D’après les enquêtes, le matériel scolaire de Picfare n’était pas encore livré à Bujumbura au 30 avril 2010 et cela en guise de paiement de la dette de 1985 qu’avait l’Ouganda envers le Burundi.
Le député Manass Nzobonariba |
Quoi qu’il en soit, un deal a eu lieu entre Bujumbura et Kampala avec comme société écran : une compagnie ougandaise nommée Picfare Ltd. La matière du deal : « le programme du gouvernement de scolarisation universelle ».
Tout a commencé en 1995 par des négociations entre Bujumbura et Kampala au bout desquelles le gouvernement ougandais accepte le 14 octobre 2005 de signer un accord pour rembourser la dette envers le Burundi qui a été accordée au National Résistance Army alors dans le maquis en 1986.
Cet accord a été signé par le ministre d’Etat aux Finances ougandaises, Mwesigwa Rukutana, et le ministre burundais des Finances, Dieudonné Ngowembona, tous de l’époque. Par cet accord, le gouvernement ougandais s’engageait à payer 8,7 millions de dollars américain c'est-à-dire plus de 10 milliards de Fbu pour les biens et services rendus par les compagnies et individus du Burundi autour des années 1985.
De plus, Bujumbura demande à Kampala de payer 5,5 millions de dollars américains c’est à dire plus de 6 milliards de Fbu pour intérêts cumulés de retard des dix années.
Après avoir signé cet accord du 14 octobre 2005, la machine est mise en marche.
Bujumbura envoie au ministre ougandais une facture pro-forma d’une société ougandaise Picfare Industries Ltd et ce pro-forma est daté du 2 août 2005, une date antérieure à la signature de l’accord. Dans la même correspondance, Bujumbura instruit Kampala de payer cette société ougandaise.
Le 21 octobre 2005, le Vice-ministre ougandais chargé des Finances au ministre des Finances, Keith Muhakanizi adresse une correspondance au directeur général de Picfare pour lui signifier que le gouvernement ougandais accepte de payer 8,7 millions de dollars en cinq tranches à partir de fin octobre 2005 jusqu’au 30 août 2009.
Des copies de cette correspondance sont réservées aux ministres ougandais et burundais des Finances respectivement Rukutana et Dieudonné Ngowembona.
Le vice-ministre ougandais des Finances, Muhakanizi ajoute que vu l’urgence, la société Picfare doit commencer immédiatement la livraison du matériel scolaire du Burundi dès que le gouvernement ougandais procède au payement de la première tranche.
Pourtant, ces payements n’ont jamais eu lieu. C’est ainsi qu’en date du 22 juin 2007, le ministre burundais de l’Education et de la Culture, Saidi Kibeya adresse une correspondance au ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, pour lui informer que le nom payement à la société PICFARE a affecté la livraison du matériel scolaire au Burundi.
Trois jour après, Sam Kutesa, ministre ougandais des Affaires étrangères écrit à son collègues en charge des Finances, Ezra Suruma, pour lui dire qu’il a reçu deux lettres en provenance des autorités burundaises lui demandant d’accélérer le payement afin de faciliter le programme éducatif burundais.
Et jusqu’au 30 avril 2010, la société Picfare n’avait pas encore fourni le matériel scolaire comme convenu dans le contrat initial. Affaire à suivre.
C.R.@2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire