AFP
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Manifestation de journalistes burundais |
Une centaine de journalistes burundais ont manifesté pour la
dépénalisation des délits de presse et la libération d'un confrère
accusé de trahison, à l'occasion de la journée internationale de la
liberté de la presse mardi.
"Nous sommes en train de manifester, à
l'occasion de la journée internationale de la liberté de la presse pour
exiger d'abord la libération de notre confrère Jean-Claude Kavumbagu,
emprisonné injustement depuis des mois et qui risque la prison à vie", a
déclaré à l'AFP Alexandre Niyungeko, président de l'Union burundaise
des journalistes (UBJ).
Le procureur a requis la prison à
perpétuité mi-avril contre M. Kavumbagu, en détention préventive depuis
juillet 2010. Le journaliste est accusé de "trahison" pour avoir mis en
doute la capacité des forces de sécurité du pays à prévenir un attentat
des insurgés islamistes somaliens sur le sol burundais. Plusieurs pays
et organisations internationales ont condamné sa mise en détention.
"Nous
voulons demander également la dépénalisation des délits de presse, car
cela a été longtemps utilisé par le pouvoir pour harceler la presse", a
affirmé le président de l'UBJ. Selon lui la loi burundaise sur la presse
prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
"C'est
pour cela que nous nous élevons contre la convocation du rédacteur en
chef de la radio Isanganiro aujourd'hui (mardi), qui est un jour
symbolique, par le procureur de Bujumbura", a protesté M. Niyungeko.
Patrick
Mitabaro, le rédacteur en chef de cette station privée, a été convoqué
par le procureur de Bujumbura "pour une mise en garde" parce qu'il a
récemment donné la parole à un opposant en exil, selon son avocat Me
Raphaël Gahugu. "Le procureur lui a dit qu'il devait s'autocensurer car
le gouvernement pour lequel il travaille ne va plus tolérer de tels
comportements", a-t-il ajouté.
Les relations entre le pouvoir
burundais et la presse ont été souvent tendues au cours des dernières
années. Plus d'une dizaine de journalistes ont été arrêtés, d'autres ont
été convoqués par la justice ou menacé et ont préféré s'exiler à
l'étranger.
Ngenzirabona
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