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27 septembre 2013

Burundi-Gihosha : un habitant passé à tabac par l’administrateur communal

Journal Iwacu
La faute commise est d’avoir désapprouvé publiquement l’administrateur alors qu’il essayait d’embarquer un voisin vers les cachots de la commune de Gihosha.

Ezéchiel Nimbona, 31 ans, travaille comme traducteur à l’OPDE (Œuvre humanitaire pour la protection et le développement de l’enfant en difficulté). Il est maintenant alité : douleurs au niveau des fesses (difficultés à s’asseoir), traces de coups sur les bras et jambes et un bras cassé. Après qu’il ait porté plainte contre l’administrateur, l’Action chrétienne pour l’abolition de la torture (ACAT) s’est saisie de l’affaire pour le défendre.
Qu’est s’est-il passé ?
Il est 21heures, ce 22 septembre. Ezéchiel Nimbona et sa femme sont tranquilles dans leur habitation située une voie principale dans le quartier de Gasenyi. Soudain, ils entendent des gens qui haussent le ton comme « s’ils se disputaient. »
En sortant, ils assistent à une scène « incroyable » : Vianney Rukanura, administrateur de la commune urbaine de Gihosha exige les documents à un conducteur d’une voiture sous les yeux ahuris des habitants du quartier et des passants.

D’après leurs témoignages, le conducteur aurait coupé la priorité à cette autorité administrative. Rien que ça : « Il n’a pas les prérogatives d’exiger ce genre de documents. L’administrateur l’a pris comme un affront lorsque le conducteur a failli refuser de s’exécuter», lance un habitant de ce quartier témoin de la scène. Vianney Rukanura, en colère, décide de l’amener dans les cachots de la commune. « Un abus de pouvoir », lâche un autre. Mais, le voisin d’Ezéchiel s’interpose puisque l’homme qui va être arrêté, est son invité. Il demande de prendre sa place.

« Je ne lâcherai pas l’administrateur tant que justice se sera pas faite »
En l’embarquant, Ezéchiel Nimbona lance à l’administrateur : « C’est de l’injustice !» Un mot de trop. Blessé dans son orgueil, l’administrateur revient après une vingtaine de minutes.
« Nous étions restés là à se raconter comment les choses se sont passées. » L’administrateur s’en prend à Ezéchiel et l’embarque, hurlant : « Je vais te montrer où j’ai déposé l’autre ! »

Arrivé à destination, précise M. Ezéchiel, l’administrateur lui donne des coups à l’aide des planches de bois : « Il vise les fesses et les jambes et me casse un bras. » Ce dernier passe la nuit dans les cachots de la commune de Gihosha. Et c’est au lendemain, vers 8 heures du matin, qu’il est relâché. Aucune accusation à son endroit : « Je déteste l’injustice et je ne supporte pas de voir quelqu’un bafouer les droits d’une personne. C’est pourquoi je ne lâcherai pas l’affaire tant que la justice ne sera pas rendue. »
Nous avons essayé de joindre l’administrateur incriminé, sans succès.

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