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15 mars 2013

Burundi:Pierre Nkurunziza candidat à la présidentielle de 2015

Net Press
Depuis ce mercredi 13 mars 2013, le doute n’est plus permis pour ce qui est de la candidature du président de la République à un 3ème mandat dans un peu plus de deux ans. En visite à Paris depuis le début de cette semaine, il était aujourd’hui l’invité de Christophe Boisbouvier sur les ondes de Rfi, et sur la maîtrise de la langue française et des sujets sur lesquels il a été interrogé, il faut reconnaître qu’il était beaucoup plus à l’aise qu’en 2006, lorsqu’il a eu à répondre au même journaliste pour justifier l’emprisonnement de Domitien Ndayizeye et d’Alphonse-Marie Kadege.


Sur la forme donc, notre président a beaucoup évolué et il faut bien l’en féliciter. Sur le fond en revanche, la vérité était loin d’être au rendez-vous. Que penser par exemple de M. Nkurunziza lorsqu’il a affirmé que la justice agit en toute indépendance et qu’il n’a pas à se mêler de l’évolution du dossier judiciaire d’Hassan Ruvakuki alors que ce n’était pas du tout l’avis de Christophe Boisbouvier ?


Pierre Nkurunziza reçu par François Hollande
Mais là où le président était attendu au tournant, c’est lorsqu’il a été prié de s’expliquer sur l’éventualité d’une 3ème candidature en 2015, alors que la constitution ne le lui autorise pas comme a tenu à le lui rappeler notre confrère en lui posant la question. « Je ne suis pas un candidat indépendant », a répondu le chef de l’Etat, ajoutant en substance qu’il se soumettrait à la décision de son parti, dans le cadre du respect des lois en vigueur et de la constitution.

Tout était dit dans cette réponse car on sait que le respect de la loi et de la loi fondamentale ont été rarement la préoccupation majeure du parti au pouvoir qui peut l’interpréter comme il l’entend. Dans l’entourage de M. Nkurunziza, certains voudraient en effet présenter les résultats de la présidentielle de 2005 lorsqueil fut élu pour un premier mandat comme n’ayant pas été l’émanation de la volonté populaire mais de celle des députés et des sénateurs.


Mais ce serait ignorer que tout suffrage universel, qu’il soit direct ou indirect, émane du peuple qui s’exprime à travers ses représentants. Cela voudrait dire également qu’à l’exception des Etats-Unis et de la France,toutes les démocraties occidentales sont des « dictatures » puisque les chefs de gouvernement qui détiennent la réalité du pouvoir exécutif sont mis en place par les parlementaires.

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