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14 juin 2013

Ressources naturelles : Le Rwanda et le Burundi accusés de piller les mines de la RDC

Fraternité Matin
Encore des preuves documentées. Des hauts gradés sont pris la main dans le sac dans le blanchiment de minerais de la mafia  Les circuits huilés de certification dans ces pays voisins sont transformés en véritable blanchisserie. De nouvelles recherches de Global Witness révèlent l'implication de militaires de haut rang dans le commerce de l'or dans l'Est du Congo. Ils sont Burundais, Congolais et Rwandais. Les exportations frauduleuses des tonnes d'or, du tantale et du tungstène font l'affaire des rebelles et officiers congolais, ainsi que des structures étatiques burundaises et rwandaises.
Nkurunziza et Kabila
On ne le dira jamais assez, la guerre qui frappe la République démocratique du Congo a comme soubassement, la prédation et le pillage des ressources naturelles, principalement les minerais. Le dernier rapport de Global Witness révèle le degré atteint par ces pratiques à la peau dure, en dépit de multiples dénonciations. Sans les nommer, le rapport dénonce des hauts gradés actifs dans ce commerce illicite des matières précieuses dans la partie orientale de la RDC.

Bien que cités dans différents rapports, il est curieux de constater que les pays régulièrement nommés ne se gênent pas de poursuivre les actions de prédation. Global Witness évalue à des tonnes les cargaisons qui passent en contrebande des frontières congolaises vers les deux pays précités, à savoir le Burundi et encore et toujours le Rwanda. Ce qui ne peut se faire qu'avec la complicité des militaires congolais en pleine opération dans cette partie de la RDC. Ainsi, se comprend aisément les causes qui font perdurer indéfiniment la guerre. La situation de ni guerre, ni paix actuellement enregistrée avait été mise à profit par les maffieux de tous poils pour lessiver les richesses enfouies dans le sous-sol congolais.

Plutôt que de combattre ces pratiques, il apparaît clairement que les deux pays voisins de la RDC ont brillé pendant la période d'investigations menées sur le terrain par Global Witness soit, en mars et avril, par un activisme débordant dans leur entreprise de prédation et de pillage. Global Witness a ainsi vu tout ce qui se tramait à travers les frontières entre ces deux pays et la Rd Congo.

Le président de la République, lui-même, ne s'était pas privé de dénoncer publiquement l'existence d'un réseau ayant des ramifications tant au niveau local, provincial et central avec des acteurs aussi bien civils que militaires. Joseph Kabila avait vu juste en décidant, en son temps, de la suspension de toute exploitation des minerais dans cette partie du pays.

Dans un communiqué rendu public par Global Witness, cette ONG internationale note : « Le lucratif commerce de l'étain, du tantale, du tungstène et de l'or de l'Est du Congo est contrôlé depuis près de quinze ans par des groupes armés violents et des factions de l'armée gouvernementale. Ces groupes utilisent les profits générés par le commerce des minerais pour financer leur lutte ». Halte à l'hypocrisie

Les Etats-Unis et l'Europe ont mis en place des systèmes d'alerte en vue d'éradiquer ce commerce illicite des minerais. Mais des faiblesses apparaissent tout de suite. Les faits sont avérés. Ils ne relèvent plus du domaine de l'abstrait ou des allégations. Les puissances qui ont opté en faveur des mesures de traçabilité des minerais congolais, connaissaient pertinemment l'existence des circuits maffieux qui inondaient leurs marchés. Face à ces accusations, il est curieux de constater que des actions d'envergure tardent toujours à venir contre ces pays prédateurs.

Les réseaux connectés de la RDC, du Burundi et du Rwanda seraient-ils aussi puissants au point de tromper de manière grossière la vigilance internationale ? Les puissances mondiales ne savaient-elles pas que ces deux pays, qui émettent des certifications des minerais ne se trouvant pas dans leurs sous-sols respectifs participent à une entreprise de prédation sur les minerais provenant du Congo-Kinshasa? Comment peut-on faire du Rwanda une blanchisserie et affirmer vouloir mettre un terme à la guerre et son cortège de malheurs ?

L'hypocrisie n'a que trop duré pour les puissances planétaires qui refusent de voir ces actes flagrants que posent les pays voisins prédateurs. La voie de la raison est celle de ne plus accepter l'accès dans leurs territoires respectifs de ces minerais notoirement issus des conflits, mais blanchis au Rwanda et au Burundi, sans oublier l'Ouganda, même s'il n'est pas cité dans le présent rapport.

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