Translate

18 mai 2011

« Les Travailleurs Invisibles », un documentaire interpellant sur les enfants domestiques en Afrique

Pressking.fr
Des centaines de milliers de jeunes africains sont employés comme domestiques, sans perspective d'évolution, sans éducation, souvent sans rémunération.


Bruxelles, le 16 mai 2011. Ce soir, à la salle Vendôme dans le quartier de Matongé de Bruxelles, IDAY et la société de production cinématographique Mundis ont présenté leur film sur la situation des travailleurs domestiques dans la région des Grands Lacs et en RDC. Ces travailleurs sont dits « invisibles » car ignorés par la législation locale, comme dans trop de pays : le travail domestique est explicitement exclu de la législation sur le travail de ces pays car cela impliquerait de la part des employeurs de reconnaître le domicile comme lieu de travail et donc sujet à inspection.

Le film de 52 minutes montre avec beaucoup de tact et de sensibilité les cas de Tracy, jeune congolaise que sa patronne empêche de terminer son année de formation à la couture parce qu’elle est faussement accusée du vol d’un objet perdu, de Didas, jeune domestique à Bujumbura ébouillanté par un patron alors qu’il réclamait son argent, de Damacène, qui n’est jamais payé parce qu’en fin de mois, les patrons font disparaitre des objets pour l’en accuser, ou encore d’Icha, chassée parce que mise enceinte par le fils du patron après un viol avéré. Néanmoins, le film termine sur une note positive montrant des centres de formation de ces domestiques à Bujumbura, Kigali et Kinshasa. Le travail du domestique y est mis en valeur ; il y apprend à lire et écrire dans sa langue et dans une langue étrangère et il y reçoit une formation qui lui permet de, soit mieux accomplir ses tâches ménagères, soit trouver un métier alternatif. Madame Goreth Kanyange qui a fondé sur ses fonds propres le centre de formation des domestiques du Burundi, démontre que seul le travail décent et reconnu contribue au développement d’un pays et qu’il est donc dans l’intérêt général que domestiques et patrons prennent conscience de leurs droits et devoirs respectifs et les appliquent dans le cadre de contrats écrits. Comme l’explique la Doctoresse Pacificah Okemwa de l’Université Kenyatta de Nairobi, ce sont les gouvernements qui doivent assumer leur responsabilité de faire respecter les droits humains fondamentaux de leur population.

Après la présentation du film, le débat a relevé l’importance de soutenir les organisations de la société active africaine dans leurs réalisations de ces programmes bien adaptés aux besoins locaux et réalisés à des coûts défiant toute concurrence, surtout avec les agences étrangères. C’est la seule façon d’arrêter l’augmentation annuelle de 2 millions de jeunes alphabètes sur ce continent, précise Jean-Jacques Schul, le Président d’IDAY qui mène entre autres actions en faveur de l’éducation des jeunes vulnérables d’Afrique, la lutte pour la légalisation et la formation des domestiques.

Ngenzirabona

Aucun commentaire: