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Au moment où le général Alain-Guillaume Bunyoni s’en prenait aux diplomates étrangers, on apprenait le même jour que la secrétaire d’Etat Américaine, Hilary Clinton avait dressé la semaine dernière, un tableau bien sombre de la situation des droits de l’homme au Burundi. Au passage, on fera remarquer que le ministre en charge de notre sécurité va devoir trouver d’autres ressources pour opposer un autre démenti aux affirmations du numéro deux du gouvernement américain.
L’ancienne candidate malheureuse à l’investiture du parti démocrate en 2008 a fait le tour de la situation des droits de l’homme dans notre pays, dans un rapport qu’elle a adressé le jeudi 11 mars 2010 à la commission des affaires étrangères de la chambre des représentants et du sénat américains. Hilary Clinton a tout décrit en noir : les violations des droits de l’homme qui ont été systématiques l’ année dernière, la justice mise sous la tutelle du pouvoir, la persécution des partis d’opposition, le viol des femmes, l’assassinat du jeune scout de Makamba, celui de Salvator Sabiriho, et bien sûr le meurtre qui a fait couler le plus d’encre et de salive, celui d’Ernest Manirumva.
Hilary Clinton a réclamé que tous ces dossiers soient éclaircis et qu’on laisse la justice faire enfin son travail en toute indépendance. Ces remontrances en provenance de Washington devraient faire réfléchir beaucoup le pouvoir actuel qui ne peut plus se satisfaire des démentis classiques. Car, beaucoup plus que dans les autres démocraties occidentales, les membres de la chambre des représentants et du sénat, ont une influence décisive sur le versement des fonds d’aide aux pays étrangers. La législation actuelle au Capitole veut que pas un seul cent, pas un seul dollar ne sorte des caisses du trésor américain sans l’avis favorable des élus du peuple. Bien plus, conformément à une vieille réflexion valable pour les relations économiques transatlantiques, « quand l’Amérique tousse, l’Europe s’enrhume », la voix de Washington dans le concert des Nations est telle qu’une remarque faite par le département d’Etat Américain a un effet d’entrainement à Londres, Paris ou Bruxelles. Et c’est bien pourquoi au-delà des démentis habituels que l’on entendra bientôt en provenance du ministère des affaires étrangères, il faudra trouver d’autres arguments bien solides - on se demande les quels - pour prouver entre autres, que l’assassinat d’Ernest Manirumva n’a pas été commandité au sein des hautes sphères du pouvoir.
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