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4 mai 2011

Burundi:l’heure de la commémoration collective n’a pas encore sonné

Net Press
Jeaninne Nahigombeye
Tel est le constat de la plupart des participants aux activités de la dernière journée de l’atelier organisé par le Centre d’alerte et de prévention des conflits (Cenap) et l’Association pour la mémoire et la protection de l’humanité contre les crimes internationaux (Amepci) sous le thème « Victimes du conflit burundais de 1972 et au-delà, franchir l’étape des mémoires sélectives pour une commémoration sélective ».
  
Au cours de son exposé sur les commémorations, Jeannine Nahigombeye a indiqué que le Burundi connaît encore des mémoires parallèles dites Hutu et Tutsi, d’où, tant que la situation ne change pas, il sera toujours difficile de s’entendre sur l’organisation des mémoires collectives. Pour elle, ce parallélisme s’explique par le fait que les Burundais n’ont pas la même lecture de l’histoire du Burundi. Elle estime que ce phénomène résulte du fait que les gens croient beaucoup plus aux récits racontés au sein de leurs propres camps. D’autres participants à cet atelier ont déploré que même les sources écrites disponibles dans notre pays soient tendancieuses car, leurs auteurs ont écrit comme des Hutu, comme des Tutsi et non des scientifiques.
 
A la question de savoir si les Burundais peuvent actuellement se mettre d’accord sur la commémoration collective, la plupart des participants restent pessimistes. Pour que la commémoration collective ait lieu, ont-ils mentionné, il y a un certain nombre de préalables qui doivent être accomplis. A titre d’illustration, ils ont signalé qu’il est inimaginable qu’une victime ou sa famille peut avoir le courage de se joindre à son bourreau qui jouit de l’impunité totale.
 
C’est pourquoi les participants ont recommandé avant la clôture des activités d’hier, qu’il y ait tout au moins des réparations symboliques, de mettre au grand jour la vérité sur toutes les crises qui ont endeuillé le Burundi, de renoncer à la condamnation généralisée de telle ou telle catégorie de la société burundaise, d’attribuer une place de choix aux personnes qui se sont mis au dessus de la mêlée pendant la période des crises afin qu’elles servent de modèle aux générations futures. Il a été recommandé également que l’Etat burundais s’implique activement dans l’accomplissement de tous les préalables qui pourraient assainir les relations entre Burundais. Ils ont recommandé enfin que l’impunité soit bannie car, elle est à l’origine d’un esprit revanchard, qui explique même les crises cycles qui ont eu lieu dans notre pays. 
   Ngenzirabona

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