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21 avril 2012

Burundi:Vers une société civile Ordonnée ou une société civile "Nyakuri" ?

             Edouard Nduwimana, Ministre de l'interieur
Radio Isanganiro
Plus de deux cent organisations se sont réunies de mardi 17/04/2012 à mercredi 18/04/2012 pour valider les résultats des états généraux de la société civile Burundaise tenus à Gitega en août 2011. Il était également question de s’entendre sur la mise en place d’un cadre de concertation entre la société civile et l’administration. Il a fallu deux jours pour se mettre d’accord sur la mise en place de ce cadre.

Pour le ministre de l’intérieur Edouard Nduwimana, la société civile Burundaise se caractérise aujourd’hui par un désordre qu’il faut à tout prix corriger. Dans un climat tendu qui régnait dans la salle de CECORES, le ministre était décidé à en finir avec ce "désordre" en insistant sur la mise en place immédiate d’un comité chargé d’étudier la mise en place de ce cadre.

Au sein des associations, deux blocs s’étaient constitués : les associations qui abordent dans le sens du ministre Nduwimana et qui s’insurgent contre les collectifs et syndicats qui disent parler au nom de toutes les organisations. Une autre partie des associations dont les plus connues proposaient la définition préalable de la mission à confier au comité avant de procéder à son élection.

Vers la fin de la journée, toutes les organisations, à l’exception de celles évoluant dans le secteur des droits de l’homme, ont donné deux représentants pour faire partie de ce comité.

Pierre claver Mbonimpa, président de l’Association pour la Protection des Droits de l’Homme et des Détenus(APRODH), une des associations qui se sont abstenues à donner un représentant, a indiqué qu’il y a risque de cheminer vers une situation où la société civile travaille sous les ordres des pouvoirs publics. Il a signifié que son inquiétude se trouve fondée dans la mesure où parmi les membres de ce comité fraichement élu figure un employé à la présidence de la République.

« Il est fort probable de se retrouver avec une autre société civile dite ‘Nyakuri’, » (qui veut dire Vraie, concept né avec la division des partis politiques) ajoute P Claver MBONIMPA.

Serait-ce une façon de créer le contre poids à la société civile qui s’est récemment montrée déterminée plus que jamais à lutter contre les maux qui hantent le Burundi ?

Depuis un certain temps, le Ministre Edouard menace de prendre des sanctions pouvant aller jusqu’à la suspension de certaines organisations qu’il accuse de verser dans les missions autres que celles déclarées dans les statuts !

Eulalie Nibizi, une activiste engagée connue dans la défense des droits des travailleurs au Burundi, a précisé avec un sentiment de déception qu’il est étonnant de voir un comité mis sur pied sans un cahier de charge bien défini. Cet état de fait comporte le risque de voir un comité avec une mission autre que celle qui a conduit à sa mise en place.

« Quand on ne sait pas où l’on va, tous les chemins mènent nulle part », regrette Eulalie Nibizi.

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