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10 septembre 2010

Burundi:l'opposition appelle le président Nkurunziza au dialogue



AFP

L'opposition burundaise a appelé jeudi le président Pierre Nkurunziza au dialogue et à engager immédiatement "des consultations pour la paix et la démocratie", reconnaissant ainsi pour la première fois sa réélection à la présidentielle de juin.
Léonce Ngendakumana
"Il est plus qu'urgent que le président (Nkurunziza) instaure immédiatement un cadre de dialogue entre lui et l'ADC" (Alliance démocratique pour le changement, coalition qui regroupe les principales formations de l'opposition), a déclaré le président de l'ADC, Léonce Ngendakumana.
Ceci "en vue de consolider la paix et de renforcer les acquis d'une vraie démocratie au Burundi", a expliqué au cours d'une conférence de presse M. Ngendakumana, également président du parti Frodebu.

L'ADC regroupe 12 partis d'opposition, dont l'ex-rébellion des Forces nationales de libération (FNL), qui se sont retiré du processus électoral débuté en mai dernier.
L'ADC refusait jusqu'à présent de reconnaître la réélection de M. Nkurunziza (au pouvoir depuis 2005) et exigeait de nouvelles élections générales.
"La question de nouvelles élections ne se pose plus (...) et le président Nkurunziza, c'est le président", a concédé M. Ngendakumana.
Le responsable de l'ADC, qui était accompagné de plusieurs responsables des partis membres de cette coalition, a souhaité qu'un dialogue avec le chef de l'Etat traite "de l'insécurité devenue très préoccupante", de la "libération des prisonniers politiques", et de "la création de conditions politiques et sécuritaires permettant le retour d'exil des différents leaders d'opposition qui ont fui le Burundi".
"Nous exigeons ce dialogue, le président Nkurunziza et son parti le CNDD-FDD doivent engager ce dialogue", a martelé M. Ngendakumana.
"Sinon les Burundais vont les y contraindre (...), on peut déboucher sur une situation de guerre au Burundi", a-t-il mis en garde.
"Il y a des rumeurs persistantes d'une rébellion naissante, il y a partout de jeunes gens qui quittent leurs collines pour se rendre on ne sait où, les attaques, les assassinats et les vols de nourritures se sont multipliés", a rappelé M. Ngendakumana, constatant qu'"à chaque fois le pouvoir parle de bandits armés".
"C'est comme cela que les mouvements rebelles qui ont existé dans ce pays ont débuté", a-t-il souligné.
En guerre civile jusqu'en 2003, le Burundi traverse une grave crise politique depuis les élections communales du 24 mai, remportées très largement par le parti au pouvoir et dont les résultats ont été contestés par l'opposition.
La présidentielle de juin a été remportée par le chef de l'Etat sortant, seul candidat en lice. Son parti CNDD-FDD a ensuite remporté les législatives et les sénatoriales.
Les attaques à la grenade et assassinats ciblés se sont multipliés et ont été suivis de centaines d'arrestations dans les rangs de l'opposition. Trois chefs de l'opposition ont fui le pays ou sont entrés dans la clandestinité.


Admin@2010

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