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14 mars 2014

Burundi: une rébellion revendique une nouvelle attaque meurtrière contre l'armée

AFP
Des rebelles burundais ont revendiqué jeudi une nouvelle attaque contre des positions de l'armée burundaise, affirmant avoir tué douze soldats près de la capitale Bujumbura.
Soldats de l’armée burundaise
L'armée a nié avoir subi des pertes mais a confirmé des heurts dans la zone.

Les rebelles en question font partie d'une aile dissidente des Forces nationales de libération (FNL), une ex-rébellion devenue le principal parti d'opposition du Burundi.

Selon Eraste Dondogori, porte-parole de ces dissidents des FNL qui ont repris les armes, les rebelles ont "lancé une attaque surprise sur deux positions militaires" à 14 km au nord-ouest de Bujumbura, dans le secteur de Buringa.

"Quatre soldats ont été tués sur la première et huit autres sur la seconde", a-t-il affirmé, assurant que son camp n'avait pas subi de pertes.

L'armée a donné une autre version des faits: les "assaillants ont tiré de loin, pendant un court moment. Il n'y a pas eu de dégâts", a affirmé son porte-parole, le colonel Gaspard Baratuza.

Des témoins ont évoqué une lourde attaque qui aurait duré près d'une heure. "Les rebelles étaient très nombreux, ils ont attaqué avec des lance-roquettes, des grenades, des armes automatiques," a raconté l'un d'eux sous couvert d'anonymat, affirmant avoir vu des soldats fuir leur position.

Début mars et début février, le même groupe armé avait déjà revendiqué deux attaques meurtrières contre l'armée dans la même zone marécageuse et proche de la frontière de la République démocratique du Congo (RDC).

Le Burundi, petit pays d'Afrique des Grands Lacs longtemps meurtri par une sanglante guerre civile (1993-2006), a été frappé, dans la foulée d'élections remportées haut la main par le président sortant Pierre Nkurunziza et son parti en 2010, par de nombreuses attaques revendiquées par de nouvelles rébellions, réprimées dans le sang.

Cette escalade a fait craindre à de nombreux observateurs la résurgence de violences à grande échelle. Mais, jusqu'à la première attaque de début février, le Burundi n'avait plus vu d'affrontements de ce genre depuis environ un an.

Ces violences surviennent alors que se déroule au Burundi une grave crise politique.

Le principal allié du gouvernement, le parti Uprona, a récemment claqué la porte du gouvernement. La justice a par ailleurs inculpé mercredi "d'insurrection" le responsable d'un autre parti d'opposition et 71 militants après des affrontements particulièrement violents avec la police au cours du week-end.

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