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16 novembre 2010

Le compte à rebours commence pour l’Honorable Bonaventure Niyoyankana

Bonaventure Niyoyankana
BURUNDI.BE
Depuis quelques jours, la présidence de l’Honorable Bonaventure Niyoyankana ne fait plus l’unanimité à la tête de l’Uprona. C’est du moins l’impression laissée par une lettre officielle, signée par un groupe d’étudiants de l’Université du Burundi, directement rejetée par une poignée d’autres étudiants de cette même université. 
Ce qui est connu depuis le dernier processus électoral, l’Honorable Bonaventure Niyoyankana s’est faite beaucoup d’ennemis au sein de son parti, avec notamment son soutien accordé à l’ancien ministre Térence Sinunguruza pour occuper la première Vice-présidence de la République. 48 heures avant la nomination de l’Honorable Térence Sinunguruza à son poste, une bonne partie des Upronistes s’attendait à une reconduction du Dr Yves Sahinguvu, ce qui était compréhensible au vu des relations qui l’entretenait cordialement avec le chef de l’Etat, le Président Pierre Nkurunziza.

En effet, contrairement aux anciens premiers Vice-présidents, le Dr Yves Sahinguvu a évité avec succès une crise éventuelle avec le chef de l’Exécutif burundais, ce qui pouvait naturellement mettre en difficultés, la stabilité des institutions de la république. Il aura fallu les derniers instants des consultations pour se fixer sur le nom du prochain Vice-président de la République, pour voir surgir le nom du juriste Térence Sinunguruza, un homme qui n’a pas tout à fait démérité jusqu’à présent. Si ces jeunes universitaires montent au créneau pour écrire que la présidence de l’Uprona est complice de la dégradation de la situation politico-économico-sociale du moment, tout en assistant passivement à la violation de l’Accord d’Arusha (Tanzanie) dans les différentes nominations qui s’observent aujourd’hui, il y a lieu à douter que ces jeunes universitaires sont politiquement manipulés par un certain nombre de politiciens, opérant toujours derrière les rideaux et dans les rangs de l’Uprona gouvernemental.

Tout laisse croire donc que l’Honorable Bonaventure Niyoyankana est aujourd’hui victime de sa soumission à l’ancien premier Vice-président de la République, le Dr Martin Nduwimana, considéré comme étant le véritable patron de l’Uprona et parrain politique de l’Honorable Térence Sinunguruza, à en croire une bonne source proche de Kumugumya, la permanence nationale de l’Uprona. On assiste alors à une rivalité entre les alliés du Dr Martin Nduwimana, proches de la présidence de la République et ceux du Dr Yves Sahinguvu, récent premier Vice-président de la République, politiquement trahi par certains cadres de l’Uprona, en vue d’éviter sa reconduction lors de la formation de ce gouvernement en place à Bujumbura. Au fond, l’Honorable Bonaventure Niyoyankana est victime du non respect de sa parole donnée et de ses compromissions qui s’inscrivent souvent en faux contre les recommandations du parti dont il est chargé d’assurer la présidence.

Aujourd’hui, il convient de suivre de près cette nouvelle crise en gestation dans les rangs de l’Uprona. En effet, si l’Uprona tousse, la première Vice-présidence de la République se grippe et c’est la stabilité gouvernementale qui reste d’y laisser des plumes, si jamais la cohésion au sein de l’Uprona, considéré comme un parti important dans cette coalition gouvernementale, venait de voler en éclats. Pour beaucoup d’observateurs, le premier Vice-président de la République, Mr Térence Sinunguruza qui n’a jamais été le candidat légal et soutenu de son parti à ce poste, du moins applaudi par la plupart de ses cadres, devrait se retrouver dans un fauteuil éjectable, aussi longtemps que l’Honorable Bonaventure Niyoyankana ne pourrait pas rester à la présidence de l’Uprona.

Une fois de plus, certains Upronistes brillent par un mauvais exemple et la démocratie se fait toujours attendre dans la gestion de ce parti. La confection des listes des candidats de l’Uprona aux dernières législatives s’aurait de manière très peu orthodoxe, à Bujumbura comme dans les provinces. Et si cette tension persiste, tout indique que les jours de l’Honorable Bonaventure Niyoyankana à la tête de l’Uprona sont désormais comptés. L’Uprona nous a depuis longtemps habitué à slow de « je t’aime moi non plus » et à chaque fois, des têtes sont tombées au gouvernement ou à la présidence de l’Uprona. L’Honorable Bonaventure Niyoyankana pourra-t-il en être une exception ? Wait and see !
Admin@2010

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