Les opposants au régime burundais n'osent plus s'exprimer librement de peur d'être arrêtés par le pouvoir. L’une des radios privées, Radio Publique Africaine (RPA), est aujourd'hui dans la ligne de mire du pouvoir pour le seul crime que son fondateur est l’un des leaders de l'opposition en exil.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire