Le Cndd-Fdd a inauguré ce samedi 14 mai sa nouvelle permanence nationale. Il était aussi question d’un cinquième congrès...
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Les congressistes quittent le siège du Cndd-Fdd pour les
cérémonies de remerciement au terrain du Cotebu@Iwacu
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C’est un congrès de 59 min, qui se passe un samedi sans travaux communautaires, les autorités ayant décidé de les supprimer ce 14 mai spécialement pour permettre aux nombreux Bagumyabanga de se déplacer jusqu'au terrain du Cotebu. Aucun véhicule n’est autorisé à franchir le rond-point des Nations Unies, qui longe l'imposant bâtiment de 49 bureaux de l'un des plus beaux immeubles de Bujumbura. C'est la nouvelle 'Permanence Nationale du Cndd-Fdd', lettres marquées en noir aux deux frontons d'entrée.
Dans ce vaste espace, tout le monde s'y perd un peu. « S’il vous plaît, comment vais-je avoir mon badge pour entrer ? », me demande une dame trônant dans une jeep aux vitres teintées, garde policière à ses côtés.
A l'autre entrée, bousculade totale. Il est 10h, le soleil chauffe déjà, des centaines de taxis-vélos, 'cureurs' de rivières et autres journalistes, sans oublier les congressistes invités, tout le monde veut entrer.
Les consignes sont répétées : pas question d’entrer avec son téléphone sauf les journalistes. Des dames venues de l’intérieur du pays sont fatiguées. Assises sous la clôture de trois mètres qui ceint la permanence, elles se plaignent : « Pas même de vendeur de beignets ! Nous sommes venues ici très tôt croyant que les cérémonies allaient débuter à 9h (7h GMT) ». A 10h 21min, des journalistes sont introduits dans la vaste parcelle, après fouilles au détecteur d'armes.
Le building affiche quatre niveaux, avec cave et garage dans le sous-sol, et une salle de conférence moderne dans laquelle règne le brouhaha des Bagumyabanga venus de tous le pays. Capacité : 2.000 personnes, la plus vaste du Burundi.
Un congrès plein d’applaudissements
A 10h 46min, le Président de la République qui est aussi à la tête du puissant Conseil des sages arrive. Coupure du ruban. Acclamations. Entouré de ses enfants et suivi par les invités, dont l’Ombudsman burundais (qui ne porte aucun emblème du parti, « pour marquer sa neutralité » commentera un journaliste radio), lui aussi membre du Conseil des sages, Pierre Nkurunziza parcourt une exposition de photos des combattants lors du maquis, les Abarurwanye (Ceux qui l'ont menée - la lutte, NDRL). Impassible, les anciens "rebelles" se souviennent ici et là de ceux qui ne sont plus... Une occasion de dévoiler une pierre érigée devant le building, sur laquelle est marqué le principe des membres du Cndd-Fdd « qui mettent Dieu avant tout ». Applaudissements. Parmi les invités, des diplomates, les ambassadeurs de Belgique, de la Chine, le 1er Secrétaire à l'Ambassade de France ou encore celui du Rwanda, les délégués de l'Union Européenne, les représentants des partis FPR du Rwanda et PPRD (RDC), le président du Frodebu Nyakuri et de l'Uprona. Dans une salle surchauffée que l'on tente de rafraîchir avec quelques ventilateurs, les places réservées aux invités d'honneur ne suffisent pas. Il faudra attendre que certains congressistes cèdent. Après projection d'un documentaire montrant comment des permanences ont été construites, les journalistes et les invités sont gentiment priés de dégager : le Congrès va débuter : « Le quorum est atteint, avec 95% des membres invités présents», précise Evariste Nsabiyumva, commissaire chargé des questions juridiques. Diplomates et journalistes sont alors conduits au 1er étage, où l'on peut toujours entendre ce qui se dit en dessous... D’où la décision de faire sortir carrément les journalistes. De l’extérieur nous entendons des applaudissements à maintes reprises. Il est déjà midi. Aucune bouteille d'eau à l'horizon. Un véhicule de la Regideso, avec plaque du gouvernement, apporte des cartons de boissons (limonades et eau minérale) qui sont vite conduits dans l’immeuble.
Des dons à ceux qui se sont donnés
Après 59 min, le congrès prend fin. M. Nsabiyumva lit le procès-verbal de la réunion : les statuts et le règlement d’ordre intérieur du parti sont amendés. On annonçait un chamboulement à la tête du parti : niet ! La place de Manassé Nzobonimpa, ancien Secrétaire Général du Conseil des Sages, est désormais occupée par Gervais Rufyikiri (2ème vice-président), nous apprend un des congressistes sous couvert d'anonymat.Après une minute de silence en souvenir des 13.000 âmes qui ont péri au champ de bataille, le chef de l’Etat prend la parole.
Dans un discours plein d’humour, Pierre Nkurunziza précise qu’ils vont multiplier par deux ce que le parti a réalisé au cours du premier mandat. « En 5 ans nous avons largement dépassé ce que les gouvernement qui se sont succédés ont fait depuis l’Indépendance ! Applaudissez s’il vous plait », se réjouit-il. Retour sur les grandes lignes du programme gouvernemental, avec des accents de campagne : « Nous allons construire des villages, des écoles des routes etc. Nous avons construit 2.024 écoles en 3ans. Ce que nous avons fait est similaire à la Grande Muraille de Chine », compare-t-il. L'ambassadeur de l'Empire du Milieu n'est plus dans la salle alors que les applaudissements fusent...
Après le discours présidentiel de plus de 25 min, les cérémonies se poursuivent au terrain du Complexe Textile de Bujumbura (Cotebu) où Jérémie Ngendakumana, président du parti offre des cadeaux au nom du parti « à ceux qui se sont donnés pour la construction de la permanence ».
Le certificat d'honneur, accompagné d'une enveloppe dont la somme n'a pas été révélée ira notamment à Celestin Sebutama (ancien Maire de Bujumbura), à la Fondation Salama ou encore à quelques taxis-vélos. Quant au Président de la République, il reçoit deux génisses en guise de remerciement.
Au trio des chanteurs Paci, Roméo et Kaka Boné ditAmashiga, fers de lance de la propagande avec tout un album de campagne composé spécialement pour les scrutins de 2010, le patron du Cndd-Fdd promet un cadeau spécial. Rien de plus. Les cérémonies prennent fin à 15h50min. Les vendeurs de beignets et glaçons rentrent contents, aussi.
Ngenzirabona
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