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4 janvier 2013

Burundi:Affaire Gatumba-le condammné Nzarabu n’a plus cette tenue

Radio Isanganiro
Ngendakuriyo alias Nzarabu
@Isanganiro
« Le pouvoir de Bujumbura a voulu effacer toutes les pistes d’enquête sur la mort de trente et neuf personnes à Gatumba en septembre 2011 au regard de la façon dont Innocent Ngendakuriyo alias Nzarabu a été récupéré par la police de la prison de Rumonge où il était locataire dans la discrétion la plus totale, alors qu’il détient toute la vérité sur Gatumba », ce sont les propos de Pierre Claver Mbonimpa, Président de l’Association pour la Promotion des Droits de l’Homme et des détenus, APRODH.

Une évasion facilitée par les agents du pouvoir
C’était vers 22 heures de vendredi quand Innocent Ngendakuriyo a été appelé par la police de garde pour venir recevoir des personnes qui lui rendaient visite comme il l’a affirmé lui-même depuis sa cachette. Nzarabu dit cependant avoir hésité d’y aller sous prétexte qu’il faisait nuit mais qu’il a accepté de voir ces personnes la mort dans l’âme. Alors qu’il s’attendait à voir un certain Bibonimana, il a signalé n’avoir reconnu personne parmi ses visiteurs.

Ces 3 personnes en uniforme l’embarque à bord d’une camionnette de la police à destination de Bujumbura. Toujours selon ses propos,le véhicule s’est dirigé vers le quartier présidentiel de Kiriri, chez un nommé ( Mutama ou Mzee), non autrement identifié.

L’opposition, les médias et la société civile incriminés dans les massacres de Gatumba
Arrivée dans cette maison, Nzarabu indique qu’il a été contraint de retourner les plaintes relatives aux massacres de Gatumba contre certains acteurs de la vie du pays pour pouvoir bénéficier d’une libération .

Il a été acculé par ces agents du service national des renseignements de dire que certains journalistes des radios RPA et Isanganiro étaient au courant des massacres de Gatumba de septembre 2011, mais qu’ils n’ont rien fait pour les prévenir.

Nzarabu a dû aussi dire que les massacres de Gatumba ont été l’œuvre de certains leaders de l’opposition politique burundaise notamment Chauvineau Mugwengezo de l’UDP Zigamibanga, Manassé Nzobonimpa ancien membre du CNDD-FDD aujourd’hui en exil et Alexis Sinduhije du MSD et l’œil complice de certains leaders de la société civile comme le président de l’APRODH.

Après l’interview, Nzarabu qui se trouve aujourd’hui dans un endroit tenu secret indique qu’il a tout dit au micro et qu’un procès verbal a même été pris au cours de cette séance.

Depuis sa cachette, Nzarabu demande pardon à toutes ces personnes qu’il a citées au cours de l’interview musclée. Il est condamné à perpétuité à la première instance par le tribunal de Grande instance de Bujumbura, dans ces massacres qui ont fait une trentaine de victimes. L’affaire se trouve devant le juge d’appel.

Parodie de justice
Dimanche soir, deux jours après son évasion de la prison centrale de Rumonge, le parquet de Bururi a siégé pour statuer sur cette évasion en inculpant l’officier de garde de cette nuit de vendredi.

Le parquet a vite prononcé une peine de vingt ans de prison ferme en qualifiant l’infraction de cas de flagrant délit.

L’avocat de Nzarabu dans le massacre de Gatumba parle aujourd’hui de parodie de justice. Selon lui, le parquet devrait de prime abord enquêter sur les vrais auteurs de l’évasion au lieu d’aller trop vite dans la besogne en condamnant les complices de son évasion pendant que les auteurs se la coulent douce devant le regard impuissant du procureur général de la République.

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