Si la première voie est praticable aux yeux de l’ancien patron du Cndd-Fdd, la deuxième est pratiquement impossible. Car, penser une seule minute que Radjabu peut introduire une démarche pour demander pardon au président Nkurunziza veut dire que l’on ne connaît pas finalement l’homme. Un des rédacteurs de Net Press a séjourné en prison aux côtés de Radjabu qui donnait régulièrement son point de vue sur son dossier. Tout d’abord, il est convaincu que le procès a été entaché de beaucoup d’irrégularités si bien qu’il trouve que le jugement rendu est tout sauf juste. En outre, lors du maquis, tous les anciens membres du Cndd-Fdd aujourd’hui en prison affirmaient que Pierre Nkurunziza disait régulièrement qu’Hussein Radjabu est son frère ainé et que de son vivant, rien de mal ne pourra lui arriver. Ils semblaient regretter comment quelques années après, une fois devenu président de la République, Pierre Nkurunziza a changé subitement d’avis, en lui créant des problèmes jusqu’à l’emprisonner pour une si longue durée. La déception étant donc profonde, Radjabu jurait par tous les dieux qu’il ne peut plus approcher le chef de l’Etat pour quelque dossier que ce soit.
En conséquence, Hussein Radjabu est prêt à passer tout le temps qu’il faudra en prison en attendant que le régime de Pierre Nkurunziza change. D’autant plus que, selon lui, « s’agenouiller » devant le numéro un burundais serait tout simplement une humiliation. Selon toujours son point de vue, il est prisonnier politique par excellence, donc est en conflit ouvert avec le président de la République. Or, tant que Pierre Nkurunziza et Jean-Bosco Ndikumana sont respectivement président et vice-président du conseil supérieur de la magistrature, il n’attend rien de bon du côté de la justice qui n’a aucune indépendance à son égard et qui se trouve obligée de juger selon les desiderata du chef de l’exécutif. C’est pourquoi il prie cinq fois par jour, si pas plus, pour que le Cndd-Fdd perde tout simplement les élections de 2010, ce qui lui permettrait de sortir victorieusement et renforcé de la prison où il est locataire depuis bientôt trois ans. Au besoin, il devra se joindre aux autres formations politiques de l’opposition pour « chasser » Pierre Nkurunziza de son fauteuil présidentiel, un rêve qui peut devenir réalité ou pas car, quoi qu’il arrive, les Burundais se prononceront cette année pour ou contre le Cndd-Fdd.
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