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17 juillet 2013

Burundi:les assassinés ré-assassinés à Kivyuka

Radio Isanganiro
Charles Makoto, un représentant des familles des victimes des massacres de Kivyuka de mai 1996, dénonce la façon selon laquelle l’exhumation a été faite. Il parle d’une "négligence totale" d’autorités burundaises et internationales, qui "semblent avoir abandonné les familles des victimes du massacre de Kivyuka, mais aussi de nombreux autres massacres, à leur sort."

S’exprimant dans une conférence de presse animée ce lundi à Bujumbura, Charles Makoto président d’une association des familles des victimes et des rescapés a déploré que le Gouvernement n’a pas pris la main lui tendue par le Comité international de la Croix-Rouge, depuis 2012, de mettre à la disposition des autorités burundaises une équipe de médecins légistes argentins.

Les corps des 350 victimes de la tuerie de 1996 ont été exhumés au cours de la semaine dernière pour faciliter la constriction d’une route Bubanza - Ndora.

Les familles des victimes avaient demandé au président de l’Assemblée nationale dans une correspondance d’interdire l’exhumation de ces restes jusqu’à l’arrivée de ces experts. Or, toujours d’après M. Makoto, l’exhumation s’est déroulée sans aucun médecin légiste ou membre de la police judiciaire sur les lieux. Les travailleurs auraient aussi, par mégarde, brisé les os de certaines victimes avant de les placer dans des cercueils rongés par des termites.

"Il est inconcevable à notre égard que les corps de victimes d’un crime qualifié de crime d’état puisse être déterré sans même la présence d’experts afin d’établir un procès-verbal sur le déroulement des faits," a poursuivi M. Makoto. Il a fait appel au Président de la République de "se saisir du dossier" qui refait surface à la veille de la mise en place de la Commission vérité et réconciliation.

Pour rappel, le 3 mai 1996 au marché de Kivyuka, environ 350 civiles ont été fusillés par les forces du gouvernement de l’époque, suite au passage des rebelles qui avaient saboté un pylône électrique dans la commune de Musigati. La responsabilité pour ce massacre n’est toujours pas définitivement établie.

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